A l’ère numérique actuelle, les données personnelles sont devenues une ressource d'une valeur inestimable. Elles représentent une mine d'informations sur nos préférences, nos comportements, nos interactions et nos habitudes. Les entreprises, les plateformes en ligne et les organisations gouvernementales collectent et analysent ces données pour comprendre les tendances, personnaliser les expériences et prendre des décisions stratégiques.

Ces données permettent de créer des profils détaillés et de cibler les publicités, les recommandations de produits, et même de prédire nos futurs choix. Pour cette raison, les données personnelles sont devenues une monnaie d'échange dans l'économie numérique, suscitant des intérêts commerciaux considérables.

La valeur croissante des données personnelles suscite d'importantes préoccupations en matière de vie privée, de consentement et de sécurité. La protection de ces données est donc devenue une priorité, nécessitant une réflexion approfondie sur l'éthique de leur utilisation dans le monde numérique.

L'éthique numérique englobe divers aspects tels que la préservation de nos données personnelles, la transparence des plateformes envers les utilisateurs, la traçabilité des algorithmes, et bien d'autres. Les liens entre l'éthique et le numérique sont étroits, et les utilisateurs expriment un besoin urgent d'établir des limites claires dans ce domaine.

Elle cherche à promouvoir des valeurs telles que le respect de la vie privée, la responsabilité, la transparence, la justice, la bienveillance et la durabilité dans l'utilisation et le développement des technologies numériques.

Le consentement éclairé et la transparence totale des organisations quant à la collecte des données personnelles sont des éléments clés de l’éthique des données numériques. Ce dernier garantit que les individus sont au courant des informations collectées à leur sujet et des finalités pour lesquelles elles seront utilisées. Ce consentement permet aux utilisateurs d’exercer leur droit de contrôle sur leurs propres données, en prenant des décisions éclairées quant à leur partage.

Les organisations doivent fournir des informations claires sur leurs pratiques de collecte, de stockage et d'utilisation des données personnelles. Cette transparence permet aux individus de comprendre comment leurs données seront traitées et partagées, ce qui favorise la confiance et la responsabilité des organisations.

En garantissant un consentement éclairé et une transparence totale, les organisations peuvent établir une relation de confiance avec les utilisateurs, respecter leur vie privée et leurs droits en matière de données personnelles, et promouvoir une utilisation éthique des données dans le monde numérique. Cela renforce également la responsabilité des organisations en les incitant à adopter des pratiques de protection des données solides et à rendre des comptes à leurs utilisateurs.

L'utilisation des données personnelles dans le monde numérique a des répercussions significatives sur les plans social, économique et politique, suscitant de profondes inquiétudes. Parmi ces conséquences, on trouve la manipulation de l'opinion publique. Les plateformes et les entreprises exploitent les données pour influencer les attitudes et les comportements des individus, soulevant des préoccupations quant à la manipulation de la démocratie et à la formation de bulles d'information.

La polarisation est également un effet majeur. Les algorithmes de recommandation basés sur les données personnelles ont tendance à renforcer les opinions existantes, créant ainsi des écosystèmes médiatiques fragmentés et exacerbant les divisions sociales. Par ailleurs, l'utilisation des données personnelles peut accentuer les inégalités.

A ajouter que la surveillance de masse est une préoccupation majeure. La collecte massive de données personnelles peut entraîner une surveillance constante des individus, ce qui soulève des problèmes de vie privée, de liberté d'expression et de respect des droits fondamentaux.

Dans le but de favoriser un modèle de régulation éthique et inclusif de l'espace numérique en Afrique, la Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle (HACA) a organisé une conférence internationale en avril. Cet événement a réuni des délégations d'instances de régulation de 20 pays africains ainsi que des représentants de grandes plateformes numériques mondiales telles que Meta et TikTok. Face à la transformation majeure induite par l'accélération des technologies de l'information et de la communication dans les écosystèmes médiatiques, la HACA et d'autres acteurs ont pris des mesures pour réagir.

Pour lutter contre la prolifération de contenus et de pratiques préjudiciables sur les réseaux sociaux tout en préservant la liberté d'expression, le dialogue entre les régulateurs et les acteurs numériques est considéré comme une initiative d'intérêt général par les membres du RIARC.



Rokia Dhibat