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La lutte contre le réchauffement climatique : les BRICS s’engagent et les USA se dégagent !


Par Abdeslam Seddiki

La COP30, tenue au Brésil du 10 au 21 novembre 2025, s'est conclue sur un bilan globalement mitigé : les pays ont adopté un consensus minimal, sans plan contraignant de sortie des énergies fossiles, mais avec quelques avancées symboliques et des engagements volontaires sur l'adaptation climatique et la coopération internationale.

Le texte final, baptisé "mutirão" (signifiant "effort collectif"), n'impose pas de feuille de route explicite pour abandonner les énergies fossiles, malgré les pressions de plus de 80 pays. À la place, il lance une initiative volontaire pour que les États qui le souhaitent puissent collaborer à une réduction accrue de leurs émissions de carbone, dans le but de limiter le réchauffement à +1,5 °C.

Cette approche, jugée trop molle par de nombreux acteurs, ne contraint pas les grands producteurs d'hydrocarbures et ne mentionne pas explicitement la sortie des fossiles, ce qui a déçu les pays les plus vulnérables et les ONG environnementales.

Les USA, sous l’influence des climatosceptiques, à leur tête le Président Trump, continuent de boycotter la Conférence des Parties sur le Climat considérant le changement climatique comme la « plus grande arnaque jamais menée contre le monde » !

Cette position n’a aucun fondement scientifique si ce n’est la défense des intérêts des magnats du pétrole dont les USA sont le premier producteur mondial.
Le retrait de la première puissance mondiale de la COP a laissé la voie ouverte à la Chine pour se positionner en locomotive de la transition énergétique avec ses autres partenaires du BRICS, notamment le Brésil et Inde.

La Chine, qui a déjà annoncé une baisse de ses rejets de gaz à effet de serre de 7 % à 10 % d'ici à 2035, se pose comme l'acteur le plus crédible du jeu climatique. Fort de ses investissements massifs dans l'économie verte, l'empire du Milieu a pris une avance confortable. Dans le solaire, l'éolien, les véhicules électriques et les batteries, les Chinois s’adjugent le premier rang mondial.



Peser moins et souffrir plus.

Il faut rappeler que ce sont les pays industrialisés qui sont les plus grands émetteurs de gaz à effet de serre (GES).

La Chine est le pays le plus émetteur avec 30% d’émission, suivie par les USA (11%), l’Inde (8%), l’Union Européenne (6%) et la Russie (5%).

Ensemble, ces pays émettent 60% du GES ! En précisant, toutefois, que l’énergie fossile est à l’origine de 80% de ces émissions.

On comprend dès lors la forte mobilisation du « Sud global » qui subit les effets néfastes de ces émissions sans en être responsable.  « Nous pesons moins de 1 % des émissions de gaz à effet de serre et pourtant nous souffrons le plus », dénonce Lina Yassin, déléguée du Soudan, s’exprimant au nom du groupe des 44 pays les moins avancés.

L’adaptation consiste à limiter les dégâts humains et économiques des canicules, inondations ou sécheresses.

Il s’agit par exemple de mettre au point des cultures plus résistantes aux chaleurs ou de créer des îlots de fraîcheur dans les villes. Mais ces politiques progressent lentement, tant le sujet a toujours été le parent pauvre des politiques climatiques.

D’où la nécessité d’une « justice climatique » devant se traduire par un transfert de ressources des pays industrialisés vers les pays en développement.

Cette question est constamment présente dans les différentes COP sans aboutir à des résultats concluants.

A cet égard, la COP30 a enregistré une certaine avancée. Un des principaux acquis est la demande d'efforts pour tripler l'aide financière destinée à l'adaptation climatique des pays en développement d'ici 2035.

Cela pourrait représenter un objectif de 120 milliards de dollars par an, bien que la référence temporelle reste ambiguë. Ce point est perçu comme une avancée, car il reconnaît l'urgence d'accompagner les pays les plus exposés aux impacts du changement climatique, mais il reste à voir si les financements seront effectivement mobilisés à cette échelle.​

La COP30 a également marqué une nouveauté : pour la première fois, les tensions commerciales liées à la transition écologique (comme la taxe carbone aux frontières) feront l'objet d'un dialogue triennal dans le cadre des négociations climatiques.

C'est une victoire pour la Chine et d'autres pays émergents, qui souhaitent éviter les barrières commerciales unilatérales.

Par ailleurs, plusieurs pays ont pris des engagements volontaires sur la réduction du méthane, le développement des carburants durables et la sortie progressive du charbon, notamment la Corée du Sud.

L'Union européenne et plusieurs pays insulaires ont exprimé leur déception face à l'absence de mesures contraignantes, qualifiant la COP30 de "COP des BRICS" et soulignant que le multilatéralisme climatique reste fragile.

En revanche, pour le Brésil, la présidence de la COP30 est perçue comme un succès diplomatique, ayant permis de préserver le consensus international malgré les divergences profondes.

Toutefois, la pression s'accentue pour la COP31, où la question de la sortie des fossiles devra être abordée avec plus de fermeté.

Le Maroc et sa diplomatie climatique.

Par ailleurs, lors de cette COP30, le Maroc qui a déjà organisé la COP22 à Marrakech, a mis l'accent sur une transition climatique équitable pour les pays en développement, la défense de l'approche sectorielle, la mobilisation de financements climatiques ancrés dans les territoires et le renforcement de la coopération Sud-Sud.

Il a également présenté une nouvelle version de sa Contribution Déterminée au niveau National (CDN 3.0), intégrant les dimensions économiques et sociales de l'action climatique et a souligné l'importance de l'éducation, du sport et de la jeunesse dans cette transition.

Avant la séance plénière finale, le scientifique brésilien Carlos Nobre a lancé un avertissement alarmant : « l'utilisation des énergies fossiles doit tomber à zéro d'ici 2040 – 2045 au plus tard pour éviter une hausse catastrophique des températures pouvant atteindre 2,5 °C d'ici le milieu du siècle.

Cette trajectoire, a-t-il déclaré, entraînerait la disparition quasi totale des récifs coralliens, l'effondrement de la forêt amazonienne et une fonte accélérée de la calotte glaciaire du Groenland. »

Par Abdeslam Seddiki



Mardi 25 Novembre 2025



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