Longtemps marginal, le marché du prêt/emprunt de titres a connu en 2024 une explosion spectaculaire au Maroc. D’après les données de l’AMMC, le volume des opérations a atteint 347 milliards de dirhams, en hausse de 21 % par rapport à 2023. Une progression qui place cet outil au cœur des mécanismes de gestion de portefeuille sophistiqués, mais qui soulève aussi des questions de lisibilité et d’accessibilité pour l’ensemble des acteurs économiques.
À quoi sert le prêt/emprunt de titres ?
Ce mécanisme permet à un investisseur (prêteur) de mettre temporairement à disposition des titres (actions ou obligations) à un autre acteur (emprunteur), qui peut les utiliser pour couvrir une position vendeuse, optimiser un portefeuille ou participer à des opérations de marché.
C’est un outil technique, utilisé principalement par les grandes sociétés de gestion, les banques, les compagnies d’assurance et les investisseurs institutionnels. Il contribue à fluidifier le marché secondaire, en augmentant la disponibilité des titres et en facilitant les stratégies de couverture.
Un marché en forte concentration
Le rapport révèle que l’essentiel du volume est concentré sur quelques grandes valeurs liquides, notamment bancaires. Les prêteurs restent très majoritairement des caisses de retraite ou fonds de pension, tandis que les emprunteurs sont souvent des gestionnaires d’actifs pratiquant la vente à découvert ou l’arbitrage sur indices.
Ce segment reste donc extrêmement technique et réservé à une poignée d’initiés. Aucune opération significative n’implique de PME, de collectivités, ou de porteurs individuels.
Transparence, un enjeu central
Face à l’ampleur des montants engagés, des voix s’élèvent pour renforcer la transparence du marché du prêt/emprunt, souvent vu comme un « trou noir » dans le système boursier marocain. Les autorités ont entamé un chantier de normalisation des contrats, de surveillance des risques contreparties, et de reporting plus détaillé pour éviter les dérives.
Certains préconisent aussi de rendre publics les volumes par titre, la durée moyenne des prêts et le profil des emprunteurs, afin de mieux cerner les dynamiques en jeu.
Derrière cette sophistication apparente, le prêt/emprunt de titres reste un marché pour les puissants. Ce sont toujours les mêmes institutions financières qui s’échangent des actifs entre elles, dans une logique de rendement pur, sans impact réel sur l’économie productive.
Pire : ce type de pratique peut encourager la spéculation à la baisse, via la vente à découvert. En période de turbulences, certains peuvent même « emprunter pour attaquer », fragilisant des titres cotés ou amplifiant la volatilité du marché. Sans garde-fous éthiques et sans élargissement aux investisseurs plus modestes, ce marché pourrait bien rester un casino d’élite, fonctionnant dans l’ombre d’une Bourse qui prétend pourtant œuvrer pour le développement du pays.
À quoi sert le prêt/emprunt de titres ?
Ce mécanisme permet à un investisseur (prêteur) de mettre temporairement à disposition des titres (actions ou obligations) à un autre acteur (emprunteur), qui peut les utiliser pour couvrir une position vendeuse, optimiser un portefeuille ou participer à des opérations de marché.
C’est un outil technique, utilisé principalement par les grandes sociétés de gestion, les banques, les compagnies d’assurance et les investisseurs institutionnels. Il contribue à fluidifier le marché secondaire, en augmentant la disponibilité des titres et en facilitant les stratégies de couverture.
Un marché en forte concentration
Le rapport révèle que l’essentiel du volume est concentré sur quelques grandes valeurs liquides, notamment bancaires. Les prêteurs restent très majoritairement des caisses de retraite ou fonds de pension, tandis que les emprunteurs sont souvent des gestionnaires d’actifs pratiquant la vente à découvert ou l’arbitrage sur indices.
Ce segment reste donc extrêmement technique et réservé à une poignée d’initiés. Aucune opération significative n’implique de PME, de collectivités, ou de porteurs individuels.
Transparence, un enjeu central
Face à l’ampleur des montants engagés, des voix s’élèvent pour renforcer la transparence du marché du prêt/emprunt, souvent vu comme un « trou noir » dans le système boursier marocain. Les autorités ont entamé un chantier de normalisation des contrats, de surveillance des risques contreparties, et de reporting plus détaillé pour éviter les dérives.
Certains préconisent aussi de rendre publics les volumes par titre, la durée moyenne des prêts et le profil des emprunteurs, afin de mieux cerner les dynamiques en jeu.
Derrière cette sophistication apparente, le prêt/emprunt de titres reste un marché pour les puissants. Ce sont toujours les mêmes institutions financières qui s’échangent des actifs entre elles, dans une logique de rendement pur, sans impact réel sur l’économie productive.
Pire : ce type de pratique peut encourager la spéculation à la baisse, via la vente à découvert. En période de turbulences, certains peuvent même « emprunter pour attaquer », fragilisant des titres cotés ou amplifiant la volatilité du marché. Sans garde-fous éthiques et sans élargissement aux investisseurs plus modestes, ce marché pourrait bien rester un casino d’élite, fonctionnant dans l’ombre d’une Bourse qui prétend pourtant œuvrer pour le développement du pays.
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