Si même la Chine vous lâche, alors la messe est dite.
C’est une formule qu’on n’emploie qu’avec gravité. Car dans le langage feutré de la diplomatie économique, un retrait brutal d’investisseurs stratégiques comme Weihai et Tian An sonne comme une alarme. Et pourtant, c’est ce qui vient d’arriver au régime algérien : deux géants chinois viennent de tourner le dos à ce que le président Abdelmadjid Tebboune présentait encore il y a peu comme le "projet du siècle" pour son pays — un gigantesque complexe phosphatier à Tébessa, à la frontière tuniso-algérienne, évalué à sept milliards de dollars.
En coulisses, les diplomates chinois n’ont pas mâché leurs mots : opacité totale, blocages administratifs absurdes, interférences politiques permanentes. On connaît la prudence de la Chine quand elle investit à l’étranger : elle préfère le silence au scandale. Alors, quand elle claque la porte, c’est que l’irréparable a été commis.
Ce projet était censé symboliser l’entrée de l’Algérie dans une nouvelle ère industrielle. Il n’était en fait que poudre aux yeux. Dès l’origine, les promesses se sont empilées : quarante-quatre pour cent du capital détenu par les Chinois, financement garanti par des banques de Pékin, et jusqu’à trente-six milliards de dollars d’investissement global promis par Tébessa à la suite de sa visite d'État à Pékin en 2023.
Mais les chiffres ne construisent pas d’usines. Et dans un pays rongé par une bureaucratie militarisée, où chaque décision d’investissement passe par un labyrinthe d’intérêts croisés et de faveurs exigées, même la plus disciplinée des puissances asiatiques finit par battre en retraite.
Le ministre de l’Énergie, Mohamed Arkab, a tenté de sauver les apparences en pointant une prétendue fragilité financière des entreprises chinoises. Un argument grotesque quand on sait que ces entreprises figurent parmi les plus solvables du secteur, et que Pékin s’était engagé à garantir 80 % du financement via ses propres institutions bancaires.
Alors qui ment ? Le ministre ? L’agence de presse algérienne ? Ou les deux à la fois ? En vérité, peu importe : le discrédit est total.
Le retrait chinois à Tébessa ne fait que confirmer une tendance. Avant cela, c’est le projet sidérurgique de Gara Djebilet à Tindouf qui s’est effondré. Un autre partenariat stratégique avec la Chine, là encore présenté comme un « tournant historique » pour l’exploitation du minerai de fer. Puis ce fut au tour d’une entreprise espagnole de l’énergie de jeter l’éponge à Skikda, en se retirant d’un projet de centrale thermique après plusieurs mois de blocages politiques et réglementaires.
Ce n’est plus une fuite, c’est une débandade. La communauté des affaires le sait : investir en Algérie, c’est signer un pacte avec l’incertitude, avec des généraux qui tirent les ficelles en coulisses, avec un droit des affaires imprévisible, et un climat d’investissement hostile à toute logique entrepreneuriale.
Les autorités algériennes continuent pourtant de faire bonne figure. Les communiqués officiels parlent encore de « partenariats stratégiques », de « plans de relance », de « développement intégré des régions du sud ». Mais sur le terrain, il n’y a ni grues ni ciment. Seulement du sable, du vent, et beaucoup de désillusion.
Dans cette économie administrée par une caste militaire, le vrai moteur n’est pas l’industrie, mais la propagande. Chaque échec devient une réussite en puissance ; chaque retrait est maquillé en « ajustement stratégique ». Et au milieu de ce théâtre d’ombres, le peuple algérien reste prisonnier d’un système qui préfère agiter le spectre du Polisario et des « ennemis extérieurs » plutôt que de construire un avenir stable pour sa jeunesse.
Le retrait de la Chine est un tournant. Car la Chine ne quitte pas un terrain où elle voit un avenir. Quand elle se retire, c’est qu’elle ne croit plus en la promesse. Et cela, même les plus fervents défenseurs du régime algérien le savent.
Aujourd’hui, l’Algérie est en train de perdre ce qu’il lui restait de crédibilité économique à l’échelle internationale. Le danger n’est pas seulement diplomatique. Il est stratégique. Car un pays qui n’inspire plus confiance est un pays qui s’enferme, qui se fragilise, et qui expose sa population à plus de frustration, de colère et, à terme, d’instabilité.
Et quand vos amis de toujours font leurs valises, c’est qu’ils ne voient plus de lumière au bout du tunnel.
En coulisses, les diplomates chinois n’ont pas mâché leurs mots : opacité totale, blocages administratifs absurdes, interférences politiques permanentes. On connaît la prudence de la Chine quand elle investit à l’étranger : elle préfère le silence au scandale. Alors, quand elle claque la porte, c’est que l’irréparable a été commis.
Ce projet était censé symboliser l’entrée de l’Algérie dans une nouvelle ère industrielle. Il n’était en fait que poudre aux yeux. Dès l’origine, les promesses se sont empilées : quarante-quatre pour cent du capital détenu par les Chinois, financement garanti par des banques de Pékin, et jusqu’à trente-six milliards de dollars d’investissement global promis par Tébessa à la suite de sa visite d'État à Pékin en 2023.
Mais les chiffres ne construisent pas d’usines. Et dans un pays rongé par une bureaucratie militarisée, où chaque décision d’investissement passe par un labyrinthe d’intérêts croisés et de faveurs exigées, même la plus disciplinée des puissances asiatiques finit par battre en retraite.
Le ministre de l’Énergie, Mohamed Arkab, a tenté de sauver les apparences en pointant une prétendue fragilité financière des entreprises chinoises. Un argument grotesque quand on sait que ces entreprises figurent parmi les plus solvables du secteur, et que Pékin s’était engagé à garantir 80 % du financement via ses propres institutions bancaires.
Alors qui ment ? Le ministre ? L’agence de presse algérienne ? Ou les deux à la fois ? En vérité, peu importe : le discrédit est total.
Le retrait chinois à Tébessa ne fait que confirmer une tendance. Avant cela, c’est le projet sidérurgique de Gara Djebilet à Tindouf qui s’est effondré. Un autre partenariat stratégique avec la Chine, là encore présenté comme un « tournant historique » pour l’exploitation du minerai de fer. Puis ce fut au tour d’une entreprise espagnole de l’énergie de jeter l’éponge à Skikda, en se retirant d’un projet de centrale thermique après plusieurs mois de blocages politiques et réglementaires.
Ce n’est plus une fuite, c’est une débandade. La communauté des affaires le sait : investir en Algérie, c’est signer un pacte avec l’incertitude, avec des généraux qui tirent les ficelles en coulisses, avec un droit des affaires imprévisible, et un climat d’investissement hostile à toute logique entrepreneuriale.
Les autorités algériennes continuent pourtant de faire bonne figure. Les communiqués officiels parlent encore de « partenariats stratégiques », de « plans de relance », de « développement intégré des régions du sud ». Mais sur le terrain, il n’y a ni grues ni ciment. Seulement du sable, du vent, et beaucoup de désillusion.
Dans cette économie administrée par une caste militaire, le vrai moteur n’est pas l’industrie, mais la propagande. Chaque échec devient une réussite en puissance ; chaque retrait est maquillé en « ajustement stratégique ». Et au milieu de ce théâtre d’ombres, le peuple algérien reste prisonnier d’un système qui préfère agiter le spectre du Polisario et des « ennemis extérieurs » plutôt que de construire un avenir stable pour sa jeunesse.
Le retrait de la Chine est un tournant. Car la Chine ne quitte pas un terrain où elle voit un avenir. Quand elle se retire, c’est qu’elle ne croit plus en la promesse. Et cela, même les plus fervents défenseurs du régime algérien le savent.
Aujourd’hui, l’Algérie est en train de perdre ce qu’il lui restait de crédibilité économique à l’échelle internationale. Le danger n’est pas seulement diplomatique. Il est stratégique. Car un pays qui n’inspire plus confiance est un pays qui s’enferme, qui se fragilise, et qui expose sa population à plus de frustration, de colère et, à terme, d’instabilité.
Et quand vos amis de toujours font leurs valises, c’est qu’ils ne voient plus de lumière au bout du tunnel.












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