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Par Lahcen Haddad
Dernier exemple en date : la chaîne publique Canal Algérie a prétendu avoir découvert un “tunnel secret” entre le Maroc et la frontière algérienne, à Bab El Assa, destiné soi-disant au trafic de drogue. Pour crédibiliser leur délire, ils ont diffusé des images… qui ne venaient ni d’Algérie, ni du Maroc, mais d’une opération de la Guardia Civil espagnole à Ceuta ! Détournement d’images, mise en scène grossière, propagande de bas étage : tout est bon pour nourrir l’obsession anti-marocaine.
Ce n’est pas un cas isolé. L’agence APS, bras officiel du régime, publie plus de 3 000 articles sur le Maroc rien que dans sa rubrique « international » entre 2021 et 2023. La plupart sont à charge. La rubrique « Monde » a même une sous-catégorie spéciale pour « la cause sahraouie ». Quand on consacre autant d’énergie médiatique à un seul pays voisin, ce n’est plus de l’analyse géopolitique — c’est une fixation.
Mais au fond, que cherchent ces médias ? Détourner l’attention. Créer un ennemi extérieur pour faire oublier l’ennemi intérieur : chômage massif, jeunesse en fuite, liberté d’expression bâillonnée, presse domestiquée, économie asphyxiée. À défaut de progrès, on fabrique des crises. À défaut de politique étrangère cohérente, on construit des tunnels imaginaires.
Ce qui choque, c’est la structure de tout cela. Les journalistes de la télévision publique et de l’@APSAlgerie ne sont pas indépendants. Ils exécutent une ligne dictée d’en haut. C’est un appareil, un instrument de guerre psychologique. On ne parle plus ici d’informations erronées. On parle de stratégie de manipulation. La télévision algérienne n’informe pas : elle fabrique.
Et pendant que le Maroc se développe, renforce ses alliances, investit dans ses régions du Sud et dans la transition verte, l’Algérie investit dans… des scénarios de contrebande tournés à Ceuta.
L’ironie ultime ? Le jour où un média marocain expose cette mascarade, l’accès au site de l’APS est bloqué pour les internautes marocains. Quand la vérité dérange, on coupe l’Internet.
Il est temps de dire les choses clairement : les médias publics algériens ne méritent ni crédit, ni complaisance. Ils sont devenus une menace pour la vérité, pour la région, et surtout pour les Algériens eux-mêmes, privés d’une presse libre. Les professionnels du mensonge ne peuvent pas prétendre au titre de journalistes.
Dans un monde où la transparence est une monnaie forte, l’Algérie est en faillite — et elle le crie sur toutes ses chaînes.