Par Abdelghani El Arrasse
Cette alerte n’est pas nouvelle, mais dans ce dernier message, le Souverain l’a réaffirmée avec encore plus de force :
« من الآن فصاعدا لا مغرب يسير بسرعتين » — « Dès maintenant, plus de Maroc à deux vitesses ».
Il ne s’agit pas d’une simple formule symbolique, mais bien d’une annonce de rupture : le moment où l’État reconnaît, au plus haut niveau, l’existence de deux réalités parallèles - un Maroc qui avance rapidement et un autre qui peine à suivre, parfois relégué dans « l’ombre de l’oubli ».
Une vision royale fondée sur la justice spatiale et sociale
Relier les régions entre elles ne suffit plus. Il faut les relier à l'espérance, à la dignité et aux opportunités. L’accès à l’électricité ou à l’eau potable ne doit être que le point de départ — ouvrant la voie à l’éducation, à l’emploi, à la culture et à une vie digne.
Le PLF 2026 : un test décisif pour le gouvernement
Réduire les déséquilibres régionaux : augmenter les budgets pour les territoires marginalisés.
Renforcer la solidarité sociale : soutenir la jeunesse, les femmes et les foyers vulnérables.
Stimuler les investissements productifs : notamment dans les régions défavorisées, pour créer de l’emploi et contenir l’exode des talents.
Des disparités toujours frappantes
En 2022, trois régions — Casablanca-Settat, Rabat-Salé-Kénitra et Tanger-Tétouan-Al Hoceima — ont généré près de 60 % de la richesse nationale (57,9 %) .
Casablanca-Settat à elle seule représente environ 31,4 %, confirmant son rôle de locomotive économique
Rabat-Salé-Kénitra contribue à hauteur de 16,1 % .
Tanger-Tétouan-Al Hoceima apporte 10,4 % au PIB national .
À l’autre extrémité, des régions telles que Drâa-Tafilalet ou les Provinces du Sud ne totalisent ensemble que 7,9 % de la richesse nationale .
Ces disparités ne sont pas virtuelles — elles se traduisent dans le vécu quotidien de millions de Marocain·es : un manque d’emplois, une précarité sociale grandissante, une jeunesse désenchantée et, parfois, des tragédies humaines.
L’enjeu politique et sociétal
Pour un Maroc des chances partagées
Doter toutes les régions d’infrastructures modernes, de services publics de qualité (hôpitaux, écoles, universités, zones industrielles).
Soutenir les petites entreprises, les coopératives et l’économie sociale de proximité, véritables moteurs d’emploi local.
Promouvoir l’équité fiscale et la bonne gouvernance, pour une redistribution effective des richesses.
Un rendez-vous avec l’histoire
Cet enjeu transcende le simple plan économique : il est profondément humain et national. C’est ainsi que l’on évite que certaines parties du pays se sentent reléguées, et que l’on bâtisse enfin un Maroc d'une seule vitesse, d'une seule dignité, d'un seul avenir partagé.












L'accueil




Experts et Anciens Ministres à Nouakchott : vers l’éveil de la conscience maghrébine !












