Ce qui choque davantage, c’est que la victime ne porte ni jupe courte, ni crop top, ni tenue provocante. Elle est simplement habillée comme n’importe quelle jeune femme, dans une tenue tout à fait respectable et courante. Pourtant, encore une fois, des voix s’élèvent pour minimiser l’agression, ou pire, pour justifier ce comportement inadmissible en invoquant le soi-disant “provocateur” que serait la tenue de la victime.
Arrêtons immédiatement cette logique absurde et dangereuse.
Harcèlement sexuel : un problème de société, pas de vêtements
Depuis des années, dans notre société marocaine comme ailleurs, la victime d’une agression ou d’un harcèlement est trop souvent blâmée. “Si elle avait mis autre chose, si elle n’avait pas été là à cette heure-là, si elle n’avait pas marché seule...” : voilà les arguments que l’on entend, qui transfèrent la responsabilité de l’agression à la victime.
Mais cette vidéo tangerine nous rappelle brutalement une vérité fondamentale : le problème, ce ne sont jamais les vêtements, la posture, ou le comportement des victimes. Le problème, ce sont ceux qui agressent, ceux qui violent l’espace et la dignité d’autrui par leurs actes.
Que l’on porte une robe longue, un jean, un manteau ou un t-shirt, cela ne donne à personne le droit de toucher, insulter ou humilier. Le harcèlement sexuel est une violence, une atteinte grave aux droits humains, qui doit être condamnée sans aucune excuse.
Une culture du harcèlement à combattre
La banalisation des agressions sexuelles s’enracine dans une culture patriarcale qui considère trop souvent les femmes comme des objets, réduites à leur apparence, et responsables des violences qu’elles subissent.
Il est urgent que notre société change de regard. Cela passe par :
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L’éducation dès le plus jeune âge : apprendre le respect, le consentement, l’égalité.
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La sensibilisation collective : campagnes de prévention, implication des médias, des institutions et des familles.
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La sanction des agresseurs : des lois doivent être appliquées avec rigueur, et les victimes doivent être protégées et soutenues.
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La dénonciation systématique du harcèlement : ne plus tolérer ni minimiser les agressions.
Le rôle des réseaux sociaux : entre amplification et responsabilité
Cette vidéo a fait le tour d’Instagram, provoquant une vague d’indignation. Les réseaux sociaux jouent un rôle paradoxal : ils permettent de donner une voix aux victimes et de sensibiliser, mais ils peuvent aussi être le théâtre de jugements hâtifs, de polémiques stériles, voire de victim blaming.
Face à cela, chaque internaute a une responsabilité : ne pas relayer la haine, ne pas propager les justifications du harcèlement, mais au contraire soutenir les victimes et appeler au respect et à la justice.
Un appel à la mobilisation collective
À Tanger, comme partout au Maroc, les femmes ont le droit de marcher dans la rue sans craindre d’être agressées. Elles ont le droit de porter ce qu’elles veulent, d’être libres, en sécurité et respectées.
La vraie révolution commence par un changement de mentalité : cesser d’accuser les victimes, et commencer à éduquer, sanctionner et protéger.
À tous ceux qui pensent encore que la tenue d’une femme peut justifier une agression, réfléchissez : la violence est un choix de l’agresseur, jamais une conséquence du vêtement.
Ne tournons plus autour du pot : il est temps de dire haut et fort NON AU HARCÈLEMENT SEXUEL, NON à la culture du silence, NON à la justification des violences faites aux femmes.
Il en va de notre humanité collective.