La sonnette d’alarme quant à une pénurie d’eau à l’horizon 2030.
«Le stress hydrique s’accélère ces dernières années. Les barrages n’ont pas dépassé le seuil maximum de 35% alors qu’il y a 4 ans on était à 50%».
«Nous nous orientons vers la pénurie hydrique puisque nous allons atteindre à l’horizon 2030 l’équivalent de 500 mètres cubes par habitant par an».
La moyenne de la dotation en eau ne cesse de reculer. Chronologiquement, le Maroc est passé d’une dotation de 2.560 m³ par an par habitant en 1960 à 731 m³ en 2005 pour revenir à 645 m³ en 2015. Actuellement, la dotation par habitant est estimée à 606 m³ par an.
«Il est à souligner que ces chiffres correspondent à une moyenne et chaque moyenne cache beaucoup d’inégalités. Dans ce cadre, il faut rappeler déjà au niveau du Sud de notre pays que nous sommes à 100 m3 par habitant au moment où dans le Nord nous nous situons à plus de 1.000 m3 par habitant»
Réduction conséquente du potentiel de mobilisation : De 22 milliards m3 à 14 milliards m3
«Nous vivons actuellement 5 années de sécheresse. L’année la plus difficile a été celle de 2021-2022. Nous avons vécu un véritable choc l’année dernière durant laquelle nous avons eu un recul important des précipitations et encore plus grave, une baisse de 85% de l’enneigement, ce qui a engendré une baisse importante des apports en eau»
«L’apport en eau enregistré l’année dernière n’a pas dépassé les 1.989.000 m3. Pour donner un ordre de grandeur, cette année nous sommes autour de 3,4 milliards m3, soit un déficit de 83% par rapport à l’apport moyen et de 62% comparé à 2020-2021»
«Aujourd’hui, nous n’avions pas de réserves comme par le passé, notamment les années 80 qui ont été également marquées par la sécheresse. Nous avons fait des forages mais nous n’avons pas réussi à trouver de l’eau pour répondre aux besoins. C’est une situation qui complique encore plus la tâche»
Les défis à relever à l’avenir
Le changement climatique
La demande croissante en matière d’utilisation de l’eau suite à la dynamique d’urbanisation ou encore l’augmentation des surfaces irriguées et le développement industriel.
La surexploitation des ressources en eau souterraine.
La problématique de la pollution de l’eau sans parler de l’envasement des retenues des barrages
Une ère de rupture : Il est à noter que le Maroc, selon les prévisions d’institutions mondiales, est appelé à perdre à l’avenir environ 50% de ses ressources en eau.
Nouvelle vision intégrée et coordonnée
«Cette répartition rend les inégalités assez importantes. D’où la nécessité d’introduire la territorialité dans la vision stratégique dédiée à l’eau»
Pour cela, il y a lieu d'accéleré et d'agir au plus vite :
La mise en place des barrages programmés
La mise place de l’interconnexion entre les bassins
Les stations de dessalement de l’eau
La réutilisation des eaux uséeLa favorisation l’économie d’eau aussi bien en termes d’irrigation que d’efficacité hydriqueLa réduction de la surexploitation des eaux souterraines et la préservation des nappes phréatiques
«La question de l’eau est l’affaire de tous. On y arrivera ensemble lorsqu’on s’inscrit dans une logique de bonne volonté et de mobilisation partagée»
Le lancement d’une nouvelle plate-forme qui appelle les associations, les entreprises et les jeunes porteurs de projets, notamment les start-up, à venir participer et montrer comment l’on peut économiser de l’eau et la produire autrement pour pouvoir répondre aux besoins des populations.
Les ministères et les grandes entreprises sont invités à travers leurs actions à donner des modèles de réussite.