L’ONU et Amnesty dénoncent un génocide en direct dans Gaza, privé d’aide depuis 59 jours
Imaginez un monde où livrer un sac de riz devient un acte de résistance. C’est à cette absurdité humanitaire que nous confronte aujourd’hui la situation dans la bande de Gaza. Depuis 59 jours, aucun camion d’aide humanitaire n’a franchi les portes de ce territoire meurtri. Et pendant que le Programme alimentaire mondial alerte sur une population « à bout de force », le Haut-Commissaire de l’ONU, Volker Türk, parle de conditions de vie incompatibles avec la survie d’un groupe humain. Un euphémisme à peine voilé pour dire : nous assistons à un effacement organisé.
Mais les images ne mentent pas : les ambulances visées avaient leurs phares allumés, les emblèmes bien visibles. Pourtant, quinze secouristes ont été fauchés par les tirs de l’armée israélienne fin mars, près de Rafah. Après avoir d’abord parlé de terroristes, l’armée reconnaît aujourd’hui des « fautes professionnelles »... tout en niant toute volonté d’exécution. Pour les familles endeuillées, c’est un déni de justice ; pour les organisations comme Médecins sans frontières, Gaza est devenue une fosse commune.
En toile de fond, un refus obstiné d’Israël de participer aux audiences de la Cour internationale de justice, à La Haye. Alors que 44 États et 4 organisations internationales plaident pour rappeler au droit l’État hébreu, le gouvernement Netanyahu joue la montre, évoque une fin possible de la guerre en octobre 2025, et continue d’ignorer les injonctions juridiques.
Plus grave encore, le rapport annuel d’Amnesty International parle sans détour d’« un génocide en direct » et accuse Israël d’avoir violé plusieurs articles de la Convention sur le génocide. Homicides, déplacements forcés, destruction délibérée des conditions de vie… Une litanie d’horreurs documentées, devant laquelle la communauté internationale détourne les yeux, voire applaudit.
Et pendant ce temps, la CPI change de ton. Fini la transparence : désormais, les demandes de mandats d’arrêt peuvent être faites dans le plus grand secret. Une décision qui fait trembler Tel-Aviv, alors que le procureur Karim Khan s’apprêterait à viser de hauts responsables israéliens, soupçonnés de crimes de guerre en Cisjordanie et à Gaza.
En filigrane de cette guerre sans fin, une bataille parallèle se joue : celle du récit. Tandis que les Brigades al-Qods diffusent des vidéos exigeant un retrait israélien en échange des otages, des milliers d’Israéliens manifestent pour la paix. Preuve que même dans l’ombre, la lumière du doute finit toujours par fissurer les murailles de la propagande.












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