Dans le désert de la transition écologique, le Maroc trace une voie singulière. Tandis que de nombreux pays hésitent entre investissements carbonés et promesses vertes, le Royaume, lui, tisse un lien stratégique entre eau et énergie. Ce lien n’a rien de symbolique : il est technologique, territorial et politique. L’une des grandes forces silencieuses de la politique hydrique marocaine, aujourd’hui, réside dans sa capacité à s’appuyer sur les énergies renouvelables pour produire de l’eau.
La logique est limpide : désaliniser l’eau de mer, pomper des millions de mètres cubes à travers les autoroutes de l’eau, ou encore alimenter les systèmes de purification et d’irrigation... Tout cela nécessite une énergie considérable. Or, plus cette énergie est fossile, plus l’empreinte carbone du système augmente, et plus le cercle devient vicieux. Le Maroc a donc fait un choix clair : utiliser le solaire et l’éolien pour alimenter ses infrastructures hydriques, transformant ainsi une double contrainte en double opportunité.
Les stations de dessalement, par exemple, sont en train de devenir de véritables écosystèmes hybrides. Celle d’Agadir, déjà opérationnelle, tire en grande partie son énergie des parcs solaires environnants. Les projets de Laâyoune, Tarfaya, Dakhla ou encore Boujdour s’inscrivent tous dans une logique similaire. Dans le Sud, 58 % de la puissance éolienne nationale est déjà installée, et des parcs comme ceux d’Akhfennir ou de Foum El Oued ont été conçus dès le départ pour être couplés aux systèmes de production d’eau.
La vision est celle d’un territoire autonome : produire localement l’énergie pour produire localement l’eau. Ce modèle circulaire est encore balbutiant, mais il représente une innovation majeure pour les régions éloignées du réseau électrique national ou les zones à faible densité de population.
Mais l’enjeu va au-delà de la désalinisation. Les autoroutes de l’eau, dont certaines portions s’étendent sur plus de 300 kilomètres, doivent également être alimentées par des stations de pompage énergivores. Là aussi, des projets d’alimentation solaire sont à l’étude. De même, les barrages les plus récents intègrent désormais des micro-centrales hydroélectriques pour rentabiliser la circulation de l’eau. Le cas du barrage de Ratba, par exemple, illustre cette logique multifonctionnelle : en plus d’irriguer et de prévenir les inondations, il produira de l’électricité verte.
Ce couplage entre eau et énergie n’est pas qu’une prouesse d’ingénieur. Il est devenu un levier de souveraineté. En réduisant sa dépendance aux importations d’énergie pour gérer son eau, le Maroc sécurise deux de ses ressources vitales. Cela renforce aussi sa crédibilité climatique à l’international. Le Royaume, déjà en pointe sur l’énergie solaire avec Noor Ouarzazate, peut désormais présenter un modèle intégré, où chaque goutte d’eau est aussi un watt d’énergie renouvelable.
Bien sûr, tout n’est pas encore parfait. La coordination entre les agences de l’eau, les producteurs d’électricité et les collectivités territoriales reste perfectible. Les coûts de maintenance, la formation des techniciens, et la gestion des pics de consommation énergétique posent encore des défis. Mais la direction est tracée.
En reliant les ressources hydriques et énergétiques, le Maroc ne se contente pas de gérer la crise : il invente une résilience systémique. Une résilience où le soleil fait jaillir l’eau, et où chaque vent qui souffle dans les plaines du Sud devient, à terme, une promesse d’abondance.
La logique est limpide : désaliniser l’eau de mer, pomper des millions de mètres cubes à travers les autoroutes de l’eau, ou encore alimenter les systèmes de purification et d’irrigation... Tout cela nécessite une énergie considérable. Or, plus cette énergie est fossile, plus l’empreinte carbone du système augmente, et plus le cercle devient vicieux. Le Maroc a donc fait un choix clair : utiliser le solaire et l’éolien pour alimenter ses infrastructures hydriques, transformant ainsi une double contrainte en double opportunité.
Les stations de dessalement, par exemple, sont en train de devenir de véritables écosystèmes hybrides. Celle d’Agadir, déjà opérationnelle, tire en grande partie son énergie des parcs solaires environnants. Les projets de Laâyoune, Tarfaya, Dakhla ou encore Boujdour s’inscrivent tous dans une logique similaire. Dans le Sud, 58 % de la puissance éolienne nationale est déjà installée, et des parcs comme ceux d’Akhfennir ou de Foum El Oued ont été conçus dès le départ pour être couplés aux systèmes de production d’eau.
La vision est celle d’un territoire autonome : produire localement l’énergie pour produire localement l’eau. Ce modèle circulaire est encore balbutiant, mais il représente une innovation majeure pour les régions éloignées du réseau électrique national ou les zones à faible densité de population.
Mais l’enjeu va au-delà de la désalinisation. Les autoroutes de l’eau, dont certaines portions s’étendent sur plus de 300 kilomètres, doivent également être alimentées par des stations de pompage énergivores. Là aussi, des projets d’alimentation solaire sont à l’étude. De même, les barrages les plus récents intègrent désormais des micro-centrales hydroélectriques pour rentabiliser la circulation de l’eau. Le cas du barrage de Ratba, par exemple, illustre cette logique multifonctionnelle : en plus d’irriguer et de prévenir les inondations, il produira de l’électricité verte.
Ce couplage entre eau et énergie n’est pas qu’une prouesse d’ingénieur. Il est devenu un levier de souveraineté. En réduisant sa dépendance aux importations d’énergie pour gérer son eau, le Maroc sécurise deux de ses ressources vitales. Cela renforce aussi sa crédibilité climatique à l’international. Le Royaume, déjà en pointe sur l’énergie solaire avec Noor Ouarzazate, peut désormais présenter un modèle intégré, où chaque goutte d’eau est aussi un watt d’énergie renouvelable.
Bien sûr, tout n’est pas encore parfait. La coordination entre les agences de l’eau, les producteurs d’électricité et les collectivités territoriales reste perfectible. Les coûts de maintenance, la formation des techniciens, et la gestion des pics de consommation énergétique posent encore des défis. Mais la direction est tracée.
En reliant les ressources hydriques et énergétiques, le Maroc ne se contente pas de gérer la crise : il invente une résilience systémique. Une résilience où le soleil fait jaillir l’eau, et où chaque vent qui souffle dans les plaines du Sud devient, à terme, une promesse d’abondance.












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