Les traversées maritimes entre le port espagnol de Tarifa et celui de Tanger ont été temporairement suspendues en raison de conditions météorologiques défavorables touchant le détroit de Gibraltar. Les autorités portuaires d’Algésiras ont également prévenu de retards sur les liaisons entre Algésiras et Tanger Med, principal hub portuaire du Royaume.
 

Selon l’Agence météorologique nationale espagnole (Aemet), des pluies soutenues et des orages sont attendus dans la province de Cadix, entraînant la mise en vigilance jaune de cinq communautés autonomes, dont plusieurs zones côtières. Une situation classique en période hivernale, mais jamais anodine pour l’économie maritime.
 

Sur les quais, l’impact est tangible. Camions immobilisés, rotations différées, chaînes logistiques ajustées à la dernière minute. « Chaque heure de retard a un coût », confie un opérateur portuaire habitué des flux Algésiras–Tanger Med. Un constat partagé par les professionnels du transport routier et maritime.

Le détroit de Gibraltar constitue l’un des principaux axes d’échanges entre l’Europe et le Maroc, tant pour les passagers que pour les marchandises. Les ports de Tanger et de Tanger Med jouent un rôle central dans les chaînes d’approvisionnement, reliant les industries marocaines aux marchés européens.
 

Dans ce contexte, toute perturbation météorologique entraîne des conséquences économiques à court terme : retards de livraison, coûts logistiques supplémentaires et pression accrue sur les opérateurs portuaires. Sans remettre en cause la solidité des infrastructures, ces épisodes soulignent la nécessité d’une gestion renforcée des risques climatiques dans un environnement commercial de plus en plus exigeant.

Si la suspension reste temporaire, elle illustre une réalité structurelle : dans un monde d’échanges intensifs, la météo devient un facteur économique à part entière. Pour le Maroc, pays résolument tourné vers la mer, la fluidité de ces corridors reste un enjeu stratégique majeur.