Le Maroc, dans ce chaos algorithmique, tente de s’inventer une voie. Il ne prétend pas dominer le ciel, mais veut au moins construire ses télescopes. AIScapade, DeepSeek, GenAI, Arrabet... Derrière ces noms futuristes, des tentatives d’ancrer l’IA dans un contexte africain, décentralisé, moins dépendant des Big Tech. Marrakech devient le point de contact entre la souveraineté numérique rêvée et les dépendances bien réelles aux clouds d’Amazon, Azure ou Google.
Mais soyons lucides : on joue dans une ligue où la diplomatie ne suffit plus. L’IA est devenue une arme douce. Un outil de domination commerciale et idéologique. L’open source ? Instrumentalisé. La régulation ? Géopolitique. La souveraineté ? Une chimère sans puces locales, sans datacenters nationaux, sans supercalculateurs.
Et pourtant, le Maroc essaie. Il investit, il structure, il négocie. Il cherche à ne pas être qu’un consommateur passif. Car la vraie menace, ce n’est pas de perdre la guerre de l’IA. C’est de ne même pas avoir été invité à la bataille.
👹 L’avocat du diable : Et si l’Afrique n’était qu’un décor dans ce film galactique ?
À force de parler de souveraineté, ne risque-t-on pas de s’illusionner sur notre place réelle dans cette guerre algorithmique ? Entre une startup marocaine et une levée de fonds à San Francisco, il y a l’équivalent numérique de plusieurs années-lumière. L’Afrique produit moins de 2 % des publications scientifiques sur l’IA, dépend à 90 % des infrastructures cloud étrangères, et n’a presque aucun fabricant de semi-conducteurs. Alors oui, le Maroc fait des efforts. Mais sont-ils à la hauteur du tsunami ? Peut-on vraiment bâtir une IA souveraine sans souveraineté technologique ? Il ne suffit pas de prononcer les mots-clés à la mode pour être acteur du jeu. Le danger, ce n’est pas de rester en arrière. C’est de croire qu’on avance alors qu’on tourne en rond dans l’orbite des autres.
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