Une reprise monétaire sous surveillance
À première vue, cette progression de la masse monétaire semble traduire un dynamisme économique. L’agrégat M3, qui englobe la monnaie fiduciaire, les dépôts bancaires à vue et à terme, ainsi que certains instruments financiers liquides, constitue un bon thermomètre de la liquidité globale disponible. Le chiffre de +8 % sur un an est loin d’être anodin : il est bien supérieur à la croissance nominale du PIB estimée autour de 5,5 % en 2025, ce qui suggère un excès de liquidité dans le système.
Trois moteurs principaux expliquent cette dynamique : d’abord, la hausse des créances nettes sur l’État (+7,5 %), qui montre que l’Administration Centrale continue de s’endetter auprès du système bancaire pour financer ses dépenses. Ensuite, les réserves officielles de change qui progressent légèrement, signe d’un maintien de l’équilibre extérieur. Enfin, le crédit bancaire au secteur non financier poursuit son redressement (+3,9 %), traduisant un certain retour de la demande de financement privé, quoique encore timide.
Des flux de trésorerie plus liquides, mais pas plus longs
Le détail des composantes de M3 en dit long sur les préférences des agents économiques. On note une forte progression des dépôts à vue (+11,4 %), de la monnaie fiduciaire en circulation (+9,3 %) et des investissements dans les OPCVM monétaires (+17,9 %). Ces choix d’allocation reflètent une nette préférence pour la liquidité immédiate et la souplesse d’accès, dans un environnement encore incertain.
À l’inverse, les comptes à terme déclinent (-0,7 %), après une courte embellie. Ce signal n’est pas à prendre à la légère : il témoigne d’un manque de visibilité sur les rendements futurs, d’une méfiance envers le blocage des fonds, et d’un besoin accru de flexibilité en période de volatilité géopolitique ou d’attentisme électoral.
Ménages prudents, entreprises confiantes ?
L’analyse sectorielle montre une stagnation des actifs monétaires des ménages à 5,9 %, confirmant que la consommation reste contrainte par l’érosion du pouvoir d’achat et les incertitudes sur l’emploi. En revanche, les sociétés non financières privées affichent une nette montée en puissance, avec une progression de leurs actifs monétaires de 18,7 %. Ce différentiel illustre une forme de dichotomie : alors que les particuliers sécurisent leur trésorerie, les entreprises renforcent leurs positions de liquidité, peut-être en vue d’investissements futurs ou pour faire face à des délais de paiement longs.
Trois moteurs principaux expliquent cette dynamique : d’abord, la hausse des créances nettes sur l’État (+7,5 %), qui montre que l’Administration Centrale continue de s’endetter auprès du système bancaire pour financer ses dépenses. Ensuite, les réserves officielles de change qui progressent légèrement, signe d’un maintien de l’équilibre extérieur. Enfin, le crédit bancaire au secteur non financier poursuit son redressement (+3,9 %), traduisant un certain retour de la demande de financement privé, quoique encore timide.
Des flux de trésorerie plus liquides, mais pas plus longs
Le détail des composantes de M3 en dit long sur les préférences des agents économiques. On note une forte progression des dépôts à vue (+11,4 %), de la monnaie fiduciaire en circulation (+9,3 %) et des investissements dans les OPCVM monétaires (+17,9 %). Ces choix d’allocation reflètent une nette préférence pour la liquidité immédiate et la souplesse d’accès, dans un environnement encore incertain.
À l’inverse, les comptes à terme déclinent (-0,7 %), après une courte embellie. Ce signal n’est pas à prendre à la légère : il témoigne d’un manque de visibilité sur les rendements futurs, d’une méfiance envers le blocage des fonds, et d’un besoin accru de flexibilité en période de volatilité géopolitique ou d’attentisme électoral.
Ménages prudents, entreprises confiantes ?
L’analyse sectorielle montre une stagnation des actifs monétaires des ménages à 5,9 %, confirmant que la consommation reste contrainte par l’érosion du pouvoir d’achat et les incertitudes sur l’emploi. En revanche, les sociétés non financières privées affichent une nette montée en puissance, avec une progression de leurs actifs monétaires de 18,7 %. Ce différentiel illustre une forme de dichotomie : alors que les particuliers sécurisent leur trésorerie, les entreprises renforcent leurs positions de liquidité, peut-être en vue d’investissements futurs ou pour faire face à des délais de paiement longs.
Des chiffres encourageants, mais pas encore des preuves de relance
Un tel gonflement de la masse monétaire pourrait signaler une relance en gestation… ou une simple accumulation d’encaisses oisives. Tant que le crédit au secteur productif ne décolle pas réellement, et que l’investissement privé ne se traduit pas dans les statistiques réelles (emplois, production, export), la prudence reste de mise. La Banque centrale devra surveiller l’effet de cette liquidité sur l’inflation et s'assurer que cet argent trouve le chemin de l’économie réelle. Car injecter de la monnaie sans créer de valeur, c’est nourrir l’illusion plutôt que la croissance.
L’agrégat M3 est le thermomètre monétaire du pays : il permet de surveiller si l’économie est en surchauffe, en stagnation ou en manque de carburant financier.
L’agrégat M3, tel que défini par Bank Al-Maghrib, est un indicateur qui mesure la quantité totale de monnaie en circulation dans l’économie marocaine, y compris :
la monnaie fiduciaire (billets et pièces en circulation),
les dépôts à vue (argent disponible immédiatement sur les comptes bancaires),
les comptes d’épargne et les dépôts à terme,
ainsi que certains placements liquides comme les titres d’OPCVM monétaires.
À quoi ça sert ?
L’agrégat M3 sert à suivre la liquidité disponible dans l’économie. Il aide la banque centrale à :
Évaluer si l’économie dispose de suffisamment de moyens de paiement pour fonctionner correctement.
Anticiper les tensions inflationnistes : trop de monnaie en circulation peut faire monter les prix.
Ajuster ses politiques monétaires (taux d’intérêt, réserves obligatoires) pour maintenir la stabilité financière.
la monnaie fiduciaire (billets et pièces en circulation),
les dépôts à vue (argent disponible immédiatement sur les comptes bancaires),
les comptes d’épargne et les dépôts à terme,
ainsi que certains placements liquides comme les titres d’OPCVM monétaires.
À quoi ça sert ?
L’agrégat M3 sert à suivre la liquidité disponible dans l’économie. Il aide la banque centrale à :
Évaluer si l’économie dispose de suffisamment de moyens de paiement pour fonctionner correctement.
Anticiper les tensions inflationnistes : trop de monnaie en circulation peut faire monter les prix.
Ajuster ses politiques monétaires (taux d’intérêt, réserves obligatoires) pour maintenir la stabilité financière.
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