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Races locales : patrimoine vivant ou passé dépassé ?


Rédigé par le Jeudi 8 Mai 2025



Oulmès-Zaer. Tidili. Boulemane. Ces noms résonnent comme des poèmes rugueux, nés des montagnes et des plaines marocaines. Ce sont des races bovines, locales, rustiques, résistantes. Elles ont porté des charrettes, donné du lait, nourri des familles. Elles ont été oubliées, presque sacrifiées sur l’autel de la productivité. Et aujourd’hui, au SIAM 2025, elles reviennent… comme des stars rétro.

Le retour des races locales n’est pas qu’une lubie nostalgique. C’est un acte politique, presque poétique. Face au changement climatique, face à la dépendance génétique, face aux fragilités sanitaires, ces vaches « d’ici » reprennent leur place. Elles ne produisent pas autant que les Holstein ou les Montbéliardes, mais elles tiennent debout quand les autres craquent.

Les chercheurs s’y intéressent à nouveau. L’INRA lance des programmes de conservation. Les coopératives locales rêvent de lait "identitaire". Certains veulent créer des AOP de vaches. Des viandes au goût du terroir. Des yaourts de territoire. On parle génome, rusticité, adaptation. Ça sent bon le foin et le branding rural.

Mais derrière l’engouement, des questions grincent. Peut-on vraiment construire un modèle économique compétitif sur des vaches qui produisent trois fois moins de lait ? Les éleveurs sont-ils prêts à troquer la rentabilité contre la résilience ? Et le consommateur, prêt à payer plus pour un steak au goût de mémoire ?


L’avocat du diable : musée vivant ou stratégie morte ?

Réhabiliter les races locales, c’est beau. Mais c’est aussi risqué. Si la démarche n’est pas bien pensée, on transforme la biodiversité en folklore. On crée des micro-filières subventionnées, coupées du marché, incapables de survivre sans l’appui de l’État. Les éleveurs deviennent gardiens de musée plutôt qu’acteurs d’un marché viable. Et on finit par stocker des vaches comme on stocke des manuscrits anciens. Sauf qu’une vache, ça mange. Et ça coûte. Pour que les races locales vivent, il faut leur inventer un futur, pas seulement leur rendre hommage.
 

 

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Mamoune ACHARKI
Journaliste junior passionné par l'écriture, la communication, les relations internationales et la... En savoir plus sur cet auteur
Jeudi 8 Mai 2025

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