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S&P revoit à la baisse la note du Maroc: Nos entreprises sauront-elles renvoyer l’ascenseur à l’État ?


le Samedi 3 Avril 2021



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L’État rouvre les vannes ! 
 
Il aurait suffi de lire entre les lignes de l’allocution du gouverneur de BAM datant du 23 Mars, pour nous faire une idée sur l’éventuelle prorogation des crédits garantis par l’État au profit des entreprises, nous remettre à l’idée que cette prorogation devait sans doute avoir lieu.  

Et c’est ce qu’a confirmé le CVE à la date du 2 avril  qui a dit « oui » à  la reconduction du contrat pour sauver la barque entrepreneuriale  jusqu’à fin juin. Une manne financière sensée renflouer les caisses de nos entreprises qui ploient sous le joug des méfaits du méchant virus. Déjà 15 % des entreprises ont dû fermer boutique depuis l’avènement de l’année 2021, ce qui représente 65 % de plus que l’année dernière, comparativement à la même période.

Chose qui s’entend, car nombre de nos  entreprises qui ont, tant bien que mal,  gardé la tête au-dessus de l’eau,  malmenées par cette régression économique qui les a contraintes à puiser dans leurs fonds de roulement, dans leurs réserves propres, dans leur sac de survie, dans l’acharnement, dans la sueur pour arriver essoufflée, épuisée, à terre, devant la porte de l’année en cours.

Certaines, ont pu reposer sur le matelas  des crédits garantis par l’État pour rester dans la course. L’État sauveur,  continue sur cette même lancée, apporte un secours supplémentaire. Le gouverneur de BAM n’a pas manqué de faire part d’une parabole allusive à cette volonté de creuser dans la même voie. «  On n’arrête pas un avion en plein vol » avait-il martelé, sous-entendu que l’État serait appelé à tenir bon, persévérer dans cette lignée préconçue, qui alimente en fuel cet avion entrepreneurial le temps de percer ce nuage covidique. Dit autrement, que le virus se rétracte, que l’économie redécolle. 
 
Que le plus fort survive !
 
Un coup de pouce, pourvu que ce soit le dernier, se plaise-t-on à répéter dans  quelques cercles restreints, et de dire «  Ce qui reste devant nous est certainement moindre que ce qui est passé » prenant appui sur  la campagne de vaccination qui bat son plein,  et les conjonctures économiques qui  tablent sur une croissance de quelques 5 % pour 2022.

Pour rappel, toujours dans le sillon-dicton «  Que le plus fort survive », le gouverneur, dans la fougue qu’on lui connait,  avait martelé, sans ambages, à quelques mots prés, que sauver tout le monde reviendrait à noyer tout le monde,  que seules les entreprises malmenées  par le Covid bénéficieraient du soutien de l’État, que celles en proie à des problèmes structurels, pré-Covid,  pouvaient mourir,  qu’il fallait « prioriser ». 
 
Nos entreprises valent-elles la peine ? 
 
Force est de constater qu’en dépit de  ce vent d’optimisme qui émoustille nos responsables, qui, après cet argent alloué , espèrent souffler, lever le pied sur la dette, pensent croissance, et  virus affaibli, que l’agence de notation « S&P » ait dégradé le Maroc d’un cran. Passant ainsi  de BBB- à BB+.

Qu’au moment où le Maroc évoque la « relance », celle-ci le contrecarre de  « contraction économique », « croissance du déficit budgétaire »,  et puisque nous y sommes, l’agence dubitative évoque dans la foulée  « l’augmentation des garantis de l’État ».

Que le jeu, du moins, en vaille la chandelle ! dit autrement, c’est dire que dans sa démarche à cautionner les crédits destinés aux entreprises, l’État a mis à mal la confiance attribuée à ses obligations. En clair, que l’État éprouverait une difficulté supplémentaire à contracter un emprunt en contrepartie de ses obligations. En plus clair, que l’ État aurait, fait le choix des entreprises.

Sans le voir ou  vouloir peut-être car la note est tombée après coup. Qu’elle aurait troqué sa « crédibilité obligataire  » contre la survie des entreprises. Des entreprises, qui sauraient faire montre de gratitude ? Mises sur la balance,  pèsent-elle ce poids sacrificiel  dans le plateau de notre économie ? 
 


Et si nos entreprises se bougeaient ? 
 
Quand on lit que seul 1 % de nos entreprises, contribuent à 80 % de nos impôts, on se demande où sont les autres ? Quand on sait que nos entreprises ne recrutent  que 10 % de notre force active, on se demande si faire  mieux se peut  ( ironie).

Quand on sait que le nombre de nos  grandes entreprises ne dépasse pas les 500 unités, que nos entreprises malmènent nos fournisseurs, qu’elles seraient capables  de renoncer au crédit mis à leur disposition par l’ État pour ne point s’acquitter de leurs dus envers ces mêmes fournisseurs, que nos entreprises peinent à saisir les occasions, qu’entre autres,  le libre échange ne leur a que médiocrement profité, que la vision doublée de la  préparation en amont ne leur est  pas de mise.

Que 90 % de nos exports en agro-alimentaire se font à l’état brut, que c’est manquer d’initiative que de passer à côté d’une belle aubaine. Que l’Afrique, que la coopération sud-sud...

En somme, nos entreprises devraient faire preuve de gratitude, renvoyer l’ascenseur à l’État, peser davantage dans notre assiette fiscale, relancer notre économie à coups de recherche et de développement, d’investissement, d’initiative,  de créativité, barrer la route au sous-emploi qui compte autant, à quelques virgules près, que nos salariés privés,  qui vit en parasite sur le dos de  notre performance, sur celui de notre économie. 

Hicham Aboumerrouane
 





Samedi 3 Avril 2021

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