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Assurance agricole : parapluie sous un ciel fissuré


Rédigé par le Jeudi 8 Mai 2025



Il pleut, il grêle, il gèle, il brûle. Et l’agriculteur, seul face au ciel, regarde ses cultures s’effondrer comme un château de cartes mouillé. Longtemps, au Maroc, ce scénario s’appelait « la fatalité ». Aujourd’hui, il s’appelle « aléas climatiques », et il a une réponse : l’assurance agricole multirisque climatique. Un joli nom, presque rassurant. Un parapluie face à la sécheresse.

Au SIAM 2025, les stands dédiés à l’assurance affichent des sourires larges, des vidéos explicatives, des simulateurs de pertes. Le narratif est séduisant : « vous payez une prime, on vous couvre. Vous perdez votre récolte, on vous indemnise. » Facile.

En théorie, oui. Mais sur le terrain, c’est souvent plus complexe. Les petits agriculteurs peinent à comprendre les contrats. Les indemnisations tardent. Les sinistres ne sont pas toujours reconnus. Et parfois, les primes sont tout simplement inaccessibles. Résultat : une méfiance sourde qui persiste, malgré les efforts des compagnies et de l’État.

Pourtant, le besoin est là. Le climat est devenu instable, erratique. L’assurance agricole devrait être aussi banale qu’un sac de semences. Elle devrait être un outil de résilience massive, une sécurité systémique. Et non pas un produit financier à vendre.

Le Maroc progresse. Des partenariats sont signés. Des données climatiques de plus en plus fines sont intégrées. Mais il reste un monde entre la promesse institutionnelle et la réalité villageoise. Entre l’assurance pensée à Rabat et celle vécue à Talsint.


L’avocat du diable : assurance… ou anesthésie ?

Et si l’assurance agricole n’était qu’un moyen de repousser les vraies questions ? Celles qui fâchent. Comme : pourquoi plante-t-on encore du blé en zone semi-aride ? Pourquoi continue-t-on à investir dans des cultures risquées sans repenser le modèle ? À force d’assurer, on pourrait bien finir par institutionnaliser le risque au lieu de le prévenir. Une assurance mal pensée, c’est comme une perfusion dans un corps malade. Ça donne l’illusion du soin… sans traiter la cause.

 
 

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Mamoune ACHARKI
Journaliste junior passionné par l'écriture, la communication, les relations internationales et la... En savoir plus sur cet auteur
Jeudi 8 Mai 2025

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