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La problématique de conflit d’intérêt ou le Crony capitalisme


Par Marouane bouchikhi



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Le crony capitalism ou ce que l’on baptise communément le capitalisme de connivence

Il convient de vulgariser ce terme avec toute chose, le capitalisme de connivence est un système dans lequel les acteurs économiques parviennent à nouer des liens étroits et privilégiés avec les décideurs politiques afin de s’assurer des rentes de situation.


Ceci dit que ce système immonde engendre systématiquement la corruption et favorise le clientélisme, étant donné que cela est à l’origine de tous les maux des sociétés et de ce fait constitue la cause principale de la paupérisation des gens et ne fait qu’aggraver le fossé entre la classe riche qui continue de s’enrichir au détriment de la populace et la classe moyenne qui s’appauvrit jour après jour. 

 

Du coup, malheureusement, nous ne sommes pas dans une logique de transparence et de la liberté de concurrence où l’état veille à réguler les marchés et respecter la concurrence et la loi entre les acteurs économiques.

Il y a de ce fait plusieurs cas de collusion surtout lorsqu’il s’agit de regroupement professionnel oligopolistique tels que les banques, le marché de l’immobilier, le secteur des écoles privées, sans oublier le marché des carburants…

 

Or la problématique, c’est que ces grandes sociétés Constituent en quelques sorte un cartel en se rassemblant au sein d’un groupement pour d’abord s’entendre sur un prix fixe afin de se partager le marché national et se renforcer davantage pour avoir l’oligopole d’un produit donné sur un marché bien déterminé, ceci dit que cette pratique illégale tue le principe d’une concurrence loyale et ne fait qu’aggraver par la sorte le pouvoir d’achat des consommateurs en raison de l’ absence de rivalité et de compétitivité entre entreprises sur un même marché. 

 

Or, cette opération implique d’une manière ou d’une autre des pratiques de lobbying permettant à ces sociétés oligopolistiques d’influer aisément sur la décision politique que ce soit par un quelconque pouvoir économique ou par le recours à des pots-de-vin sous la table.

D’ailleurs certains politiques et acteurs économiques sont accusés de collusion, et même le chef de gouvernement, se retrouve lui-même, à tort ou à raison, dans une situation de conflit d’intérêt puisqu’il détient la casquette d’un patron de la plus grande société de redistribution de carburants et au même temps chef de l’exécutif cela ne passe pas inaperçu surtout avec l’avènement des réseaux sociaux où l’information est devenu tellement accessible.


Une chose qui s’avère anormale et illogique dans un moment où la libéralisation des prix des hydrocarbures, la réglementation en vigueur stipule que les prix suivent la loi de l’offre et de la demande du marché alors que malheureusement, ce n’est plus le cas aujourd’hui puisque les prix des carburants restent inchangés et toujours en hausse malgré leur baisse à l’international.

Ce constat est très alarmant qui nous renvoie vers la remise en question de nos institutions de gouvernance telles que le parlement et le conseil de concurrence qui est devenu une structure quasi-fictive qui sert à produire des rapports inutiles, il y a l’exemple aussi de la des comptes qui n’a de cesse de faire des rapports alarmants mais les dysfonctionnements et les abus dans certaines administrations publiques persistent faute d’absence d’imputabilité et de reddition de compte, du coup l’impunité nuit beaucoup à l’image de nos institutions qui devront normalement être fortes parce qu’un état est fort par ses institutions et par sa démocratie et non plus par des structures vitrines qui n’arrivent plus à s’acquitter de leur rôle comme il se doit.

Dans le même ordre d’idées, on pourrait qualifier certaines structures et certaines réformes chez nous dans ce pays comme un cautère sur une jambe de bois.

Quand la crédibilité des institutions publiques est remise en doute, rien n’augure de bon

Il y a une crise de taille que l’état se doit de trouver une solution logique et définitive...

Primo, c’est en finir avec la collusion entre politique et économique et éradiquer une fois pour toutes la rente et redonner au conseil de la concurrence plus de prérogatives et de pouvoirs en vue de réglementer les marchés entre les entreprises de différentes tailles….

Il faut veiller à renforcer l’indépendance et l’autonomie de nos médias afin qu’ils puissent bien jouer leur rôle comme par exemple à éclairer l’opinion publique, rapporter l’info exacte et exhaustive au peuple puis il y a le rôle de sensibiliser et de cultiver les citoyens.

Il faut une stratégie intégrée qui modifie les incitations et combattre systématiquement la corruption.

En s’opposant à la captation et aux réseaux corrompus.

 
Cela passe par le renforcement de l’appareil judiciaire, la réforme du financement politique, la création de systèmes de méritocratie et l’accroissement de la transparence et de l’obligation de rendre compte.

Et enfin de compte, il faut trancher sur une question vitale pour le bien être de notre pays c’est de faire main et pieds pour arriver à séparer entre le business et la politique.

Cependant cela passe par une vraie volonté politique qui se traduit par une réglementation stricte interdisant aux détenteurs des capitaux d’exercer la politique car à vrai dire le mariage entre l’argent et le pouvoir n’est bon pour rien et ne fait que pourrir la société dans laquelle nous vivons..

Par Marouane bouchikhi




Mercredi 14 Septembre 2022


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