Un rendez-vous attendu… mais incomplet
C’est dans le majestueux palais de Dolmabahçe qu’ont débuté les discussions. D’abord entre représentants américains, turcs et ukrainiens, puis entre Kiev et Moscou sous médiation turque. L’équipe russe est conduite par Vladimir Medinski, un ex-ministre de la Culture, loin du premier cercle du Kremlin. Côté ukrainien, le ministre de la Défense Roustem Oumerov est présent, avec un mandat clair : obtenir un cessez-le-feu inconditionnel.
Mais Vladimir Poutine a décliné l’invitation, tout comme Volodymyr Zelensky, qui espérait une rencontre directe. Et Donald Trump, fidèle à son style, affirme que rien n’avancera tant qu’il ne parlera pas lui-même avec Poutine.
Kiev réclame un retrait total des troupes russes et des garanties de sécurité, voire une adhésion à l’Otan – ce que Moscou refuse catégoriquement. De son côté, la Russie insiste pour garder les quatre régions ukrainiennes qu’elle occupe, ainsi que la Crimée annexée depuis 2014. Autant dire que le compromis semble aussi mince qu’un verre de thé sur la corniche de Tanger.
Rien n’est encore gagné. L’absence de Poutine, les désaccords de fond et l’ambiguïté de Washington laissent peu de place à l’optimisme. Mais ce premier pas peut au moins rouvrir un dialogue figé depuis deux ans. La question est simple : Istanbul va-t-elle marquer le début d’un processus de paix, ou juste un nouveau round de communication géopolitique ?