À peine réinstallé à la Maison-Blanche, Donald Trump continue de surprendre. Connu pour son approche protectionniste et ses mesures tarifaires musclées, le président américain a finalement renoncé à doubler les droits de douane sur l’acier et l’aluminium en provenance du Canada. Une décision qui tranche avec son discours de campagne et interroge sur la véritable stratégie économique de son second mandat.

Durant son premier mandat (2017-2021), Trump avait imposé des tarifs douaniers sur l’acier et l’aluminium étrangers, au nom de la protection des industries américaines. Sa promesse de campagne en 2024 d’augmenter encore ces taxes laissait présager une politique commerciale encore plus agressive. Pourtant, à peine revenu au pouvoir, il fait marche arrière sur le Canada.

Ce changement de cap s’explique par plusieurs facteurs. D’abord, la pression des industriels américains, notamment dans les secteurs de l’automobile et de la construction, qui dépendent fortement de l’acier et de l’aluminium canadiens. Une hausse des droits de douane aurait augmenté leurs coûts de production et mis en péril des milliers d’emplois. Ensuite, la relation avec Ottawa reste cruciale. Un conflit prolongé avec le Canada risquerait de fragiliser l’Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM), un pilier du commerce nord-américain.

Trump, malgré son image de leader imprévisible, reste un fin stratège politique. En renonçant à ces hausses tarifaires, il cherche probablement à ménager une partie de son électorat : les ouvriers des industries manufacturières qui soutiennent son discours protectionniste, mais aussi les grandes entreprises américaines qui craignent une guerre commerciale avec le Canada.

Cette décision peut aussi s’interpréter comme une tentative d’apaiser les relations avec ses partenaires internationaux, alors que la Chine et l’Union européenne surveillent de près la politique économique de son second mandat.

Si cette annonce peut sembler être un geste d’ouverture, elle pourrait tout aussi bien être une manœuvre tactique. Trump a souvent utilisé la menace de sanctions comme un levier de négociation avant de faire machine arrière pour obtenir des concessions. Ce recul temporaire pourrait annoncer de nouvelles exigences américaines dans les mois à venir, notamment sur d’autres secteurs stratégiques comme l’énergie ou l’industrie automobile.

Reste à voir si cette volte-face s’inscrit dans une stratégie économique cohérente ou s’il s’agit d’un simple ajustement politique. Quoi qu’il en soit, ce renoncement démontre que, même en ayant retrouvé le Bureau ovale, Trump demeure fidèle à son style : imprévisible, pragmatique et toujours en quête d’un coup politique retentissant.