C’est un coup de filet spectaculaire que la police judiciaire portugaise a mené cette semaine : une cellule néonazie active, structurée et armée, a été démantelée dans la capitale lusitanienne. Le groupe, baptisé Movimento Armilar Lusitano (Mouvement Armillaire Lusitanien), préparait des actions violentes à caractère terroriste, visant notamment les institutions politiques portugaises.
L’opération a permis l’arrestation de six individus, dont un officier de police en poste à Lisbonne. Parmi les objets saisis figurent des armes à feu, des explosifs artisanaux, des équipements de tir fabriqués à l’aide d’imprimantes 3D, des tracts à connotation néonazie, et un arsenal d’outils de propagande violente. Certaines armes étaient d’une technologie inquiétante : imprimées en plastique à bas coût, mais totalement fonctionnelles.
Une idéologie radicale en pleine Europe et Une alerte pour les démocraties
Un détail troublant a particulièrement choqué l’opinion : les enquêteurs ont découvert que l’un des membres du mouvement avait des liens familiaux avec des figures politiques du parti populiste d’extrême droite Chega, deuxième force politique au Portugal. Ce climat alimente les craintes d’une porosité entre extrémisme armé et discours politiques radicaux.
Cette affaire illustre la montée préoccupante des mouvances néonazies dans plusieurs pays européens, souvent dans le sillage de partis d’extrême droite banalisés dans les urnes. Des incidents similaires ont été rapportés récemment en Espagne, en Allemagne ou en France. Le Portugal, longtemps vu comme relativement épargné, n’est plus une exception.
Pour le Maroc, partenaire proche de Lisbonne et acteur engagé dans la coopération sécuritaire euro-méditerranéenne, ces événements interpellent à plusieurs niveaux :
Sécurité des ressortissants marocains vivant en Europe, souvent ciblés dans les discours racistes.
Vigilance diplomatique dans le cadre du dialogue sur la lutte contre le terrorisme, y compris le terrorisme d’extrême droite.
Réflexion nationale sur la montée de la haine en ligne et des discours de division, même au sein de sociétés perçues comme modérées.
Ce démantèlement rappelle que le terrorisme ne porte pas qu’un visage religieux. Le radicalisme politique, qu’il vienne de l’extrême droite ou d’autres courants idéologiques extrémistes, peut tout autant menacer les fondements de la démocratie.
L’Union européenne appelle à une réponse coordonnée face à ces nouvelles formes de violence, de plus en plus virales et numérisées. Et pour les pays voisins comme le Maroc, l’enjeu est double : prévenir la contagion idéologique, et renforcer la coopération sécuritaire et culturelle pour construire des ponts plutôt que des murs.