Publics record et impact sur le développement national
Au cœur des débats économiques de ces dernières semaines, la performance de l’investissement public a cristallisé l’attention des décideurs. Devant le Parlement, le ministre délégué chargé du Budget, Fouzi Lekjaâ, a réaffirmé la priorité accordée par le gouvernement à l’amélioration de l’efficacité des dépenses publiques et à leur capacité à générer des résultats tangibles pour la croissance, l’emploi et la réduction des disparités régionales.
Concrètement, les crédits d’investissement alloués au titre de l’année 2025 atteignent 340 milliards de dirhams un niveau qui représente environ 20,7 % du PIB et se situent dans une dynamique de hausse constante depuis plusieurs années. Mais c’est surtout le projet de loi de finances 2026 qui frappe les esprits : l’ensemble des composantes du secteur public mobilisera 380 milliards de dirhams, soit un niveau historique et sans précédent dans l’histoire budgétaire du Royaume.
Cette enveloppe colossale se répartit de manière équilibrée entre les établissements et entreprises publics (près de 180 milliards), le budget général, les comptes spéciaux du Trésor et les services gérés de manière autonome (environ 133 milliards), le Fonds Mohammed VI pour l’investissement (45 milliards) et les collectivités territoriales (22,5 milliards).
La croissance des crédits n’est pas un vain mot : elle se traduit par des avancées visibles dans les infrastructures routes, ports, aéroports mais aussi par une meilleure couverture en eau, électricité et services de base pour des zones jusqu’ici marginalisées.
Performance, équité territoriale et soutien au privé
Au-delà des chiffres, ce qui compte désormais pour les autorités, c’est le rendement social et économique des investissements. C’est dans cette optique que de nouveaux mécanismes d’évaluation ont été mis en place : indicateurs de performance liés à la croissance, à l’emploi, à l’impact environnemental et à l’équité territoriale figurent désormais au cœur de l’arbitrage budgétaire.
L’accent est aussi mis sur le suivi de la répartition spatiale des investissements, un élément essentiel pour réduire les déséquilibres entre les régions. Toutefois, les données récentes montrent que plus de 60 % des investissements publics continuent d’être concentrés dans trois grandes régions : Casablanca-Settat, Rabat-Salé-Kénitra et Marrakech-Safi, au détriment des zones plus reculées.
Parallèlement, l’État souhaite encourager le rôle du secteur privé. Aujourd’hui, ce dernier ne représente qu’environ un tiers de l’investissement total. L’ambition gouvernementale est de porter cette part à deux tiers d’ici 2035, une transition qui passe par la mise en œuvre progressive de la nouvelle Charte de l’investissement et par une amélioration du climat des affaires.
Dans un Maroc où les enjeux sociaux et économiques sont étroitement imbriqués, l’investissement public n’est plus une simple variable budgétaire, mais un outil stratégique de cohésion nationale et de prospérité partagée. Si les chiffres annoncés sont ambitieux, ils devront s’accompagner d’une rigueur d’exécution, d’un suivi transparent et d’un dialogue renforcé avec le secteur privé pour transformer ces milliards en opportunités réelles pour les citoyens, particulièrement les jeunes et les populations des régions moins favorisées.
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