L'ODJ Média



Les derniers soubresauts d’une ère finissante


Rédigé par le Mardi 4 Avril 2023



Écouter le podcast de cet article :


De Paris à Tel-Aviv, en passant pas Berlin, les peuples s’insurgent contre le recul de leur niveau de vie et les vaines tentatives des tenants du pouvoir pour les mettre au pas.

Les vielles démocraties sont en crise. Une crise profonde, systémique, irréversible, alimentée par des inégalités grandissantes, des classes moyennes paupérisées et la discorde manifeste entre gouvernants et gouvernés.

Pour ne rien arranger, ces vielles démocraties occidentales sont en confrontation presque directe avec des régimes russe et chinois, qu’ils qualifient d’autoritaires, mais qui s’en sortent beaucoup mieux.

Au début des hostilités entre la Russie et l’Ukraine, aussitôt suivi d’une batterie de sanctions économiques imposées par les pays occidentaux contre Moscou, leurs médias et « experts » militaires de plateaux de télévision n’arrêtaient pas d’ergoter sur le poids l’économie russe, qui pèserait moins lourd que celle de l’Espagne.

Avant de prendre conscience que la Russie disposait de capacités industrielles que nombre de pays occidentaux pourraient lui jalouser.

Les Occidentaux raclent leurs fonds de stock pour trouver des obus de 155 mm à livrer à l’Ukraine. Les usines russes produisent des obus de 152 mm nuit et jour, sept jours sur sept.

Il est difficile pour les Occidentaux d’admettre que l’économie physique compte plus que des chiffres de Pib gonflés par des activités qui ne créent pas de richesses palpables.

Pendant ce temps, les pays du Sud, confortablement installés dans leur neutralité, se contentent d’observer ce choc des titans.

La guerre entre la Russie et l’Otan, jusqu’à présent circonscrite au champ de bataille ukrainien, est un conflit entre Européens, les Africains, les Asiatiques et les Latino-américains ne se sentent nullement concernés.

L’Occident a ainsi découvert, avec consternation, que ses discours pompeux sur la démocratie et les droits humains ne font plus recette parmi les pays du Sud.

Encore moins avec les images, diffusées par les chaînes de télévision et les réseaux sociaux, des terribles répressions policières, en France et en Israël, exercées à l’encontre de leurs citoyens protestataires.

Depuis la découverte de l’Amérique par Christophe Colomb, en 1492, les pays occidentaux ont exercé une grande influence sur les affaires du monde, au point de s’imaginer que c’est un privilège qui leur est dû. Le fameux « fardeau de l’homme blanc » de Rudyard Kipling.

Cette parenthèse dans la longue histoire de l’humanité est en train d’être fermée. Parallèlement, la Russie rompt avec l’ambition du Tsar Pierre le Grand (1672-1725) d’occidentaliser son pays.

La Chine et l’Inde se rappellent, pour leur part, qu’ils représentaient la moitié de l’économie mondiale, il y a seulement quatre siècles.

Pour les pays du Sud, ce bouleversement en profondeur de l’ordre mondial constitue une opportunité pour tracer leurs propres chemins dans le monde multipolaire en devenir.

D’ici là, il est nécessaire d’aider l’Occident, toujours dans le déni, à connaître une fin paisible.





Ahmed Naji
Journaliste par passion, donner du relief à l'information est mon chemin de croix. En savoir plus sur cet auteur
Mardi 4 Avril 2023

Dans la même rubrique :
< >

Dimanche 29 Septembre 2024 - 18:11 Le Liban, au bon souvenir de Barack Obama

Billet