Chaque premier et quinzième du mois, les distributeurs ajustent leurs prix de manière quasi simultanée. Cette situation, qui pourrait être interprétée comme une forme d'entente tacite, est en réalité légale selon le Conseil de la concurrence. Les experts expliquent que ces ajustements coïncident avec le cycle d'approvisionnement des carburants. Ainsi, à chaque nouvelle cargaison, les prix sont révisés, entraînant une réaction en chaîne parmi les stations-service.

L'analogie avec le marché des légumes est pertinente : lorsque des pommes de terre arrivent à un marché, les commerçants s'alignent rapidement sur le même prix. De même, dans le secteur des carburants, la qualité du produit est standardisée, rendant difficile toute justification de variations de prix. Les stations-service, souvent situées à proximité les unes des autres, sont forcées de s'adapter pour ne pas perdre de clients. En effet, si une station affiche des prix plus élevés, les consommateurs se tourneront rapidement vers la concurrence.

Au Maroc, Afriquia joue un rôle de leader sur ce marché, étant l'un des premiers opérateurs à ajuster ses tarifs. Les autres enseignes suivent son exemple, renforçant ainsi cette dynamique d'harmonisation des prix. Cette situation soulève des interrogations sur la concurrence réelle dans le secteur et sur l'impact de ces pratiques sur le pouvoir d'achat des consommateurs.