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WhatsApp Business, LinkedIn IA, Facebook Community Notes… Les réseaux sociaux veulent-ils redevenir “utiles” ?


Rédigé par La rédaction le Mercredi 18 Juin 2025



Alors que les critiques sur la superficialité, la manipulation et l’addiction s’intensifient, les géants du numérique semblent vouloir réinventer leur image : plus sobres, plus ancrés dans la “vraie vie”, plus utiles. En 2025, au Maroc comme ailleurs, les réseaux sociaux tentent une reconversion : de machines à likes à plateformes de services. Mais est-ce sincère ou stratégique ?

Les plateformes sont sous pression. Accusées d’encourager l’anxiété, de polariser l’opinion et d’aspirer l’attention, elles cherchent à se réhabiliter. Au Maroc, cette tendance mondiale se manifeste par la mise en avant de nouveaux services concrets, souvent pilotés par l’intelligence artificielle, et orientés vers des usages perçus comme “positifs” ou “productifs”.

Le baromètre 2025 le montre bien : les plateformes les plus utilisées par les Marocains – WhatsApp, Facebook, LinkedIn – introduisent de plus en plus de fonctionnalités dites “utilitaires”, censées répondre à des besoins professionnels, sociaux, communautaires.

WhatsApp Business : du tchat au guichet
Avec 75 % de taux d’utilisation, WhatsApp reste en 2025 la plateforme n°1 au Maroc. Mais derrière les emojis et les vocaux, c’est un véritable virage économique qui s’opère :
WhatsApp intègre désormais des outils commerciaux avancés : catalogues, paiements, réponses automatisées IA.
Les entreprises marocaines, notamment les PME, l’utilisent pour faire du service client en direct, des devis, voire des ventes.
La nouvelle fonctionnalité de messagerie interopérable (en test) pourrait même permettre de répondre depuis WhatsApp à des messages envoyés via Messenger ou Telegram.
Autrement dit, WhatsApp devient un hub de communication professionnel, accessible à tous, sans frais d’entrée.

LinkedIn : l’IA au service de la carrière
Moins utilisé que WhatsApp (6 %), mais très ciblé chez les CSP A-B, LinkedIn prend une tournure très fonctionnelle :
L’intelligence artificielle y est omniprésente : rédaction automatique de CV, de mails, recommandations d’offres d’emploi ou de contacts.
La plateforme teste également des formats ludiques mais utiles, comme les “jeux de simulation de recrutement” ou des vidéos interactives d’entretien.
Elle renforce la vérification des profils, dans un effort de crédibilité et de confiance professionnelle.
Au Maroc, LinkedIn devient une sorte de bureau digital de l’emploi, qui pourrait bien, à terme, remplacer certains services publics traditionnels.

Facebook : modération participative et retour au local
Souvent critiqué pour sa toxicité, Facebook tente une reconversion “civique” en 2025 :
La plateforme teste au Maroc les “Community Notes”, des commentaires communautaires permettant de corriger ou contextualiser les publications discutables, à l’image de ce que Twitter (X) expérimente ailleurs.
Un accent est mis sur les groupes locaux, les événements de quartier, les communautés de parents ou de travailleurs. Facebook veut redevenir un “village digital”.
L’onglet “Amis” est remis à l’honneur, en réaction à la perte de spontanéité du fil d’actualité algorithmique.
C’est une manière de repositionner Facebook non plus comme un média de masse, mais comme un outil social de proximité.

L’intelligence artificielle, fil conducteur… et double tranchant
L’un des points communs de toutes ces évolutions est le recours massif à l’intelligence artificielle dite “assistante”. Que ce soit dans la relation client, le recrutement ou la modération, l’IA agit comme un facilitateur de tâches, un automate de confort.

Mais cette automatisation utile soulève plusieurs questions :

Quelle qualité des recommandations face à la complexité des vies réelles ?
Quelle protection des données quand l’IA observe, analyse et suggère en continu ?
Quel niveau de contrôle humain reste-t-il sur les décisions prises (ou guidées) par l’IA ?

Il existe un risque d’infantilisation numérique : à force de tout déléguer à des suggestions, les utilisateurs pourraient perdre en autonomie et en esprit critique.

Une opportunité pour les jeunes et les auto-entrepreneurs marocains

Cette tendance à l’“utilité” des réseaux sociaux n’est pas qu’un repositionnement d’image. C’est aussi une opportunité économique pour des milliers de Marocains :

Les jeunes diplômés peuvent, via LinkedIn ou WhatsApp Business, bâtir une activité professionnelle à faible coût.
Les micro-entrepreneurs (coiffeuses à domicile, livreurs, commerçants) utilisent ces plateformes comme des outils de gestion clients à temps plein.
Les influenceurs de niche peuvent aussi se réinventer comme consultants, revendeurs, formateurs, etc.

Ainsi, les réseaux sociaux deviennent des incubateurs informels, là où les structures traditionnelles (ANAPEC, CRI, chambres professionnelles) restent parfois éloignées ou bureaucratiques.

Il reste une interrogation centrale : ces plateformes sont-elles véritablement animées par une volonté de service, ou s’agit-il d’un repositionnement stratégique dicté par la perte de confiance des utilisateurs et les nouvelles régulations ?

En réalité, les deux peuvent coexister :

Oui, il y a une demande croissante de sens et d’utilité dans les usages numériques.
Mais ces “services” restent souvent adossés à des logiques commerciales (monétisation des entreprises, revente de données professionnelles, etc.).
Le réseau “utile” n’est pas toujours altruiste. Il est souvent rentable.

Vers un numérique plus ancré dans le réel ?

En 2025, les réseaux sociaux au Maroc entament une mue vers plus d’utilité apparente : services, emploi, commerce, proximité. C’est un signal encourageant dans un monde saturé d’apparences et de bruit.

Mais cette évolution suppose une vigilance citoyenne, une régulation souple, et surtout un accompagnement éducatif. Il ne suffit pas que les réseaux deviennent utiles… encore faut-il que les Marocains sachent les utiliser à bon escient, avec esprit critique, et sans se faire instrumentaliser.

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Source : 6ᵉ édition du Baromètre des Réseaux Sociaux publié par Sunergia.






Mercredi 18 Juin 2025

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