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Sebta et Mellilia : Intransigeance marocaine et immobilisme espagnol


Rédigé par Salma Chaoui le Mercredi 7 Juin 2023

la diplomatie marocaine a fini par réagir le 17 mai dernier par une note verbale adressée à la Commission européenne dans laquelle le Maroc exprimait sa "vive inquiétude" face à cette "hostilité à propos du Maroc et des villes marocaines de Sebta et Melilla" et réaffirme que les deux villes, actuellement sous souveraineté espagnole, sont bel et bien marocaines.



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Par Jamal HAJJAM

Le vice-président de la Commission européenne chargé de l’immigration, le Grec Margaritis Schinas, n’a eu de cesse de ressasser que Sebta et Melilla constituent «la frontière entre l’Espagne et l’Union européenne».

Il y a consacré pas moins de douze sorties depuis 2021 jusqu’à tout dernièrement lors du Sommet européen de la sécurité et de la défense, organisé à Bruxelles en mai dernier. Pour Rabat, cette espèce d’"activisme" sonne comme de la provocation à répétition qui ne peut tout naturellement être admise. 

De guerre lasse, la diplomatie marocaine a fini par réagir le 17 mai dernier par une note verbale adressée à la Commission européenne dans laquelle le Maroc exprimait sa "vive inquiétude" face à cette "hostilité à propos du Maroc et des villes marocaines de Sebta et Melilla" et réaffirme que les deux villes, actuellement sous souveraineté espagnole, sont bel et bien marocaines.

De toute évidence, la note marocaine n’allait pas rester lettre morte. Sauf que la réaction n’a pas émané de la Commission européenne, mais de l’Espagne, dans ce que l’on peut assimiler à une distribution des rôles. Le gouvernement espagnol a ainsi transmis une "plainte" au Maroc pour protester contre la note verbale de Rabat qui s’attarde sur la marocanité des deux villes.

La plainte de L’Espagne rejette "catégoriquement" le "langage utilisé" pour désigner les deux villes "espagnoles" et considère que "les frontières espagnoles, y compris Sebta et Melilla, sont internationalement reconnues".

De la vieille litanie à laquelle le Maroc est bien habitué de la part d’une Espagne qui ne semble pas prendre encore toute la mesure de l’anachronisme dans lequel elle se trouve en continuant à occuper des territoires d’un autre pays situé dans un continent autre que le sien.

Si Rabat et Madrid ont ouvert tout récemment une nouvelle page dans leurs relations marquée par la bonne entente, la coopération et le bon voisinage dans la confiance et le respect mutuel, leurs relations ne peuvent connaitre la sérénité pleine et pérenne que lorsque cette occupation territoriale née dans la foulée des croisades ibériques et de la fameuse "reconquista", occupation indigne des valeurs de justice et d’équité sensés régir aujourd’hui les relations entre Etats souverains, sera enfin abolie.   

L’on ne peut occulter le fait que le problème de ces deux villes occupées continuera à peser lourdement sur les relations bilatérales hispano-marocaines. Leur statut anachronique de colonies exige une solution viable qui prenne en considération les revendications naturelles et historiques du Maroc et les préoccupations et les intérêts de l’Espagne.

Pour ce faire, Madrid se doit d’abord de modifier radicalement son immobilisme concernant la question et fournir l’effort de revenir à l’évidence suivante : la marocanité de Sebta et Mellila est prouvée par l’Histoire et la géographie et cette réalité ne changera pas.

Même face à cette amnésie de la part des institutions espagnoles sachant que tout un dispositif juridique espagnol mettait les deux villes dans une situation de "colonies hors territoire national", et que même la littérature politique produite durant des décennies par les partis politiques espagnols, aussi bien de gauche que de droite, assumait la condition d’"enclaves occupés".

La présence espagnole dans ces deux villes, dont l'occupation était autrefois perçue comme un triomphe et une revanche sur la longue présence des musulmans en Al-Andalus (de la vieille histoire !) se retrouve aujourd'hui hors temps et constitue un lourd fardeau moral et éthique pour la grande nation espagnole. 

Voilà pourquoi l'Espagne aura tout à gagner en acceptant l’ouverture du dossier de ce contentieux avec son voisin du sud en vue de le solder dans l’observance des intérêts de chaque partie. 

Rédigé par Jamal Hajjam 





Mercredi 7 Juin 2023

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