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Cybersécurité nationale : Abdellah Boutreig nommé directeur général de la DGSSI


Rédigé par le Lundi 1 Septembre 2025

Sa majesté le Roi, en sa qualité de Chef suprême et Chef d’état-major général des FAR, a nommé le général de brigade Abdellah Boutreig directeur général de la Direction générale de la sécurité des systèmes d’information (DGSSI). Ce choix s’inscrit dans l’accélération des efforts marocains en matière de cybersécurité, pilier stratégique de la transition numérique, de la protection des infrastructures critiques et de la souveraineté technologique.



Un profil d’ingénieur militaire au cœur des mutations cyber

La nomination du général de brigade Abdellah Boutreig à la tête de la DGSSI intervient dans un contexte de densification des menaces : sophistication des attaques étatiques ou paraétatiques, expansion de la cybercriminalité structurée, exposition accrue des chaînes logistiques numériques et montée des enjeux liés à l’IA générative. Elle répond à un impératif triple : consolider les capacités défensives, rehausser le niveau de maturité des acteurs publics et privés, et arrimer l’écosystème national aux meilleures pratiques internationales.

Ingénieur de formation issu de l’Institut national de statistique et d’économie appliquée (INSEA) et diplômé de l’Académie militaire royale de Meknès (promotion 1987), Abdellah Boutreig a suivi les cursus d’état-major et de défense supérieure, couronnés par un master en sécurité et défense au sein des hautes études militaires royales. Cette articulation technique–stratégique constitue un atout dans un domaine où la granularité technologique (cryptographie, architectures zéro-trust, supervision SOC) doit servir une vision globale de résilience nationale.

Avant sa nomination, il a occupé plusieurs fonctions de commandement et d’expertise, dont la direction de l’assistance, de la formation, du contrôle et de l’expertise au sein même de la DGSSI, puis le poste de vice‑inspecteur des transmissions des Forces Armées Royales. Cette trajectoire interne lui confère à la fois connaissance fine des chantiers en cours (cadres normatifs, audits, plans sectoriels) et légitimité opérationnelle.

La DGSSI joue un rôle transversal : définition de référentiels de sécurité, classification et protection des infrastructures critiques, coordination des capacités de réponse aux incidents (CERT), diffusion de culture cyber auprès des administrations et accompagnement de la montée en conformité des opérateurs d’importance vitale. Dans l’environnement actuel, cinq axes paraissent prioritaires :
  • Renforcement de la gouvernance intégrée : clarifier l’articulation entre DGSSI, organes de défense, autorités sectorielles (finance, énergie, transports) et régulateurs des données.
  • Protection des infrastructures critiques et chaînes OT/IT : sécurisation des systèmes industriels (énergie, logistique portuaire, eau), segmentation et détection avancée.
  • Souveraineté et résilience technologiques : promotion de solutions locales ou régionales fiables, diversification des dépendances (cloud, chiffrement, composants).
  • Capital humain et attraction des talents : filières universitaires spécialisées, laboratoires conjoints public–privé, certifications nationales alignées aux standards internationaux.
  • Cadre d’anticipation : renseignement de menace (threat intelligence), simulation d’attaques (red teaming), intégration de l’IA défensive sous contrôle éthique.
  • La dimension géopolitique n’est pas neutre : les tensions régionales, la compétition normative et la circulation transfrontalière des données imposent une posture proactive sur les plans juridique (protection des données, preuve numérique), diplomatique (coopération bilatérale et multilatérale) et industriel (incubation de start-up cyber). La désinformation et les opérations hybrides complètent désormais le spectre à surveiller, exigeant convergence entre cybersécurité, communication stratégique et protection des processus électoraux ou administratifs sensibles.

Le succès de ce nouveau cycle dépendra d’indicateurs tangibles : réduction des temps moyens de détection et de réponse, taux d’adoption des référentiels de sécurité par les entités critiques, niveau de couverture de formation, part de solutions souveraines utilisées dans les segments sensibles, fréquence et transparence des exercices de crise.

En confiant la DGSSI à un profil conjuguant ingénierie, commandement et expérience interne, le Maroc signale une volonté de passer d’une logique de rattrapage à une logique d’optimisation et d’anticipation. Le défi : transformer l’empilement de mesures techniques en un écosystème de confiance durable au service de la transformation numérique et de la compétitivité nationale.

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Mamoune ACHARKI
Journaliste junior passionné par l'écriture, la communication, les relations internationales et la... En savoir plus sur cet auteur
Lundi 1 Septembre 2025

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