Un musée à ciel ouvert
Du 27 juillet au 2 août, le Salon régional de l’artisanat a investi la cité, réunissant 115 exposants venus de tous les coins du Royaume.
Paniers en alfa, bijoux amazighs, tapis aux teintes brûlantes : la médina devient musée à ciel ouvert, le tout dans une ambiance mêlant savoir-faire ancestral et ambitions modernes.
Quand Tinghir devient un souk géant… version 2.0
Installé sur plus de 2.800 m², le Salon régional de l’artisanat n’a rien d’un simple marché de babouches. Ici, c’est toute une dynamique territoriale qui se joue à coups de kilims colorés et de poteries façonnées avec passion.
Sous le thème « Les coopératives de l’artisanat, locomotive du développement territorial intégré », le salon braque les projecteurs sur celles et ceux qui, dans l’ombre des souks, innovent et résistent à la standardisation mondiale.
Le public déambule entre les 115 stands, un thé à la menthe dans une main, un panier tressé dans l’autre.
Et pendant que certains découvrent le secret du tissage des tapis Zanafi, d’autres assistent à des ateliers design, histoire d’upgrader la dar de tata à Marrakech. L’artisanat devient cool, tendance, presque TikTokable.
Coopératives en force : l’art de faire ensemble
Ce qui frappe, c’est l’énergie collective. Les coopératives ne sont pas là pour faire de la figuration. Elles sont le nerf d’un modèle économique qui a compris que la main tendue est plus rentable que la main invisible
Comme le dit joliment un exposant : « Ici, on ne vend pas juste un tapis, on raconte l’histoire de trois générations de femmes ».
Un colloque scientifique vient donner un supplément de matière grise à l’événement. On y débat du rôle des collectivités dans l’économie sociale, on chiffre les impacts, on évoque les freins.
Mais sur le terrain, les artisans eux, parlent avec leurs mains. Résultat : de belles pièces, made in Tinghir, made with love.
À voir, sentir, acheter ou… méditer
Faut-il y aller ? Clairement oui. Que ce soit pour chiner une pièce unique, soutenir une coopérative féminine ou juste s’émerveiller devant tant de beauté faite main, le détour vaut le coup.
Tinghir, souvent éclipsée par ses voisines touristiques, trouve dans ce salon une voix forte et authentique. Un peu comme si El Majdoub twistait avec un designer de Casablanca.
Le salon se termine le 2 août. D’ici là, vous savez où aller si vous cherchez un souvenir qui ne vient pas de Chine.