Un nouvel incontournable des réseaux
Après l’engouement pour le Pilates Reformer, omniprésent dans les studios chics parisiens et sur les stories Instagram, c’est au tour du pelvic pilates d’investir les feeds. TikTok, Insta, voire même Facebook s’enflamment pour cette pratique. Vidéos flashy, challenges en leg lift, slogans accrocheurs : le renforcement du plancher pelvien sort de l’ombre pour devenir viral.
Ce que promet cette méthode ? Une posture améliorée, une vie intime plus épanouie, et un regain d’énergie qui vient du centre du corps. Mais derrière ces promesses se cache un mouvement bien plus profond qu’il n’y paraît.
(Re)prendre possession de son corps
Le pelvic pilates, c’est avant tout une redécouverte du périnée – ce réseau musculaire niché entre le pubis et le coccyx, souvent relégué à la rééducation post-accouchement. Longtemps cantonné aux consultations de sages-femmes, il fait désormais son entrée dans les playlists fitness et les programmes de renforcement musculaire. Et ce retour en force n’a rien d’anecdotique.
Pour de nombreuses femmes, le travail de cette zone devient une manière concrète de se réapproprier leur corps, leur santé et leur plaisir. Marine Zmiknovsky, coach spécialisée, le résume avec humour et pédagogie : « Le périnée n’est pas réservé aux mamans. » Son mantra préféré ? Une injonction qui circule sur les réseaux : « Active maintenant ! »
Et elle n’a pas tort : selon le groupe hospitalier Ambroise-Paré, une femme sur cinq souffrant d’incontinence a moins de 30 ans. Douleurs pendant les rapports, perte de sensations, petits incidents gênants en riant ou en éternuant… Autant de signaux que beaucoup décident enfin d’écouter.
Un muscle intime… et politique
Pourquoi cette pratique fascine-t-elle autant la Gen Z ? Parce qu’elle dépasse la simple quête d’un corps sculpté. Il s’agit d’habiter pleinement son bassin, de renouer avec son intériorité. Travailler le périnée, ce n’est pas seulement prévenir les fuites urinaires, c’est réveiller une puissance oubliée, une chaleur enracinée dans le bas-ventre. C’est se reconnecter à soi.
La méthode est accessible : cinq à dix minutes par jour, trois à cinq fois par semaine. Des exercices de respiration, de concentration, de précision inspirés du yoga et du pilates au sol. En quelques semaines, les résultats se font sentir : meilleure stabilité, posture redressée, sensations décuplées.
Quand le bassin devient langage
Le pelvic pilates ne reste pas confiné aux tapis de sport. Il inspire aussi le mouvement : twerk, dancehall, zouk, kizomba, danse orientale, yoga mandala… autant de disciplines où le bassin est au cœur de l’expression corporelle. Ces danses réveillent une énergie logée dans les profondeurs du corps : sensualité, ancrage, affirmation. On ne muscle pas seulement : on libère.
Bien plus qu’un hashtag
En définitive, le pelvic pilates n’est ni une mode futile ni un simple gadget marketing. C’est une voie d’écoute, de soin et de réappropriation corporelle. Une révolution douce, mais puissante, qui commence là où l’on regardait rarement : tout en bas. Et si la Gen Z l’a adoptée avec autant d’enthousiasme, c’est peut-être parce qu’elle a compris une chose essentielle : le bien-être ne se construit pas uniquement avec des abdos en béton, mais avec un corps conscient, ancré, et libre.