Le Royaume prévoit d’investir pas moins de 52 milliards de dirhams (environ 5 milliards de dollars) dans ses stades et équipements sportifs. Un chiffre impressionnant, mais qui soulève un enjeu majeur : comment éviter que ces structures ne deviennent de simples « éléphants blancs », comme ce fut le cas au Brésil en 2014 ou en Afrique du Sud en 2010, où plusieurs stades sont devenus des charges lourdes, sous-utilisées et peu rentables ?
Des stades à faire vivre toute l’année
Un stade, comme une voiture de luxe, nécessite un entretien coûteux. Maintenance, sécurité, personnel : les charges s’accumulent rapidement. Pour assurer leur pérennité, ces infrastructures devront générer des revenus au-delà des seuls matchs. L’organisation d’événements privés, de concerts, de conférences, la vente des droits de naming ou encore la location d’espaces commerciaux sont autant de pistes à explorer. Certains stades à l’international génèrent ainsi plus de 20 millions de dollars par an grâce à ces activités non sportives. Le Maroc pourrait suivre cet exemple.
Penser équité territoriale et intégration urbaine
L’autre enjeu majeur est territorial. Il ne s’agit pas que Rabat et Casablanca concentrent tous les bénéfices de ces investissements. Agadir, Tanger, Marrakech ou Fès doivent également en tirer profit. Ces stades pourraient devenir des hubs touristiques, culturels ou économiques régionaux. Encore faut-il les intégrer dans une logique d’aménagement du territoire, en les rendant accessibles, connectés aux réseaux de transport et implantés au sein de véritables écosystèmes urbains.
Un stade isolé, mal desservi et vide la majeure partie de l’année est un échec annoncé. L’exemple à suivre est celui de stades transformés en lieux de vie permanents, accueillant restaurants, musées, boutiques, espaces de coworking, et bien plus encore.
Atouts marocains et leviers à activer
Heureusement, le Maroc ne part pas de zéro. La passion du peuple pour le football est immense, comme l’ont prouvé les scènes de liesse nationale lors des exploits des Lions de l’Atlas. De plus, la situation géographique stratégique du pays — aux portes de l’Europe et au carrefour de l’Afrique — en fait une destination attractive pour les événements internationaux.
Le secteur privé marocain, en pleine structuration, représente un levier essentiel. Des partenariats public-privé bien pensés permettront de partager les risques, de capter des financements et de professionnaliser la gestion de ces infrastructures. Le rapport évoque notamment la création de sociétés régionales dédiées à l’exploitation des stades, et le concept novateur de « Stadium as a Service », où le stade devient une plateforme multiservices au service du territoire.
Le naming, un potentiel encore sous-exploité
Le rapport met aussi en lumière un levier financier encore peu développé au Maroc : le naming. Allianz Arena à Munich, Santiago Bernabéu à Madrid ou Wembley à Londres en sont des exemples inspirants. Grâce à une identité forte, ces enceintes génèrent des revenus colossaux en associant leur nom à des marques et en diversifiant leurs usages.
Plus qu’un défi sportif, un projet national
Réussir l’après-Mondial, c’est démontrer que le Maroc est capable de transformer un événement planétaire en un moteur de développement durable. C’est créer de l’emploi, attirer des investissements, renforcer le rayonnement international du Royaume.
Mais cela demandera une vision à long terme, partagée entre l’État, les collectivités locales, les acteurs privés et les clubs. Une méthode claire, une gouvernance rigoureuse et une mobilisation collective seront les clés pour faire des stades de demain des piliers économiques et sociaux durables.
Le défi est immense. Mais le Maroc a les cartes en main. À lui de les jouer intelligemment.
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Mondial 2030 : le Maroc face au défi de la rentabilité de ses stades
Rédigé par Salma Labtar le Mercredi 11 Juin 2025
Le Centre de prospective économique et sociale a récemment tiré la sonnette d’alarme dans un rapport au titre évocateur : « Le plus grand défi après la Coupe du monde : la rentabilité des stades ». Derrière l’euphorie liée à l’organisation conjointe du Mondial 2030 avec l’Espagne et le Portugal, une question cruciale se pose pour le Maroc : que deviendront ces infrastructures une fois l’événement terminé ?
Journaliste sportive et militante féministe, lauréate de l'ISIC. Dompteuse de mots, je jongle avec... En savoir plus sur cet auteur
Mercredi 11 Juin 2025
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