L'endettement soutenu de notre pays pendant ces dernières années et certainement au cours des toutes prochaines années, évoque des sentiments partagés aussi bien chez le citoyen lambda que parmi les élites de tous bords, quant à son ampleur et à la pertinence de son affection.

Face à ces deux questions pour le moins légitimes, des clarifications s'imposent pour que chacun soit en toute connaissance de cause avant de se faire une position là-dessus.

Concernant la question de l'endettement, il est nécessaire de préciser que :

1- le Maroc est aujourd'hui un immense chantier de grands projets structurants le préparant à asseoir les conditions nécessaires au bien-être social de ses populations, à ses grandes ambitions économiques, à la position et au rôle auxquels il aspire à l'échelle régionale et internationale. 

2- malgré le recours massif en cours à l'endettement, la part de sa dette dans le PIB national est saine et acceptable pour un pays en grande phase d'investissements tout azimut. À 67% du PIB en 2025 et 65% en 2026, soit une baisse de près de 8 points par rapport à 2024, on est au 1/4 du Japon, à la moitié des États-Unis, de la France, de l'Espagne, et on a l'un des taux d'endettement les plus bas de notre Continent. Avec la particularité que notre dette est alimentée à hauteur de 2/3 de l'intérieur et de seulement 1/3 de l'extérieur. 

3- le Maroc est un bel exemple de solvabilité : il rembourse sa dette systématiquement à échéance. 

4- le remboursement de sa dette n'impacte nullement ses réserves de change qui sont solides et lui permettent de financer ses importations avec une fluidité remarquable.

5- Son déficit public est l'un des plus faibles au monde. On est à 3,5% actuellement pour baisser à 3% en 2026, ce qui nous permet de sauvegarder durablement nos équilibres macro-économiques.

Concernant maintenant la question de l'allocation de cet endettement, des voix ici et là imputent péjorativement l'essentiel de nos investissements à la Coupe d'Afrique 2025, et plus particulièrement à la Coupe du Monde 2030, les taxant d'ostentatoires, d'inappropriés, d'inopportuns. 

Il est nécessaire de préciser d'ores et déjà, que tous les investissements financés par la dette, financent les ambitions du Royaume et sa vision citées plus haut.

Il est tout aussi nécessaire de préciser que :

1- notre pays a fini par comprendre que le football n'est pas qu'un simple divertissement, le temps d'un dimanche après-midi ennuyeux. Il en fait aujourd'hui une véritable industrie génératrice d'épanouissement et de succès pour nos jeunes, et créatrice de richesses et d'emplois massifs pour notre Économie, à l'instar de grands pays développés, 

2- les stades que nous construisons ou que nous modernisons aujourd'hui, sont les infrastructures nécessaires à cette nouvelle industrie naissante. Elles sont de véritables usines de valorisation de notre jeunesse. 

3- Bien plus, ces stades-usines ne sont plus un fardeau financier. Dans la nouvelle logique d'industrialisation, ils sont générateurs d'emplois et de revenus permanents, et sont rentables pour l'Etat. 

4- les hôtels qui sortent du sol ici et là comme des champignons et à coût de milliards d'investissements privés, ne serviront pas seulement pour accueillir les centaines de milliers de fans du football, le temps de ces 2 Coupes, pour être "démontés" à la fin de la fête. Ils seront là et gagneraient à se multiplier davantage, pour soutenir les grandes ambitions légitimes de notre pays pour le tourisme intérieur et extérieur, qui ne représente aujourd'hui, dans un record historique, que 20% des touristes et 10% des recettes qu'engrange l'Espagne avec qui nous comptons de très grandes similitudes géographiques et culturelles. Faut-il souligner ici que le tourisme est le véritable pétrole de l'Espagne?!!

5- les hôpitaux et autres infrastructures sanitaires qu'on s'active à réaliser et dont une partie relève effectivement de nos engagements avec la CAF et la FIFA, ne sont pas des gadgets dégonflables qu'on va mettre sous des paillassons après ces Coupes. Elles sont venues à point nommé pour combler un malheureux retard accumulé depuis quelques décennies, dans ce secteur névralgique pour nos populations. 

Par conséquent, la Coupe d'Afrique 2025 et la Coupe du Monde 2030, sont un propulseur inespéré et très puissant qui va structurellement changer notre cadre de vie collective, activer notre rythme de croissance et de développement, insuffler une formidable vivacité dans le Sport comme nouveau secteur économique de grande importance, et dans des secteurs non moins importants tels que la Santé Publique, le tourisme, l'économie du terroir, les Services. 

L'histoire dira et retiendra que ces deux événements qu'on souhaitait organiser depuis les années de "vaches maigres", étaient l'un des mobiles majeurs d'une vision Royale pour le développement, la grandeur et le rayonnement international d'un pays, d'une grande nation.