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Burn-out : le mal du siècle

Quid du cadre juridique au Maroc et c’est quoi cette règle des 42% ?


Rédigé par La Rédaction le Vendredi 5 Mai 2023

Le syndrome d’épuisement professionnel, plus connu sous le nom burnout, est aujourd’hui perçu comme le mal du siècle. Jusqu’aujourd’hui, aucune définition n’explique clairement ce qu’est le burnout, mais plusieurs recherches ont permis d’en identifier les symptômes. C’est ainsi que l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui l’a reconnu comme maladie professionnel en 2019, a estimé que l’épuisement professionnel résulte d’un stress chronique au travail qui n’a pas été géré avec succès et qui se caractérise par trois éléments, à savoir « un sentiment d’épuisement », « du cynisme ou des sentiments négatifs liés à son travail » et « une efficacité professionnelle réduite ».



Le burn-out est un syndrome d'épuisement professionnel qui se caractérise par une fatigue intense, un sentiment d'impuissance et une perte de motivation. Il est souvent causé par un stress chronique au travail, mais peut également être influencé par des facteurs personnels tels que des problèmes de santé mentale ou des difficultés dans la vie privée.

Le burn-out peut toucher n'importe qui, mais certaines professions sont plus à risque que d'autres. Les travailleurs de la santé, les enseignants, les avocats et les professionnels de la finance sont souvent plus vulnérables au burn-out en raison des exigences élevées et du stress associé à leur travail.

Les symptômes du burn-out peuvent être physiques, émotionnels et comportementaux. Les personnes atteintes peuvent ressentir de la fatigue chronique, des troubles du sommeil, des douleurs musculaires et une baisse de l'immunité. Sur le plan émotionnel, elles peuvent se sentir déprimées, anxieuses et irritables. Au niveau comportemental, elles peuvent avoir des difficultés à se concentrer, à prendre des décisions et à gérer leur temps.

La prévention du burn-out est essentielle pour maintenir une bonne santé mentale et physique. Les employeurs doivent mettre en place des politiques et des pratiques qui favorisent l'équilibre entre le travail et la vie privée, réduisent le stress au travail et encouragent les employés à prendre soin d'eux-mêmes.

Il est également important que les travailleurs sachent reconnaître les signes de burn-out et prennent des mesures pour prévenir sa progression. Cela peut inclure des stratégies d'adaptation telles que l'exercice physique, la méditation, la thérapie et la prise de congés réguliers.

Si vous pensez que vous êtes atteint de burn-out, il est important de chercher de l'aide. Cela peut inclure une consultation avec un professionnel de la santé mentale, la recherche de soutien auprès de collègues ou de membres de la famille, ou même la recherche d'un nouveau travail qui correspond mieux à vos besoins et à vos capacités.

En conclusion, le burn-out est un problème de santé mentale grave qui peut avoir des conséquences durables sur la vie personnelle et professionnelle des individus touchés. La prévention et la gestion du burn-out sont des responsabilités partagées entre les employeurs, les travailleurs et la société dans son ensemble. En travaillant ensemble pour réduire le stress et promouvoir la santé mentale, nous pouvons aider à prévenir le burn-out et à améliorer la qualité de vie des personnes touchées.

La question de savoir si le burn-out doit être reconnu comme un accident de travail est un débat en cours dans de nombreux pays.

Certains pays ont déjà reconnu le burn-out comme une maladie professionnelle, tandis que d'autres continuent à considérer le burn-out comme un problème de santé mentale général plutôt que spécifiquement lié au travail.

La reconnaissance du burn-out en tant qu'accident de travail ou maladie professionnelle dépend de plusieurs facteurs, tels que les lois et les réglementations en vigueur dans un pays donné, la définition et la compréhension du burn-out dans la législation, ainsi que les preuves nécessaires pour prouver qu'un employé a développé un burn-out en raison de son travail.

La reconnaissance du burn-out en tant qu'accident de travail pourrait avoir des avantages pour les travailleurs et les employeurs. Les travailleurs pourraient être admissibles à une indemnisation pour le temps de travail perdu et les coûts de traitement associés au burn-out. Les employeurs pourraient également être encouragés à mettre en place des pratiques et des politiques qui favorisent la santé mentale des travailleurs et réduisent le risque de burn-out.

Cependant, la reconnaissance du burn-out en tant qu'accident de travail pourrait également avoir des inconvénients, tels que la stigmatisation des travailleurs atteints de burn-out ou l'augmentation des coûts d'assurance pour les employeurs.

Il est important de noter que la reconnaissance du burn-out en tant qu'accident de travail n'est pas la seule solution pour prévenir et gérer le burn-out. Les employeurs peuvent mettre en place des politiques et des pratiques qui favorisent l'équilibre travail-vie personnelle, la réduction du stress et la promotion de la santé mentale. Les travailleurs peuvent également prendre des mesures pour prévenir le burn-out, telles que l'utilisation de stratégies d'adaptation, la recherche de soutien auprès de professionnels de la santé mentale et la prise de congés réguliers.

En fin de compte, la reconnaissance du burn-out en tant qu'accident de travail dépendra des politiques et des réglementations en vigueur dans chaque pays, ainsi que des perspectives des employeurs, des travailleurs et des professionnels de la santé mentale. Quelle que soit la décision, il est important de continuer à travailler ensemble pour prévenir et gérer le burn-out et promouvoir la santé mentale sur le lieu de travail.

Selon deux sœurs américaines, Amelia et Emily Nagosaki, autrices d’un ouvrage sur le burn-out, il faudrait en fait passer 42% de son temps à se reposer pour pouvoir éviter cet état de fatigue et de détresse psychologique causé par un stress trop intense au travail.

Il s’agirait du pourcentage moyen dont le corps et le cerveau ont besoin pour se sentir vraiment reposés. Soit environ 10 heures sur 24.

Si 10 heures de "repos" par jour vous paraissent beaucoup, les autrices expliquent qu’il ne faut pas l’appliquer tous les jours mais plutôt atteindre ce ratio de 42% à la fin de la semaine ou du mois. Elles livrent d’ailleurs quelques astuces à réaliser au quotidien pour y parvenir :
 
  • Dormir huit heures de sommeil par nuit, plus ou moins ;
  • Avoir une conversation de 20 à 30 minutes de conversation avec votre partenaire ou quelqu’un que vous estimez et en qui vous avez confiance pour réduire l’anxiété ;
  • Réaliser 30 minutes d’activité physique  : elle compte comme du "repos" car améliore la qualité de votre sommeil et limite les états de stress ;
  • Prendre 30 minutes de réflexion autour de ce que vous mangez : c’est l’occasion de faire une liste de courses, d’élaborer des recettes équilibrées avec ce que vous aimez ;
  • Enfin, se prévoir 30 minutes de carte-blanche, pour faire une activité qui vous fait du bien : lire, regarder une série ou un film, vous promener dans la nature.

Quid du cadre juridique au Maroc

Le système de santé marocain n’a pas, selon Mme Azzouzi psychiatre psychothérapeute, évolué de manière suffisante pour prendre en charge les patients en psychiatrie, ceux qui sont atteints de troubles psychiques ou encore moins ceux qui souffrent du burnout. « Il n’existe pas vraiment de prise en charge particulière pour le syndrome de l’épuisement professionnel », a-t-elle dit, précisant que « l’offre de soins au Maroc en termes de santé mentale reste vraiment insuffisante, voire défectueuse ».

M. Lamani, consultant en droit du travail et relations professionnelles et ex-inspecteur du travail,  a estimé que le Code du travail, qui ne s’attarde pas sur ce phénomène, s’inscrit dans une logique générale de prévention de toute pratique pouvant porter atteinte à la santé des salariés, signalant que les risques psychosociaux (RPS) au Maroc restent insuffisamment pris en considération que cela soit au niveau législatif ou réglementaire.

Par ailleurs, l’employeur et l’employé s’engagent, selon ledit Code, à améliorer le bien-être et la qualité de vie au travail, tel que prévu par la loi n°65-99 relative au code de travail, article 24 et article 287.

AB & IA





Vendredi 5 Mai 2023

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