Une vidéo pour chaque usage, une plateforme pour chaque génération
En 2025, les Marocains ne lisent plus les réseaux sociaux. Ils les regardent. Ils les écoutent. Et ils les vivent en vidéo. Du scroll rapide au binge-watching, le paysage numérique marocain s’est mué en une immense plateforme audiovisuelle. Trois géants se disputent la couronne du format roi : TikTok, Instagram et YouTube. Mais derrière les Reels, les Shorts et les Lives, se cachent des stratégies d’influence, de captation et de pouvoir.
Dès les premières pages du baromètre 2025, le ton est donné : la vidéo est le contenu central des réseaux sociaux au Maroc. Les trois plateformes leaders sur ce segment se différencient par leurs formats, leur public et leurs logiques d'engagement :
YouTube (40 % d’utilisateurs) domine la vidéo longue, structurée, éducative ou divertissante, souvent consommée sur grand écran.
Instagram (42 %), avec ses Reels et ses Stories, privilégie l’esthétique, la nouveauté et l’engagement émotionnel rapide.
TikTok (24 %), en pleine croissance, surfe sur la viralité brute, les challenges et la culture de l’instantané.
Cette segmentation répond à une réalité générationnelle marquée : les jeunes Marocains de 18-24 ans consomment en masse TikTok (35 %), mais ne délaissent pas Instagram. YouTube, de son côté, s’impose chez les 25-44 ans, plus posés, parfois plus enclins à suivre un contenu didactique ou immersif.
Chaque plateforme a son propre moteur d’attention par des algorithmes aux commandes : la guerre des "feed" :
TikTok : un algorithme brutalement efficace, qui capte les comportements dès les premières secondes. Le "For You Page" agit comme une boîte à dopamine.
Instagram : combine recommandations sociales (amis, abonnements) et algorithme "Blend" (mix d’algorithmes et d’interactions humaines).
YouTube : mise sur la personnalisation approfondie, avec des suggestions basées sur l’historique, les chaînes suivies et les thématiques favorites.
Chacune vise le "scroll stopping effect", cet instant magique où l’utilisateur s’arrête, clique, partage. Mais les logiques d’enfermement cognitif sont aussi en embuscade : l’algorithme finit souvent par enfermer l’utilisateur dans une bulle de contenu homogène.
Dès les premières pages du baromètre 2025, le ton est donné : la vidéo est le contenu central des réseaux sociaux au Maroc. Les trois plateformes leaders sur ce segment se différencient par leurs formats, leur public et leurs logiques d'engagement :
YouTube (40 % d’utilisateurs) domine la vidéo longue, structurée, éducative ou divertissante, souvent consommée sur grand écran.
Instagram (42 %), avec ses Reels et ses Stories, privilégie l’esthétique, la nouveauté et l’engagement émotionnel rapide.
TikTok (24 %), en pleine croissance, surfe sur la viralité brute, les challenges et la culture de l’instantané.
Cette segmentation répond à une réalité générationnelle marquée : les jeunes Marocains de 18-24 ans consomment en masse TikTok (35 %), mais ne délaissent pas Instagram. YouTube, de son côté, s’impose chez les 25-44 ans, plus posés, parfois plus enclins à suivre un contenu didactique ou immersif.
Chaque plateforme a son propre moteur d’attention par des algorithmes aux commandes : la guerre des "feed" :
TikTok : un algorithme brutalement efficace, qui capte les comportements dès les premières secondes. Le "For You Page" agit comme une boîte à dopamine.
Instagram : combine recommandations sociales (amis, abonnements) et algorithme "Blend" (mix d’algorithmes et d’interactions humaines).
YouTube : mise sur la personnalisation approfondie, avec des suggestions basées sur l’historique, les chaînes suivies et les thématiques favorites.
Chacune vise le "scroll stopping effect", cet instant magique où l’utilisateur s’arrête, clique, partage. Mais les logiques d’enfermement cognitif sont aussi en embuscade : l’algorithme finit souvent par enfermer l’utilisateur dans une bulle de contenu homogène.
Monétisation : la vidéo devient un levier économique et l’IA s’invite dans la réalisation
Le virage vidéo est aussi… commercial. Les trois plateformes ont développé des fonctionnalités liées à l’achat :
TikTok avec ses “Shoppable Lives” et son onglet “Shop” réinventé.
Instagram avec les Reels Shopping, les tags de produits, les liens directs.
YouTube avec les publicités interactives, les placements de produits et bientôt les achats intégrés dans les Shorts.
Pour les marques marocaines, cela ouvre une nouvelle ère du marketing digital : plus immersive, plus émotionnelle, plus mesurable. La vidéo devient une vitrine, un storytelling, un tunnel de conversion.
Mais attention : cette logique favorise les créateurs déjà bien établis, capables de capter une audience fidèle. Pour les débutants ou les micro-créateurs, la guerre de la visibilité est féroce.
En 2025, la vidéo n’est plus uniquement l’affaire des vidéastes professionnels. L’intelligence artificielle transforme la création :
TikTok propose des outils de scénarisation, de montage et même de contextualisation (“Footnotes”) grâce à l’IA.
Instagram introduit des fonctions comme “Edits” pour allonger, rythmer ou assembler plusieurs Reels.
YouTube permet de doubler automatiquement des vidéos en darija ou en français, ouvrant la voie à une globalisation du contenu marocain.
Ces innovations démocratisent l’accès à la production vidéo, mais posent aussi des questions sur l’authenticité des contenus et la standardisation des formes. Quand tout le monde a accès aux mêmes filtres et à la même musique, comment se démarquer ?
L’essor de la vidéo soulève aussi de nombreuses interrogations et des problèmes éthiques : addiction, vie privée, sur-mesure toxique ? :
Temps passé : les Marocains, comme partout ailleurs, passent des heures à scroller des vidéos ultra-courtes. L’effet addictif est réel.
Protection des jeunes : TikTok et Instagram sont particulièrement populaires chez les mineurs, mais leurs outils de contrôle restent limités ou peu utilisés.
Vie privée : la personnalisation vidéo repose sur une collecte intensive de données comportementales, souvent peu transparente.
Face à cela, aucune des trois plateformes ne propose encore de pédagogie suffisante, ni de déconnexion responsable. Le plaisir de la vidéo est immédiat, mais ses impacts à long terme restent flous, surtout dans un pays où l’éducation numérique est encore balbutiante.
Il est frappant de constater que ces plateformes testent souvent leurs nouvelles fonctionnalités dans des pays périphériques ou émergents. Le Maroc, avec sa jeunesse nombreuse, urbaine et connectée, devient une cible stratégique.
Mais cette position est aussi ambivalente : les utilisateurs marocains sont consommateurs, rarement créateurs à grande échelle ou influenceurs globaux. Le contenu local est souvent mimétique, copié des tendances globales.
Une politique culturelle numérique pourrait encourager la création marocaine originale, la production de contenus en darija, amazigh, ou arabe marocain, voire des formats ancrés dans les réalités locales (humour, traditions, enjeux sociaux).
Ainsi la vidéo, miroir de notre société numérique
Le duel TikTok-Instagram-YouTube n’est pas qu’un combat de formats. C’est le reflet d’une évolution profonde de nos usages, de nos récits et de notre rapport au monde. La vidéo est devenue le langage dominant du digital marocain, mais aussi un levier de pouvoir, de captation de l’attention et d’influence économique.
Reste à savoir si les Marocains seront uniquement des spectateurs… ou des auteurs à part entière de leur propre narration sociale.
TikTok avec ses “Shoppable Lives” et son onglet “Shop” réinventé.
Instagram avec les Reels Shopping, les tags de produits, les liens directs.
YouTube avec les publicités interactives, les placements de produits et bientôt les achats intégrés dans les Shorts.
Pour les marques marocaines, cela ouvre une nouvelle ère du marketing digital : plus immersive, plus émotionnelle, plus mesurable. La vidéo devient une vitrine, un storytelling, un tunnel de conversion.
Mais attention : cette logique favorise les créateurs déjà bien établis, capables de capter une audience fidèle. Pour les débutants ou les micro-créateurs, la guerre de la visibilité est féroce.
En 2025, la vidéo n’est plus uniquement l’affaire des vidéastes professionnels. L’intelligence artificielle transforme la création :
TikTok propose des outils de scénarisation, de montage et même de contextualisation (“Footnotes”) grâce à l’IA.
Instagram introduit des fonctions comme “Edits” pour allonger, rythmer ou assembler plusieurs Reels.
YouTube permet de doubler automatiquement des vidéos en darija ou en français, ouvrant la voie à une globalisation du contenu marocain.
Ces innovations démocratisent l’accès à la production vidéo, mais posent aussi des questions sur l’authenticité des contenus et la standardisation des formes. Quand tout le monde a accès aux mêmes filtres et à la même musique, comment se démarquer ?
L’essor de la vidéo soulève aussi de nombreuses interrogations et des problèmes éthiques : addiction, vie privée, sur-mesure toxique ? :
Temps passé : les Marocains, comme partout ailleurs, passent des heures à scroller des vidéos ultra-courtes. L’effet addictif est réel.
Protection des jeunes : TikTok et Instagram sont particulièrement populaires chez les mineurs, mais leurs outils de contrôle restent limités ou peu utilisés.
Vie privée : la personnalisation vidéo repose sur une collecte intensive de données comportementales, souvent peu transparente.
Face à cela, aucune des trois plateformes ne propose encore de pédagogie suffisante, ni de déconnexion responsable. Le plaisir de la vidéo est immédiat, mais ses impacts à long terme restent flous, surtout dans un pays où l’éducation numérique est encore balbutiante.
Il est frappant de constater que ces plateformes testent souvent leurs nouvelles fonctionnalités dans des pays périphériques ou émergents. Le Maroc, avec sa jeunesse nombreuse, urbaine et connectée, devient une cible stratégique.
Mais cette position est aussi ambivalente : les utilisateurs marocains sont consommateurs, rarement créateurs à grande échelle ou influenceurs globaux. Le contenu local est souvent mimétique, copié des tendances globales.
Une politique culturelle numérique pourrait encourager la création marocaine originale, la production de contenus en darija, amazigh, ou arabe marocain, voire des formats ancrés dans les réalités locales (humour, traditions, enjeux sociaux).
Ainsi la vidéo, miroir de notre société numérique
Le duel TikTok-Instagram-YouTube n’est pas qu’un combat de formats. C’est le reflet d’une évolution profonde de nos usages, de nos récits et de notre rapport au monde. La vidéo est devenue le langage dominant du digital marocain, mais aussi un levier de pouvoir, de captation de l’attention et d’influence économique.
Reste à savoir si les Marocains seront uniquement des spectateurs… ou des auteurs à part entière de leur propre narration sociale.
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