Climat social tendu : L’UMT dénonce le gouvernement et appelle à la mobilisation
Dans un contexte social tendu, l’Union marocaine du travail (UMT), l’une des principales centrales syndicales du Maroc, a décidé de prendre une position ferme face au gouvernement. Lors de son conseil national tenu le 8 février 2025 à Casablanca, l’UMT a annoncé qu’elle ne reconnaît plus Younes Sekkouri, ministre de l’Inclusion économique, de la petite entreprise, de l’emploi et des compétences, comme interlocuteur valable.
En conséquence, le syndicat a décidé de suspendre sa participation aux instances de dialogue social présidées par le ministre.
Cette décision marque un tournant dans les relations déjà tendues entre le gouvernement et les syndicats, et met en lumière les profondes divisions sur la gestion des dossiers sociaux.
Le conseil national de l’UMT, qui a rassemblé des représentants des fédérations régionales et locales ainsi que des syndicats affiliés, a permis d’analyser la situation sociale actuelle. Dans un communiqué publié à l’issue de cette réunion, le syndicat a dressé un tableau sombre de la situation au Maroc.
L’UMT a dénoncé plusieurs problématiques majeures :
- La dégradation du pouvoir d’achat : La hausse continue des prix des produits de première nécessité, couplée à une stagnation des salaires, a plongé de nombreux ménages dans des difficultés financières croissantes.
- L’aggravation du chômage et de la précarité de l’emploi : Malgré des promesses répétées de création d’emplois stables, le marché du travail reste marqué par une hausse du chômage, en particulier chez les jeunes, et une multiplication des contrats précaires.
- Les atteintes aux libertés syndicales : L’UMT accuse le gouvernement de restreindre les droits syndicaux, notamment à travers des pratiques visant à affaiblir les organisations syndicales et à limiter leur capacité de mobilisation.
Ces problèmes, selon l’UMT, sont exacerbés par une attitude jugée « inflexible » et « désengagée » de la part du gouvernement, qui refuse de répondre aux revendications des syndicats et de s’impliquer sérieusement dans le dialogue social.
La décision de l’UMT de ne plus reconnaître Younes Sekkouri comme un interlocuteur valable traduit une perte totale de confiance envers le ministre en charge du dialogue social. Selon le syndicat, les réunions présidées par le ministre n’ont abouti à aucune avancée concrète, et les propositions faites par le gouvernement sont jugées insuffisantes pour répondre aux attentes des travailleurs.
L’UMT reproche également au ministre une approche unilatérale et un manque d’écoute des revendications syndicales. Cette rupture symbolise une crise plus large dans les relations entre le gouvernement et les partenaires sociaux.
Face à ce contexte, l’UMT appelle ses membres à une mobilisation accrue pour défendre les droits des travailleurs et faire pression sur le gouvernement. La centrale syndicale a souligné la nécessité d’une action collective pour obtenir des avancées significatives sur les questions sociales et économiques.
L’UMT pourrait également envisager des formes de protestation plus radicales, telles que des grèves générales ou des manifestations nationales, si le gouvernement persiste dans son refus d’engager un dialogue sérieux.
La suspension de la participation de l’UMT au dialogue social présidé par Younes Sekkouri met en lumière une crise profonde dans les relations entre le gouvernement et les syndicats. Cette situation intervient dans un contexte où le dialogue social est perçu comme un outil essentiel pour maintenir la stabilité sociale et trouver des solutions aux problèmes économiques et sociaux.
Cependant, le manque de résultats concrets et l’absence de volonté politique de la part du gouvernement risquent de compromettre cet équilibre fragile. La rupture entre l’UMT et le ministre pourrait également inciter d’autres syndicats à adopter des positions similaires, rendant encore plus difficile la reprise d’un dialogue constructif.
Pour rétablir un climat de confiance et relancer le dialogue social, l’UMT exige :
- Une augmentation des salaires pour compenser la hausse du coût de la vie.
- La mise en place de mesures concrètes pour lutter contre le chômage, notamment en faveur des jeunes et des femmes.
- Le respect des libertés syndicales, avec l’arrêt des pratiques de répression et d’intimidation contre les syndicats.
- Un véritable engagement du gouvernement dans le dialogue social, avec des propositions claires et réalisables.