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Le Cirque parlementaire


Par Rachid Boufous

Il faut reconnaître une chose à notre Parlement : rarement une institution aura réussi à se ridiculiser avec une telle constance, une telle précision chorégraphique, un tel sens de la catastrophe. On dirait une troupe de comédiens amateurs qui, croyant jouer Corneille, finissent chaque soir en remake involontaire d’une bagarre de quartier.

Ce lundi, ils ont fait encore mieux : ils ont transformé l’hémicycle en une sorte de café bruyant où l’on s’insulte pour se donner du poids, où l’on crie faute d’avoir des idées, où l’on gesticule parce que le silence révélerait trop de vide.

Le président de séance a cru qu’il dirigeait une colonie de vacances indisciplinée, le ministre de la Justice, garde des sceaux, s’est découvert un talent comique involontaire en distribuant des piques dignes d’un adolescent prêt à se battre pour une chaise, et la sécurité a été appelée pour virer un député du PJD, comme dans une boîte de ,nuit un soir de bagarre entre clients impatients.

Il ne manquait qu’un DJ pour lancer une musique dramatique au moment où les plus excités encerclaient le ministre de la justice, persuadés de défendre l’honneur national alors qu’ils ne défendaient que leur propre ennui.



Le clou du spectacle fut naturellement l’intervention du ministre de l’Intérieur, venu récupérer son collègue comme on extrait un cousin trop nerveux d’une fête de mariage.

À cet instant précis, le Parlement n’était plus un Parlement : c’était une salle des fêtes où la soirée dégénère, où tout le monde parle trop fort, où plus personne ne sait vraiment pourquoi il est là, et où la dignité a quitté les lieux depuis longtemps, probablement en claquant la porte.
 
Le plus triste, c’est que tout cela n’a même plus la saveur du scandale. C’est devenu banal. Prévisible. Presque routinier.
 
Les élus ne débattent plus : ils performent. Ils ne représentent plus : ils simulent. Ils ne pensent plus : ils s’échauffent.
 
Et le pays, pendant ce temps, regarde ces adultes surexcités se comporter comme des gamins nerveux, et comprend enfin pourquoi tant de jeunes et de moins jeunes, ne croient plus en rien : difficile d’avoir foi en une institution qui ressemble davantage à un sketch qu’à un pouvoir législatif.

Le Parlement n’est plus le lieu où l’on parle pour le pays.

C’est devenu le lieu où l’on se défoule pour soi-même.
 
Et tant qu’il restera peuplé de figures convaincues que hausser la voix et les bras, équivaut à hausser le niveau, l’hémicycle ne sera qu’un chapiteau mal entretenu où les clowns n’amusent plus et où les spectateurs, fatigués, commencent à se demander s’ils ne feraient pas mieux de ne plus s’intéresser à la politique locale, face à ce cirque parlementaire…

PAR RACHID BOUFOUS/FACEBOOK.COM



Mercredi 3 Décembre 2025



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