Dakhla continue de se réinventer et confirme, une fois de plus, son rôle de laboratoire d’un Maroc en mouvement. En l’espace d’une journée, ce 6 décembre 2025, la ville a scellé trois conventions majeures qui redessinent l’avenir logistique de toute la région Dakhla-Oued Eddahab. Des accords ambitieux, portés par l’État, les collectivités territoriales et les opérateurs publics, qui projettent la région dans une dynamique d’intégration continentale assumée, alignée sur la vision stratégique de Sa Majesté le Roi Mohammed VI visant à faire du Sud marocain un levier de souveraineté, de connexion et de prospérité.

La cérémonie, réunissant le ministre du Transport et de la Logistique Abdessamad Kayouh, le ministre de l’Industrie et du Commerce Ryad Mezzour, le Wali de la région Ali Khalil, le président du Conseil régional Yanja Al Khattat, le directeur général de l’AMDL Ghassane El Machrafi ainsi que le directeur de la NARSA Bennacer Boulaajoul, illustre une convergence rare : tout un écosystème institutionnel se met au service d’une transformation territoriale durable. Et au cœur de cette dynamique, une conviction partagée : Dakhla peut devenir le hub logistique que le Maroc attend pour amplifier son ancrage africain.

Le premier projet concerne la création d’une vaste zone d’activités économiques et logistiques à El Argoub. Avec 134 millions de dirhams mobilisés pour l’aménagement d’un premier lot de 20 hectares, la future zone se positionne comme un maillon essentiel pour absorber la croissance soutenue de Dakhla. La ville, désormais destination touristique d’envergure internationale, voit ses besoins logistiques augmenter à un rythme que les infrastructures existantes ne suffisent plus à suivre.

Le projet arrive donc à point nommé : il permettra de rationaliser l’approvisionnement en biens, de réduire les coûts logistiques et de mettre à disposition des opérateurs privés des installations modernes répondant aux standards internationaux. Une manière, aussi, d’offrir aux investisseurs une visibilité à long terme autour d’un écosystème fonctionnel, pensé pour soutenir l’essor économique du Sud.

À 370 kilomètres plus au sud, le poste-frontière d’El Guerguerat s’impose depuis plusieurs années comme un corridor essentiel reliant le Maroc à l’Afrique de l’Ouest. Mais sa montée en charge exige des capacités logistiques à la hauteur de son importance géopolitique. La nouvelle zone de commerce et de distribution, prévue sur 30 hectares, répond exactement à cet enjeu.

Inscrite dans le contrat-programme de développement intégré de la région, elle représentera un outil puissant pour fluidifier les échanges, organiser les flux et renforcer la compétitivité des exportations marocaines. L’AMDL sera chargée d’accompagner la région dans la mise en œuvre d’un partenariat public-privé, signe que l’État entend mobiliser l’expertise sectorielle pour garantir une exécution efficace et durable.

À terme, la zone pourrait devenir un espace pivot pour le transit des marchandises vers les marchés africains émergents, dans un contexte où les chaînes de valeur se redessinent et où le Maroc consolide son rôle de plateforme continentale.

Le troisième projet porte sur la réalisation d’un centre routier nouvelle génération, également à El Guerguerat. Ce corridor, emprunté quotidiennement par les transporteurs reliant le Maroc à l’Afrique subsaharienne, était depuis longtemps en attente d’une infrastructure capable d’améliorer les conditions de travail des professionnels du transport.

Co-financé par la NARSA, le centre offrira des services dédiés aux conducteurs et aux véhicules : zones de repos sécurisées, installations techniques, espaces de maintenance, dispositifs de contrôle… Une avancée notable en matière de sécurité routière et de fluidité du trafic. En professionnalisant davantage ce maillon logistique, le Maroc consolide un avantage compétitif dans sa connexion avec l’Afrique de l’Ouest.

Au total, ces conventions devraient générer plus de 1,5 milliard de dirhams d’investissements privés et permettre la création de 1 000 emplois durables. La tendance est claire : la région attire, structure, rassure. Les entreprises nationales et étrangères s’y projettent déjà, séduites par un modèle de développement fondé sur l’intégration régionale et la coopération entre acteurs publics et privés.

Une gouvernance partagée est d’ailleurs au cœur de la démarche : le succès de ces projets repose autant sur la planification stratégique de l’État que sur l’agilité des opérateurs économiques prêts à investir dans le long terme. C’est précisément cette articulation qui permettra de doter Dakhla d’un système logistique capable d'accompagner l’explosion des corridors commerciaux reliant le Maroc aux marchés africains, aujourd’hui parmi les plus prometteurs du continent.

Dakhla, un symbole de projection et de confiance

Ces projets reflètent une ambition claire : faire de Dakhla un pôle logistique continental, transfrontalier, ouvert sur l’avenir. Ils traduisent également la cohérence d’une vision royale initiée depuis plus d’une décennie, celle d’un Maroc qui regarde vers le Sud, qui investit dans l’avenir africain et qui s’impose comme un acteur pivot dans les échanges régionaux.

En misant simultanément sur l’industrie, le commerce, la mobilité, la sécurité et l’innovation logistique, le Maroc envoie un message limpide : la transformation des provinces du Sud n’est pas un slogan, mais une réalité palpable qui s’accélère, s’enracine et se professionnalise.

Dans un monde en quête de nouvelles routes et d’alternatives logistiques fiables, la région Dakhla-Oued Eddahab s’affirme comme un territoire d’opportunités. Une porte d’entrée, mais aussi une passerelle. Une région où l’investissement public attire l’investissement privé, où l’infrastructure prépare la souveraineté économique, et où chaque nouvelle convention dessine un peu plus le Maroc de demain.