Un phénomène temporaire aux multiples facettes :
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Cette réalité, paradoxale en ces temps de crise hydrique et d'augmentation des coûts de production, interpelle tant les consommateurs que les experts du secteur.
Selon Rachid Benali, président de la COMADER, cette baisse des prix est attribuable à plusieurs facteurs convergents. Parmi eux, les conditions climatiques exceptionnelles ont accéléré le mûrissement de certains produits, à l’instar des tomates, généralement plus chères à cette période de l'année. Cet afflux précoce de produits sur les marchés a contribué à une baisse notable des tarifs.
En outre, l'évolution de la politique commerciale a redéfini la distribution des produits agricoles. Les restrictions douanières récentes imposées par la Mauritanie ont entraîné l'arrêt des exportations vers d'autres pays africains. Par conséquent, une quantité importante de produits destinés à l'exportation se retrouve redirigée vers le marché local, augmentant ainsi l'offre et tirant les prix vers le bas.
À cela s'ajoutent des perturbations dans les marchés européens, résultant de mouvements de protestation parmi les agriculteurs. Ces instabilités ont incité les producteurs marocains à limiter leurs exportations vers l'Europe, renforçant ainsi la disponibilité des produits sur le marché national.
Benali souligne que, malgré les avantages immédiats pour les consommateurs, cette situation n'est que temporaire. Les mesures de soutien gouvernementales pour atténuer l'impact de la hausse des coûts des intrants et la maturation précoce des cultures ne sont que des facteurs conjoncturels. Le journal Le Matin du Sahara et du Maghreb met en garde contre une remontée inévitable des prix. L'intensification du stress hydrique et l'épuisement des stocks actuels de tomates sont susceptibles de rétablir les prix à leurs niveaux habituels.