L'ODJ Média

lodj





L’intelligence artificielle au cœur des réseaux sociaux : promesse ou péril pour les Marocains ?


Rédigé par La rédaction le Mercredi 18 Juin 2025



Une IA omniprésente dans toutes les plateformes

En 2025, les réseaux sociaux au Maroc ne sont plus seulement des plateformes d’échange ou de divertissement. Ils deviennent des systèmes intelligents, guidés par l’intelligence artificielle (IA). Entre automatisation des contenus, personnalisation extrême et nouveaux usages, l’IA s’impose comme le moteur invisible du digital marocain. Mais à quel prix ?

Le baromètre 2025 des réseaux sociaux au Maroc est formel : l’IA n’est plus une fonctionnalité discrète, elle est devenue la colonne vertébrale de l’expérience utilisateur. Toutes les grandes plateformes l’ont intégrée au cœur de leur stratégie.

Meta AI (Facebook, WhatsApp, Instagram) façonne les recommandations, analyse les préférences, automatise les conversations.
Grok, l’IA de X (ex-Twitter), filtre et résume les contenus, oriente la recherche.
TikTok, leader de l’algorithme redoutable, intègre des outils d’assistance à la création basés sur l’IA (scénarisation, enrichissement visuel, contextualisation via “Footnotes”).
Pinterest, quant à lui, transforme la navigation en une expérience guidée par l’analyse prédictive des goûts.
LinkedIn exploite l’IA pour détecter des opportunités professionnelles, ajuster des CV ou suggérer des mises en relation stratégiques.

La plateforme qui pousse cette logique le plus loin est YouTube, qui mise sur le doublage automatique, la publicité intelligente et des outils de création pilotés par IA, pour offrir une expérience globale, multilingue, personnalisée et monétisable.

Ciblage, création, modération : les 3 piliers IA des réseaux sociaux
Le ciblage publicitaire est devenu hyper-précis. L’IA permet aux marques de parler au bon public, au bon moment, avec le bon message. L’économie de l’attention se transforme en économie de la captation.

La création de contenu est en mutation. L’IA n’aide plus seulement à filtrer les photos ou à écrire des posts. Elle génère des vidéos, des scripts, des musiques, des légendes. On passe du créateur "inspiré" au créateur "assisté".

La modération automatisée des contenus, souvent contestée, est renforcée. L’IA identifie les discours haineux, les fakes news, mais aussi des contenus jugés “inappropriés” selon des standards qui peuvent poser problème en contexte marocain.

Pour l’utilisateur marocain moyen, cette révolution se traduit par des interfaces plus fluides, des contenus plus engageants, et un sentiment de personnalisation permanente. Les recommandations sont plus fines, les interfaces plus réactives, les formats plus interactifs.

Mais cela va au-delà de la simple expérience. L’IA modèle notre vision du monde, en filtrant ce que nous voyons, lisons, consommons. Elle influence nos choix politiques, nos habitudes d’achat, nos réactions sociales. Et ce, souvent à notre insu.

Le revers de cette médaille numérique est lourd :

Manipulation cognitive : l’IA peut enfermer les utilisateurs dans des bulles de filtre. On voit ce que l’algorithme pense qu’on aime, pas ce qui est utile ou pluraliste.
Opacité des systèmes : peu d’utilisateurs savent comment l’IA sélectionne les contenus, évalue un commentaire ou classe une vidéo. Cette opacité nuit à la confiance dans les plateformes.
Atteintes à la vie privée : l’IA fonctionne sur la base de données massives. Chaque clic, chaque pause sur une vidéo, chaque interaction est collecté, analysé, exploité.
Dépendance accrue : les réseaux deviennent plus captivants, mais aussi plus addictifs. L’IA renforce le temps passé à scroller, notamment chez les jeunes Marocains.

L’usage de l’IA sur les réseaux sociaux au Maroc bénéficie majoritairement aux jeunes, urbains et CSP A-B. En revanche, les classes populaires et les ruraux ont un usage plus passif, moins conscientisé, plus vulnérable.

Cet écart n’est pas seulement technique, il est aussi culturel et pédagogique. Le Maroc fait face à un risque de "fracture cognitive", où certains deviennent co-créateurs de contenus augmentés, tandis que d’autres restent captifs de contenus générés à leur insu.

Il serait injuste de ne voir que le côté obscur de l’IA. Bien utilisée, elle peut :
 
  • Faciliter l’accessibilité pour les personnes malvoyantes ou peu lettrées (reconnaissance vocale, résumé automatique, traduction).
  • Démocratiser la création pour des jeunes sans moyens techniques.
  • Renforcer l’inclusion linguistique (ex. : doublage auto des vidéos YouTube en darija ou amazigh).
  • Soutenir les micro-influenceurs en leur fournissant des outils professionnels.
Mais cela suppose un usage conscient, éthique et encadré.

Quelle régulation au Maroc ?
Face à cette montée en puissance de l’IA dans les usages sociaux, le Maroc ne peut rester spectateur. Pour l’instant, aucun cadre légal spécifique n’encadre l’usage des algorithmes de recommandation ou de création dans les plateformes sociales.

Des questions fondamentales se posent :

Les IA de modération respectent-elles la diversité culturelle marocaine ?
Qui protège les données des enfants marocains sur TikTok ou Instagram ?
Quelle transparence imposer aux géants du numérique opérant au Maroc ?

À l’heure où des pays comme la France, le Brésil ou le Canada imposent des lois sur l’IA et les plateformes, le Maroc devra choisir entre dépendance réglementaire ou souveraineté numérique.

​ Ni miracle ni menace, mais un outil à maîtriser

L’intelligence artificielle dans les réseaux sociaux n’est ni bonne, ni mauvaise en soi. Elle agit comme un miroir grossissant de nos usages, nos intentions, nos failles.

Au Maroc, elle peut être un levier formidable pour l’éducation, l’entrepreneuriat créatif, l’information. Mais sans éducation aux algorithmes, sans transparence des plateformes, et sans régulation locale, elle risque de creuser encore les écarts sociaux et cognitifs.

L’enjeu n’est donc pas technologique, mais politique, pédagogique et éthique : faire de l’IA un outil de progrès collectif, et non un simple moteur de profits privés.

Dossier : Lire aussi

Alors que les critiques sur la superficialité, la manipulation et l’addiction s’intensifient, les...
 
 
Acheter une chemise sur Instagram, réserver un produit pendant un live TikTok, cliquer sur une pub...
 
 
 
En 2025, les Marocains ne lisent plus les réseaux sociaux. Ils les regardent. Ils les écoutent. Et...
 
 
En 2025, les réseaux sociaux au Maroc ne sont plus seulement des plateformes d’échange ou de...
 
 
 
Alors que le Maroc célèbre un taux de connexion aux réseaux sociaux de 81 % en 2025, près d’un...
 
 
Le Maroc numérique de 2025 est connecté à 81%... mais pas de manière uniforme. C’est le principal...

Source : 6ᵉ édition du Baromètre des Réseaux Sociaux publié par Sunergia.






Mercredi 18 Juin 2025

Breaking news | Analyses & Finance & Bourse | Gaming | Communiqué de presse | Eco Business | Digital & Tech | Santé & Bien être | Lifestyle | Culture & Musique & Loisir | Sport | Auto-moto | Room | L'ODJ Podcasts - 8éme jour | Les dernières émissions de L'ODJ TV | Last Conférences & Reportages | Bookcase | LODJ Média | Avatar IA Live


Bannière Réseaux Sociaux


Bannière Lodj DJ







LODJ24 TV
آخر الأخبار
جاري تحميل الأخبار...
BREAKING NEWS
📰 Chargement des actualités...

Inscription à la newsletter

Plus d'informations sur cette page : https://www.lodj.ma/CGU_a46.html
















Vos contributions
LODJ Vidéo