Face à ce mouvement, les organisations de jeunesse des partis politiques sont partagées entre participation effective sur le terrain, prises de positions mesurées, souvent équilibristes, à coups de communiqués prudents et de déclarations timorées, et le silence radio.
Conformément à l’article 7 de la Constitution, les partis politiques sont investis de la responsabilité d’encadrer les citoyennes et citoyens et de canaliser leur participation démocratique, et les organisations de jeunes sont l’interface des partis avec cette tranche de la population. Pensées pour être des fabriques à leaders politiques alliant formation, encadrement et espace de communication, ces organisations devraient être le canal de prédilection de la génération « Z » pour se faire entendre auprès des décideurs politiques.
Mais pour beaucoup, certaines de ces organisations ne sont plus que des coquilles vides, dont l’activité est limitée à des opérations de communication et à une mobilisation de façade à l’approche des échéances électorales. Incapables de proposer des cadres d’engagement crédibles et continus, elles ont perdu leur capacité à canaliser l’énergie et les aspirations de la jeunesse, laissant un vide que des mouvements spontanés comme « GenZ212 » peuvent combler. Ce constat largement reconnu traduit l’érosion profonde du capital de confiance qu’avaient ces structures qui jouissaient autrefois d’une indéniable popularité.
Pour nuancer le tableau, il faut noter que les organisations de jeunesse jouent un rôle important dans la diplomatie parallèle auprès de leurs homologues étrangers.
La mobilisation « GenZ212 » met en évidence une fracture structurelle entre les jeunes et les partis, mais elle offre aussi l’occasion de repenser les canaux d’engagement politique. Les organisations de jeunesse partisanes devront sortir de l’atonie et retrouver leurs vocations primaires : écouter, former, inclure et remonter les attentes des jeunes au-delà des cycles électoraux. Les élections législatives qui se profilent à l’horizon peuvent servir d’électrochoc à ces structures, en espérant que cet aveu d’échec les poussera à maintenir leur dynamique au-delà des échéances de 2026 et 2027.
Seul l’engagement constant des partis à inclure et à canaliser la jeunesse nous évitera l’émergence de mouvements spontanés qui renversent la table et remettent en cause les cadres établis de participation démocratique.
Par Marwane Benhima












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