Le marché des cryptomonnaies connaît une ascension fulgurante au Maroc. Selon une étude du courtier financier français HelloSafe, pas moins de 6 millions de Marocains détenaient des actifs numériques à la fin de 2024, confirmant l’intérêt grandissant pour ces monnaies décentralisées. Une adoption qui place le Maroc parmi les pays africains les plus engagés dans la finance numérique, malgré un cadre réglementaire encore flou.

L’essor des cryptomonnaies s’explique par plusieurs facteurs : une forte adoption des nouvelles technologies, un accès limité aux services bancaires traditionnels et l’espoir de gains rapides. Le Bitcoin et d’autres actifs numériques sont perçus comme une alternative à l’inflation et aux restrictions monétaires, notamment en matière de transferts de fonds depuis l’étranger. L’essor des plateformes de trading accessibles via mobile facilite également cet engouement.

Certains analystes y voient un levier de développement : les cryptomonnaies pourraient stimuler l’inclusion financière et favoriser les investissements dans des secteurs comme la fintech et la blockchain. Toutefois, leur volatilité et leur absence de régulation posent un défi de taille aux autorités.

Jusqu’à présent, Bank Al-Maghrib et l’Autorité marocaine des marchés des capitaux (AMMC) mettent en garde contre les risques liés aux cryptomonnaies, rappelant leur caractère spéculatif et l’absence de protection des investisseurs. Pourtant, face à une adoption massive, le Maroc étudie une régulation adaptée, à l’instar d’autres pays ayant opté pour une approche encadrée plutôt qu’une interdiction totale.

L’avenir des cryptomonnaies au Maroc dépendra donc d’un équilibre entre innovation et contrôle, afin d’exploiter leur potentiel économique tout en minimisant les risques pour les utilisateurs et la stabilité financière.