Des applications logicielles visibles… mais une architecture cachée.
Infographie : Les 7 couches du LLM Stack adaptées au Maroc
1. Les données : sans données marocaines, pas d’IA marocaine. Nos données éducatives, médicales, agricoles ou patrimoniales doivent rester entre nos mains.
2. La gestion des données : elles doivent être organisées, nettoyées et sécurisées dans des infrastructures marocaines. La gouvernance des données est un pilier de la souveraineté.
3. Les modèles : un modèle qui ignore le darija, l’amazigh ou nos références culturelles ne peut pas répondre à nos besoins. Former nos propres modèles est donc essentiel.
4. L’orchestration : intégrer l’IA dans nos systèmes de santé, de justice, d’éducation ou d’administration publique doit se faire avec des architectures conçues localement.
5. L’exécution : sans cloud souverain, chaque calcul, chaque inférence dépendra d’infrastructures étrangères. L’autonomie passe par l’hébergement local ou régional.
6. L’intégration : l’IA doit se connecter à nos systèmes nationaux comme l’e-dirham, l’identité numérique, ou encore nos plateformes publiques. Ces connecteurs doivent rester souverains.
7. Les applications logicielles : ce sont celles que voient les citoyens : copilotes éducatifs, assistants médicaux, solutions pour l’agriculture, la culture et le patrimoine. Mais elles ne seront souveraines que si les six couches précédentes le sont aussi.
Une souveraineté qui dépasse la technologie
- L’économie : réduire la dépendance technologique et créer des emplois locaux.
- La culture : préserver nos langues, nos savoirs et notre identité dans le monde numérique.
- L’éducation : former des talents marocains capables non seulement d’utiliser l’IA, mais aussi de la concevoir.
- La gouvernance : mettre en place des règles éthiques et juridiques pour protéger les citoyens et leurs données.
Le cas Mistral AI : opportunité et vigilance
Les modèles de Mistral restent sous contrôle externe, et les données sensibles peuvent échapper à la juridiction marocaine. Rien ne garantit non plus que l’intégration des langues locales sera profonde et durable.
J’espère néanmoins que le Maroc saura tirer parti de la philosophie open source défendue par Mistral pour concevoir, développer et déployer des applications logicielles d’IA véritablement marocaines, respectueuses de nos dialectes, de nos langues, de notre culture et de notre identité.
C’est une opportunité à saisir, mais avec vigilance. Le Maroc doit utiliser ce partenariat comme un levier d’apprentissage, tout en poursuivant sa propre stratégie nationale.
Du consommateur au bâtisseur
Cela suppose :
- D’investir dans la formation des talents, de l’école primaire à l’université.
- De renforcer nos infrastructures numériques souveraines.
- De soutenir les startups locales et les clusters comme MedinIA.
- D’inscrire l’IA dans une vision culturelle et identitaire marocaine.
Conclusion: La souveraineté en IA n’est pas un luxe pour le Maroc.
Construire une IA souveraine signifie maîtriser les sept couches qui la composent, mais aussi inscrire cette maîtrise dans une vision systémique où l’économie, la culture, l’éducation et la gouvernance avancent de concert.
Le Maroc doit passer du statut de simple usager au rôle de bâtisseur. Car les applications logicielles d’IA ne sont pas seulement des outils pratiques : elles sont un levier de souveraineté, de développement et d’indépendance numérique.












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