Si l’on devait résumer les années deux mille vingt à deux mille vingt-cinq en un mot, ce serait sans hésiter intelligence artificielle.
En quelques saisons à peine, l’IA est passée du statut de promesse technologique à celui d’infrastructure invisible mais centrale : elle écrit, traduit, code, diagnostique, anticipe, conseille. Surtout, elle a cessé d’être un simple outil pour devenir un système de plus en plus autonome, capable d’apprendre, de raisonner et d’agir avec une marge d’initiative inédite. Et cette trajectoire est loin d’être achevée. L’IA continuera, dans les années à venir, à gagner en puissance, en autonomie et en intégration dans nos vies quotidiennes.
Mais précisément parce que cette étape est désormais engagée, une autre bascule se profile.
Mais précisément parce que cette étape est désormais engagée, une autre bascule se profile.
Les années deux mille vingt-six à deux mille trente pourraient bien être celles de l’incarnation de l’intelligence artificielle. Après le règne des algorithmes sans corps, viendra celui des machines dotées de bras, de jambes, de visages et de voix : les robots humanoïdes.
Non plus confinés aux laboratoires ou aux vidéos virales, mais déployés dans les maisons, les usines et les espaces professionnels. Le logiciel cherche désormais un corps. Et l’économie mondiale s’y prépare.
Dans le champ domestique, la promesse est celle des services à la personne : assistance aux personnes âgées, aide au quotidien, accompagnement, présence continue dans des sociétés vieillissantes et sous tension sociale. Dans l’industrie, l’humanoïde est présenté comme le chaînon manquant entre automatisation et flexibilité, capable d’évoluer dans des environnements pensés pour l’homme sans refondre entièrement les infrastructures. Dans les services professionnels, enfin, les scénarios se multiplient : cabinets médicaux, restaurants, hôtels, commerces, salons de coiffure, lieux d’accueil où l’interaction humaine est centrale mais où la pénurie de main-d’œuvre devient chronique.
Ce basculement n’est ni anecdotique ni neutre. Il touche au travail, à la dignité, à la sécurité, à la responsabilité juridique, à la relation sociale elle-même. Il pose une question simple et vertigineuse : que se passe-t-il quand l’intelligence artificielle ne se contente plus de répondre sur un écran, mais se tient face à nous, nous regarde, nous parle et agit dans le monde réel ?
C’est dans ce contexte que les grandes messes technologiques comme le CES deux mille vingt-six prennent une importance particulière. Non plus comme vitrines de gadgets futuristes, mais comme premiers terrains d’épreuve d’un basculement de civilisation. Car entre la promesse et la réalité, entre le storytelling et la preuve, les robots humanoïdes entrent désormais dans leur moment de vérité
Dans le champ domestique, la promesse est celle des services à la personne : assistance aux personnes âgées, aide au quotidien, accompagnement, présence continue dans des sociétés vieillissantes et sous tension sociale. Dans l’industrie, l’humanoïde est présenté comme le chaînon manquant entre automatisation et flexibilité, capable d’évoluer dans des environnements pensés pour l’homme sans refondre entièrement les infrastructures. Dans les services professionnels, enfin, les scénarios se multiplient : cabinets médicaux, restaurants, hôtels, commerces, salons de coiffure, lieux d’accueil où l’interaction humaine est centrale mais où la pénurie de main-d’œuvre devient chronique.
Ce basculement n’est ni anecdotique ni neutre. Il touche au travail, à la dignité, à la sécurité, à la responsabilité juridique, à la relation sociale elle-même. Il pose une question simple et vertigineuse : que se passe-t-il quand l’intelligence artificielle ne se contente plus de répondre sur un écran, mais se tient face à nous, nous regarde, nous parle et agit dans le monde réel ?
C’est dans ce contexte que les grandes messes technologiques comme le CES deux mille vingt-six prennent une importance particulière. Non plus comme vitrines de gadgets futuristes, mais comme premiers terrains d’épreuve d’un basculement de civilisation. Car entre la promesse et la réalité, entre le storytelling et la preuve, les robots humanoïdes entrent désormais dans leur moment de vérité
CES 2026 : robots humanoïdes, l’épreuve du réel face au storytelling
À chaque édition du CES, une promesse revient comme un mantra : cette fois, c’est la bonne.
En 2026, ce rôle est tenu par les robots humanoïdes propulsés par l’intelligence artificielle. Sur les stands, dans les keynotes et les communiqués, le message est clair : nous entrerions dans “l’année 1” de l’humanoïde utile, autonome et presque banal. Parmi les acteurs les plus attendus figure Realbotix Corp., qui annonce une présence remarquée à Las Vegas avec une gamme élargie de robots humanoïdes dopés à l’IA. L’occasion rêvée pour confronter la promesse au terrain.
Realbotix n’est pas un inconnu. L’entreprise s’est fait connaître par des humanoïdes très réalistes, misant autant sur l’apparence que sur l’interaction conversationnelle. Au CES 2026, elle promet d’aller plus loin : davantage de modèles, des capacités d’IA enrichies, une interaction plus fluide, plus “humaine”. Sur le papier, c’est séduisant. Dans un salon où l’IA est omniprésente, l’humanoïde devient la vitrine parfaite : un corps, une voix, un regard, et l’illusion que la machine a franchi un seuil symbolique.
Mais c’est précisément là que commence notre petite enquête.
Car le cœur du débat n’est pas esthétique. Il est fonctionnel. Un robot humanoïde n’est pas jugé à la qualité de sa peau synthétique ou à la fluidité de son discours, mais à ce qu’il fait sans assistance humaine.
Se déplace-t-il seul dans un environnement non contrôlé ?
Manipule-t-il des objets variés, fragiles, imprévisibles ?
Combien de temps tient-il sur batterie ?
Que se passe-t-il quand quelque chose se passe mal ?
Autant de questions rarement mises en avant dans les démonstrations millimétrées des salons.
Le CES est, par nature, un théâtre. Les robots y évoluent dans des décors choisis, sous l’œil attentif de leurs concepteurs. Beaucoup de démonstrations reposent encore sur de la télé-opération discrète, des scénarios ultra-balisés, voire des coupures invisibles entre ce que fait réellement la machine et ce que l’on raconte au public. Realbotix, comme d’autres, n’échappe pas à cette tension. Son discours met en avant l’IA conversationnelle, la personnalisation, la relation homme-machine. Très bien. Mais cela dit peu de la capacité du robot à travailler, à rendre un service mesurable, à s’insérer dans une économie réelle.
C’est là que le storytelling atteint ses limites. L’humanoïde fascine parce qu’il nous ressemble. Pourtant, dans la plupart des usages industriels ou logistiques, des robots non humanoïdes — à roues, à bras fixes, spécialisés — sont aujourd’hui plus efficaces, plus sûrs et moins coûteux. La vraie question n’est donc pas peut-on faire un humanoïde ? mais pourquoi en faire un ?
Realbotix avance l’argument de l’interaction sociale, de la présence, de l’accompagnement. Des usages existent, notamment dans l’accueil, le divertissement, certains soins non médicaux. Mais ils restent de niche tant que les coûts, la maintenance et les risques ne sont pas maîtrisés.
CES 2026 pourrait malgré tout marquer un tournant. Non pas parce que les robots humanoïdes seraient enfin “arrivés”, mais parce que l’écosystème commence à se structurer : plateformes d’IA plus générales, progrès en simulation, investissements industriels, normalisation progressive des questions de sécurité. Si Realbotix parvient à montrer, preuves à l’appui, des humanoïdes réellement autonomes, exploitables hors salon, alors le récit changera de nature.
Sinon, le CES 2026 restera ce qu’il sait aussi être : une formidable machine à raconter l’avenir, parfois avec un temps d’avance sur la réalité. Entre preuve et storytelling, les robots humanoïdes jouent gros. Et cette fois, le public commence à demander autre chose que des promesses bien mises en scène.
En 2026, ce rôle est tenu par les robots humanoïdes propulsés par l’intelligence artificielle. Sur les stands, dans les keynotes et les communiqués, le message est clair : nous entrerions dans “l’année 1” de l’humanoïde utile, autonome et presque banal. Parmi les acteurs les plus attendus figure Realbotix Corp., qui annonce une présence remarquée à Las Vegas avec une gamme élargie de robots humanoïdes dopés à l’IA. L’occasion rêvée pour confronter la promesse au terrain.
Realbotix n’est pas un inconnu. L’entreprise s’est fait connaître par des humanoïdes très réalistes, misant autant sur l’apparence que sur l’interaction conversationnelle. Au CES 2026, elle promet d’aller plus loin : davantage de modèles, des capacités d’IA enrichies, une interaction plus fluide, plus “humaine”. Sur le papier, c’est séduisant. Dans un salon où l’IA est omniprésente, l’humanoïde devient la vitrine parfaite : un corps, une voix, un regard, et l’illusion que la machine a franchi un seuil symbolique.
Mais c’est précisément là que commence notre petite enquête.
Car le cœur du débat n’est pas esthétique. Il est fonctionnel. Un robot humanoïde n’est pas jugé à la qualité de sa peau synthétique ou à la fluidité de son discours, mais à ce qu’il fait sans assistance humaine.
Se déplace-t-il seul dans un environnement non contrôlé ?
Manipule-t-il des objets variés, fragiles, imprévisibles ?
Combien de temps tient-il sur batterie ?
Que se passe-t-il quand quelque chose se passe mal ?
Autant de questions rarement mises en avant dans les démonstrations millimétrées des salons.
Le CES est, par nature, un théâtre. Les robots y évoluent dans des décors choisis, sous l’œil attentif de leurs concepteurs. Beaucoup de démonstrations reposent encore sur de la télé-opération discrète, des scénarios ultra-balisés, voire des coupures invisibles entre ce que fait réellement la machine et ce que l’on raconte au public. Realbotix, comme d’autres, n’échappe pas à cette tension. Son discours met en avant l’IA conversationnelle, la personnalisation, la relation homme-machine. Très bien. Mais cela dit peu de la capacité du robot à travailler, à rendre un service mesurable, à s’insérer dans une économie réelle.
C’est là que le storytelling atteint ses limites. L’humanoïde fascine parce qu’il nous ressemble. Pourtant, dans la plupart des usages industriels ou logistiques, des robots non humanoïdes — à roues, à bras fixes, spécialisés — sont aujourd’hui plus efficaces, plus sûrs et moins coûteux. La vraie question n’est donc pas peut-on faire un humanoïde ? mais pourquoi en faire un ?
Realbotix avance l’argument de l’interaction sociale, de la présence, de l’accompagnement. Des usages existent, notamment dans l’accueil, le divertissement, certains soins non médicaux. Mais ils restent de niche tant que les coûts, la maintenance et les risques ne sont pas maîtrisés.
CES 2026 pourrait malgré tout marquer un tournant. Non pas parce que les robots humanoïdes seraient enfin “arrivés”, mais parce que l’écosystème commence à se structurer : plateformes d’IA plus générales, progrès en simulation, investissements industriels, normalisation progressive des questions de sécurité. Si Realbotix parvient à montrer, preuves à l’appui, des humanoïdes réellement autonomes, exploitables hors salon, alors le récit changera de nature.
Sinon, le CES 2026 restera ce qu’il sait aussi être : une formidable machine à raconter l’avenir, parfois avec un temps d’avance sur la réalité. Entre preuve et storytelling, les robots humanoïdes jouent gros. Et cette fois, le public commence à demander autre chose que des promesses bien mises en scène.












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