Engourdissement nocturne, fourmillements dans les doigts, douleur irradiante dans le bras… Le syndrome du canal carpien est devenu un mal professionnel courant, touchant de nombreux Marocains, notamment les femmes et les travailleurs de bureau. Longtemps considéré comme une pathologie chirurgicale, il se voit aujourd’hui traité différemment. Lors du Morocco Medical Expo 2025, des chercheurs ont présenté les résultats prometteurs de la mobilisation neurodynamique du nerf médian. Une technique manuelle, mais rigoureusement validée.

Une pathologie de l’ère numérique
Le syndrome du canal carpien résulte de la compression du nerf médian au niveau du poignet, souvent liée à des gestes répétitifs ou des postures prolongées. Il affecte particulièrement les caissiers, informaticiens, artisans, et même les utilisateurs intensifs de smartphones.

Ses conséquences peuvent être invalidantes : perte de sensibilité, faiblesse musculaire, et dans les cas sévères, atteinte irréversible de la fonction manuelle.

Des gestes qui libèrent le nerf
Face à l’augmentation des cas, les alternatives à la chirurgie se développent. Parmi elles, la mobilisation neurodynamique, qui consiste à faire glisser doucement le nerf dans ses gaines naturelles pour réduire les adhérences et améliorer la conduction nerveuse.

Elle sera Présentée par le Pr Hassan Beddaa lors d’une session, cette approche s’appuie sur des protocoles précis, reproductibles, et aujourd’hui validés par des études cliniques randomisées.

Une efficacité prouvée dans les cas modérés
L’étude marocaine présentée au salon, menée auprès de femmes atteintes de syndrome du canal carpien bilatéral, a montré une amélioration significative de la douleur, de la sensibilité et de la force musculaire après quelques semaines de traitement manuel.

Cette approche est non invasive, peu coûteuse, et ne nécessite ni anesthésie, ni arrêt prolongé de travail. Elle retarde voire évite la chirurgie dans de nombreux cas.

Une technique qui demande expertise
Mais attention : la mobilisation neurodynamique n’est pas un simple massage. Elle exige une connaissance fine de l’anatomie nerveuse, un toucher maîtrisé, et une formation spécialisée. Le risque, en cas de mauvaise exécution, est d’aggraver les symptômes ou de créer de nouvelles tensions.

D’où l’importance de former les kinésithérapeutes à ces techniques, et d’informer les médecins prescripteurs sur leur efficacité validée.

Repenser la prévention… en amont
Au-delà du traitement, les experts présents au salon ont insisté sur la nécessité d’un travail de prévention ergonomique : aménagement des postes de travail, pauses actives, conseils de posture, adaptation du matériel. Car le canal carpien est aussi le symptôme d’un mode de vie sédentaire et contraint, qui s’installe dès le plus jeune âge.

FOCUS : Mobilisation neurodynamique – ce qu’il faut retenir
Indication : canal carpien léger à modéré, avant chirurgie
Objectif : restaurer le glissement nerveux, réduire la douleur
Durée : protocoles de 4 à 6 semaines, 2 à 3 séances par semaine
Formation nécessaire : techniques spécifiques, test de tension neural, suivi précis
Résultats attendus : amélioration fonctionnelle, réduction des paresthésies, gain de mobilité

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