Rédigé par Said Temsamani
Mais cette coopération dépasse le strict cadre bilatéral. Pour Berlin, Rabat est une porte d’entrée vers l’Afrique, un allié fiable dans un Maghreb instable, et un partenaire constructif dans les enceintes multilatérales. Pour le Maroc, l’Allemagne représente un poids lourd européen, à la fois moteur économique, acteur politique majeur, et soutien potentiel dans les dossiers sensibles, comme la reconnaissance du plan d’autonomie pour le Sahara.
L’énergie verte au cœur de la convergence
Des projets communs commencent à émerger dans le domaine de la production, du transport et de la formation autour des technologies propres. Au-delà des aspects techniques, cette collaboration est appelée à reconfigurer les flux énergétiques entre l’Afrique et l’Europe, dans une logique gagnant-gagnant.
Une diplomatie pragmatique et tournée vers l’Afrique
Berlin, de son côté, cherche à redéfinir sa politique africaine, trop longtemps cantonnée à l’aide au développement. Le Maroc peut ainsi jouer un rôle de facilitateur dans cette nouvelle approche allemande, en promouvant une coopération plus équilibrée et plus respectueuse des priorités africaines.
Une alliance discrète mais stratégique
Dans un monde multipolaire, où les alliances se réorganisent, cette dynamique pourrait bien devenir un modèle de référence pour d’autres pays africains cherchant à sortir des dépendances traditionnelles, tout en s’insérant dans des chaînes de valeur régionales et mondiales.
Le Maroc et l’Allemagne n’ont peut-être pas les projecteurs braqués sur eux, mais ils sont, à leur manière, en train de réécrire les règles du partenariat euro-africain. Et cela, à l’heure actuelle, vaut bien plus qu’un simple alignement diplomatique.