Elle constitue le socle cognitif, social et émotionnel sur lequel se bâtissent les compétences futures. C’est à cet âge que se forment les premiers réflexes d’attention, de curiosité, de coopération et de créativité : autant de qualités qui conditionnent la réussite éducative et professionnelle ultérieure. En faire une priorité nationale, comme l’a rappelé le Conseil des ministres et souligné le Pr Mrabet, est donc un choix hautement stratégique et visionnaire.

Mais la réussite de cette généralisation dépendra de notre capacité à penser le système éducatif comme un tout cohérent, où les composantes – préscolaire, primaire, secondaire, supérieur et formation continue ne fonctionnent pas en silos, mais en interaction permanente.

C’est ici que la pensée systémique et l’intelligence artificielle éducative peuvent jouer un rôle déterminant:
- en cartographiant les parcours d’apprentissage dès le préscolaire,
- en personnalisant les approches pédagogiques,
- et en soutenant les enseignants par des outils d’aide à la décision et d’analyse des progrès des enfants.

Une éducation qui place la confiance et la compétence au cœur du processus d’apprentissage, plutôt que la simple conformité administrative. L’amélioration de la gouvernance éducative passe par la formation des formateurs, la digitalisation intelligente des procédures, et surtout par la reconnaissance du métier d’enseignant comme pilier de la nation.

Enfin, il nous faut comprendre que l’investissement éducatif n’est pas une dépense, mais la meilleure politique économique et sociale possible. Chaque dirham investi dans le préscolaire est un acte de confiance dans les générations futures ; chaque classe construite est un pas vers un Maroc plus équitable, plus innovant, plus souverain.

Merci au Pr Radouane Mrabet pour cette tribune équilibrée et constructive. Elle rappelle à chacun d’entre nous, chercheurs, enseignants, décideurs et citoyens, que le futur du Maroc commence dans les écoles maternelles d’aujourd’hui.

Par Dr Az-Eddine Bennani