À 106 dollars par véhicule, le Royaume devance la Chine, le Mexique… et écrase l’Europe
Une performance d’autant plus notable qu’elle s’accompagne d’une hausse spectaculaire de 29 % de la production automobile entre 2019 et 2024, quand la plupart des pays européens affichent des baisses allant jusqu’à -36 %.
Le Maroc, grâce à son positionnement géographique, ses zones franches industrielles, ses accords de libre-échange et sa stabilité politique relative, a su séduire les grands constructeurs mondiaux. Renault, Stellantis ou encore BYD y ont massivement investi ces dernières années. Mais c’est surtout le faible coût de la main-d’œuvre qui fait du Royaume un champion de la compétitivité.
Pour chaque voiture assemblée, les coûts salariaux ne représentent que 106 dollars. À titre de comparaison, cette charge atteint 3 307 dollars en Allemagne, 2 333 au Royaume-Uni ou encore 2 067 en Italie. Même les États-Unis dépassent largement le Maroc, avec un coût de 1 341 dollars par véhicule.
L’infographie révèle une reconfiguration claire de l’industrie mondiale. Les pays où la production recule le plus sont aussi ceux où les coûts de main-d’œuvre sont les plus élevés : France (-36 %), Italie (-34 %), Royaume-Uni (-31 %), Allemagne (-13 %).
En revanche, les hausses de production sont notables là où les coûts sont faibles : Maroc (+29 %), Mexique (+11 %), Turquie (+4 %). Ce glissement confirme un effet de délocalisation structurel vers les pays à bas coût, souvent qualifiés de "plateformes d’assemblage".
La question qui se pose désormais : le Maroc peut-il transformer cet avantage comparatif en une véritable montée en gamme ? Si les bas salaires attirent l’industrie d’assemblage, ils ne garantissent pas à long terme la montée en compétence, ni la création de valeur locale. La dépendance aux grands donneurs d’ordre étrangers reste forte, et l'intégration technologique encore faible.
En clair, le Maroc a gagné la bataille des coûts, mais la guerre de l’innovation et de la souveraineté industrielle reste à mener.
Encadré – L’Afrique, futur eldorado automobile ?
Alors que l’Europe s’essouffle, l’Afrique du Nord s’affirme comme un hub automobile stratégique. Outre le Maroc, des pays comme l’Égypte ou l’Algérie commencent à s’activer. L’essor de la demande locale, les accords commerciaux africains (ZLECAf) et les ambitions de relocalisation post-Covid pourraient faire du continent le prochain grand terrain de jeu des constructeurs. Encore faut-il penser dès aujourd’hui à l’après-assemblage : recherche, ingénierie, formation, et surtout… chaînes de valeur intégrées.
Le Maroc, grâce à son positionnement géographique, ses zones franches industrielles, ses accords de libre-échange et sa stabilité politique relative, a su séduire les grands constructeurs mondiaux. Renault, Stellantis ou encore BYD y ont massivement investi ces dernières années. Mais c’est surtout le faible coût de la main-d’œuvre qui fait du Royaume un champion de la compétitivité.
Pour chaque voiture assemblée, les coûts salariaux ne représentent que 106 dollars. À titre de comparaison, cette charge atteint 3 307 dollars en Allemagne, 2 333 au Royaume-Uni ou encore 2 067 en Italie. Même les États-Unis dépassent largement le Maroc, avec un coût de 1 341 dollars par véhicule.
L’infographie révèle une reconfiguration claire de l’industrie mondiale. Les pays où la production recule le plus sont aussi ceux où les coûts de main-d’œuvre sont les plus élevés : France (-36 %), Italie (-34 %), Royaume-Uni (-31 %), Allemagne (-13 %).
En revanche, les hausses de production sont notables là où les coûts sont faibles : Maroc (+29 %), Mexique (+11 %), Turquie (+4 %). Ce glissement confirme un effet de délocalisation structurel vers les pays à bas coût, souvent qualifiés de "plateformes d’assemblage".
La question qui se pose désormais : le Maroc peut-il transformer cet avantage comparatif en une véritable montée en gamme ? Si les bas salaires attirent l’industrie d’assemblage, ils ne garantissent pas à long terme la montée en compétence, ni la création de valeur locale. La dépendance aux grands donneurs d’ordre étrangers reste forte, et l'intégration technologique encore faible.
En clair, le Maroc a gagné la bataille des coûts, mais la guerre de l’innovation et de la souveraineté industrielle reste à mener.
Encadré – L’Afrique, futur eldorado automobile ?
Alors que l’Europe s’essouffle, l’Afrique du Nord s’affirme comme un hub automobile stratégique. Outre le Maroc, des pays comme l’Égypte ou l’Algérie commencent à s’activer. L’essor de la demande locale, les accords commerciaux africains (ZLECAf) et les ambitions de relocalisation post-Covid pourraient faire du continent le prochain grand terrain de jeu des constructeurs. Encore faut-il penser dès aujourd’hui à l’après-assemblage : recherche, ingénierie, formation, et surtout… chaînes de valeur intégrées.