Une croissance alimentée de l’intérieur et l’investissement en plein essor
L’économie marocaine a entamé l’année 2025 sur une note résolument optimiste. Dans un contexte mondial toujours marqué par des incertitudes géopolitiques et une reprise inégale du commerce international, le Royaume a enregistré une croissance soutenue de son produit intérieur brut, atteignant quatre virgule huit pour cent au premier trimestre. Ce chiffre, en hausse par rapport aux quatre virgule deux pour cent enregistrés au dernier trimestre 2024, marque une dynamique nouvelle, tirée par la vigueur de la demande intérieure, la relance de l’investissement et une embellie sectorielle notable.
Premier constat de ce début d’année : la croissance est d’abord domestique. La demande intérieure, souvent considérée comme le socle le plus stable de l’économie marocaine, a apporté à elle seule huit virgule cinq points de croissance. Ce niveau n’avait plus été atteint depuis le sursaut post-Covid de 2021.
Le moteur principal reste la consommation des ménages, en progression de quatre virgule quatre pour cent, dopée par une hausse des revenus salariaux et une amélioration des conditions du marché du travail. Les créations d’emploi, en particulier dans le secteur non agricole, ont permis une croissance de l’emploi rémunéré estimée à trois virgule quatre pour cent. Ce regain de dynamisme reflète une confiance renouvelée des ménages, qui se traduit par une consommation plus soutenue.
La consommation publique, elle, n’est pas en reste. Les administrations ont poursuivi leur effort budgétaire, avec une croissance de leurs dépenses de cinq virgule deux pour cent, portée par les biens et services. Une orientation qui consolide le rôle de l’État en tant qu’acteur contra-cyclique, stabilisateur des grands équilibres économiques.
Mais le fait marquant de ce trimestre reste sans doute la relance de l’investissement. Avec une progression impressionnante de dix-sept virgule cinq pour cent par rapport à l’année précédente (contre douze virgule trois pour cent au dernier trimestre 2024), la formation brute de capital fixe a connu un vrai coup d’accélérateur.
Cette dynamique n’est toutefois pas homogène : si le secteur manufacturier demeure timide, les investissements publics dans les infrastructures – notamment sportives, routières et hydrauliques – ont connu une nette intensification. Cela s’explique en partie par une amélioration de l’accès au crédit dans les secteurs de l’eau et du bâtiment, stimulée par des politiques publiques proactives. Ces chantiers, en plus d’alimenter la croissance, jouent un rôle essentiel dans la transformation structurelle du territoire et la réduction des inégalités régionales.
Des secteurs en pleine relance
Les branches d’activité ont, elles aussi, largement contribué à la dynamique de croissance. Le secteur agricole, après plusieurs campagnes difficiles, s’est redressé, appuyé par une météo plus clémente dans certaines zones et par un appui public ciblé.
Mais ce sont surtout les secteurs secondaire et tertiaire qui ont marqué le pas :
Le secteur extractif a progressé de six virgule sept pour cent, porté notamment par la demande internationale de phosphates.
La construction a rebondi de six virgule trois pour cent, en lien avec les chantiers d’infrastructures.
Le tourisme a connu une envolée de neuf virgule sept pour cent, confirmant son retour en force depuis la fin de la pandémie.
Les industries chimiques ont affiché une hausse de six virgule huit pour cent, bénéficiant d’un contexte de reprise industrielle plus large.
L’ombre d’un commerce extérieur à la peine
Ce tableau positif ne doit cependant pas occulter une fragilité persistante : l’essoufflement de la demande extérieure. La croissance des exportations de biens et services s’est limitée à deux virgule deux pour cent au premier trimestre, contre neuf virgule huit pour cent un trimestre plus tôt. Cette chute brutale s’explique par le ralentissement de la demande émanant des partenaires européens, notamment en Allemagne, en France et en Espagne.
Dans le même temps, les importations ont continué d’augmenter fortement (neuf virgule huit pour cent), tirées par la vitalité de la demande en biens d’équipement et produits de consommation. Résultat : la balance commerciale pèse négativement sur la croissance, amputant le produit intérieur brut de trois virgule huit points. Un signal d’alerte à surveiller, alors que les incertitudes sur les chaînes d’approvisionnement et les tensions tarifaires internationales persistent.
Des finances publiques mieux orientées
Le redressement de l’activité a également profité aux finances publiques. Les recettes budgétaires ont bondi de vingt et un virgule six pour cent, grâce à une meilleure collecte fiscale et à la reprise de la TVA sur la consommation. Une performance remarquable, qui contraste avec la dynamique des dépenses publiques, toujours soutenue mais moins rapide que la croissance du produit intérieur brut.
Le besoin de financement de l’État reste contenu, preuve d’une gestion budgétaire prudente. En revanche, celui des entreprises s’est accru, ce qui a entraîné une augmentation de trois points du besoin de financement global rapporté au produit intérieur brut trimestriel, comparativement à la même période de 2024. Ce décalage révèle une tension modérée sur la liquidité mais témoigne aussi d’un effort d’investissement privé en pleine relance.
Premier constat de ce début d’année : la croissance est d’abord domestique. La demande intérieure, souvent considérée comme le socle le plus stable de l’économie marocaine, a apporté à elle seule huit virgule cinq points de croissance. Ce niveau n’avait plus été atteint depuis le sursaut post-Covid de 2021.
Le moteur principal reste la consommation des ménages, en progression de quatre virgule quatre pour cent, dopée par une hausse des revenus salariaux et une amélioration des conditions du marché du travail. Les créations d’emploi, en particulier dans le secteur non agricole, ont permis une croissance de l’emploi rémunéré estimée à trois virgule quatre pour cent. Ce regain de dynamisme reflète une confiance renouvelée des ménages, qui se traduit par une consommation plus soutenue.
La consommation publique, elle, n’est pas en reste. Les administrations ont poursuivi leur effort budgétaire, avec une croissance de leurs dépenses de cinq virgule deux pour cent, portée par les biens et services. Une orientation qui consolide le rôle de l’État en tant qu’acteur contra-cyclique, stabilisateur des grands équilibres économiques.
Mais le fait marquant de ce trimestre reste sans doute la relance de l’investissement. Avec une progression impressionnante de dix-sept virgule cinq pour cent par rapport à l’année précédente (contre douze virgule trois pour cent au dernier trimestre 2024), la formation brute de capital fixe a connu un vrai coup d’accélérateur.
Cette dynamique n’est toutefois pas homogène : si le secteur manufacturier demeure timide, les investissements publics dans les infrastructures – notamment sportives, routières et hydrauliques – ont connu une nette intensification. Cela s’explique en partie par une amélioration de l’accès au crédit dans les secteurs de l’eau et du bâtiment, stimulée par des politiques publiques proactives. Ces chantiers, en plus d’alimenter la croissance, jouent un rôle essentiel dans la transformation structurelle du territoire et la réduction des inégalités régionales.
Des secteurs en pleine relance
Les branches d’activité ont, elles aussi, largement contribué à la dynamique de croissance. Le secteur agricole, après plusieurs campagnes difficiles, s’est redressé, appuyé par une météo plus clémente dans certaines zones et par un appui public ciblé.
Mais ce sont surtout les secteurs secondaire et tertiaire qui ont marqué le pas :
Le secteur extractif a progressé de six virgule sept pour cent, porté notamment par la demande internationale de phosphates.
La construction a rebondi de six virgule trois pour cent, en lien avec les chantiers d’infrastructures.
Le tourisme a connu une envolée de neuf virgule sept pour cent, confirmant son retour en force depuis la fin de la pandémie.
Les industries chimiques ont affiché une hausse de six virgule huit pour cent, bénéficiant d’un contexte de reprise industrielle plus large.
L’ombre d’un commerce extérieur à la peine
Ce tableau positif ne doit cependant pas occulter une fragilité persistante : l’essoufflement de la demande extérieure. La croissance des exportations de biens et services s’est limitée à deux virgule deux pour cent au premier trimestre, contre neuf virgule huit pour cent un trimestre plus tôt. Cette chute brutale s’explique par le ralentissement de la demande émanant des partenaires européens, notamment en Allemagne, en France et en Espagne.
Dans le même temps, les importations ont continué d’augmenter fortement (neuf virgule huit pour cent), tirées par la vitalité de la demande en biens d’équipement et produits de consommation. Résultat : la balance commerciale pèse négativement sur la croissance, amputant le produit intérieur brut de trois virgule huit points. Un signal d’alerte à surveiller, alors que les incertitudes sur les chaînes d’approvisionnement et les tensions tarifaires internationales persistent.
Des finances publiques mieux orientées
Le redressement de l’activité a également profité aux finances publiques. Les recettes budgétaires ont bondi de vingt et un virgule six pour cent, grâce à une meilleure collecte fiscale et à la reprise de la TVA sur la consommation. Une performance remarquable, qui contraste avec la dynamique des dépenses publiques, toujours soutenue mais moins rapide que la croissance du produit intérieur brut.
Le besoin de financement de l’État reste contenu, preuve d’une gestion budgétaire prudente. En revanche, celui des entreprises s’est accru, ce qui a entraîné une augmentation de trois points du besoin de financement global rapporté au produit intérieur brut trimestriel, comparativement à la même période de 2024. Ce décalage révèle une tension modérée sur la liquidité mais témoigne aussi d’un effort d’investissement privé en pleine relance.
Une relance à conforter
Au final, ce début d’année 2025 confirme que l’économie marocaine dispose encore de marges de manœuvre. La croissance est solide, l’investissement revient, la consommation se redresse, et les recettes fiscales suivent. Mais la faiblesse persistante des exportations constitue un frein réel. Pour que cette reprise ne reste pas fragile, il faudra à l’avenir renforcer la compétitivité à l’export, diversifier les débouchés commerciaux et miser sur la montée en gamme industrielle.