L'ODJ Média



Trois associations accusent les algorithmes de Facebook de sexisme


le Mardi 13 Juin 2023

Trois associations, à savoir la Fondation des Femmes, l'association Femmes Ingénieures et l'ONG Global Witness, ont pris des mesures en saisissant la Défenseure des droits et la CNIL. Une enquête a démontré un ciblage clairement stéréotypé des annonces d'emploi sur la plateforme de Facebook.



Trois associations, à savoir la Fondation des Femmes, Femmes Ingénieures et Global Witness, ont annoncé aujourd'hui qu'elles engageaient une action en saisissant la Défenseure des droits et la CNIL pour dénoncer une "discrimination sexiste" concernant les offres d'emploi mises en avant par les algorithmes de Facebook.
En mars 2022, l'ONG Global Witness a effectué un test en créant cinq offres d'emploi formulées de manière neutre pour diverses professions telles que secrétaire, pilote de ligne, auxiliaire petite enfance, psychologue et responsable d'une structure informatique. Par la suite, l'organisation a laissé les algorithmes du réseau social sélectionner le public visé par ces annonces.


Une problématique mise en lumière

Dans le processus de diffusion, Global Witness a laissé les algorithmes de Facebook sélectionner l'audience ciblée pour ces annonces. Cependant, selon un communiqué conjoint de la Fondation des Femmes et des deux autres organisations, l'annonce intitulée "Petite enfance" a été ciblée à 94% vers les femmes, l'annonce pour le poste de "Secrétaire" à 92%, et celle pour le poste de "Psychologue" à 80%. À l'inverse, l'annonce pour le poste de "Pilote de ligne" a été proposée à 85% d'hommes, tandis que celle pour le poste de "Responsable de structure informatique" a été diffusée à 68% d'hommes.

Naomi Hirst, responsable de Global Witness, a commenté dans le communiqué en soulignant : "Dans presque tous les cas, les annonces que nous avons publiées ont été diffusées à un seul sexe, ce qui montre clairement que les algorithmes au cœur du modèle économique de la plateforme sont profondément problématiques."

Meta réfute les accusations portées contre eux

Les résultats obtenus révèlent les "biais sexistes des systèmes automatisés de ciblage des audiences de Facebook", dénonce avec vigueur la Fondation des Femmes. Selon elle, ces algorithmes placent les recruteurs bien intentionnés dans une situation d'illégalité en ne permettant pas un "accès égal des hommes et des femmes à l'emploi".

Ces systèmes perpétuent les "stéréotypes sexistes", en attribuant aux femmes les métiers du soin et en réservant les postes à responsabilité aux hommes, excluant ainsi des emplois mieux rémunérés. Les trois associations ont également saisi la CNIL en invoquant un "manquement potentiel au règlement général sur la protection des données (RGPD)" ainsi qu'à la loi informatique et libertés.

Elles estiment que le traitement des données par les algorithmes est "opaque et illicite", engendrant des discriminations basées sur le sexe. En réponse à ces accusations, un porte-parole de Meta a déclaré à l'AFP : "Nous n'autorisons pas les annonceurs à cibler les publicités en fonction du sexe". Il a également souligné que Meta continue de collaborer avec des parties prenantes, des experts universitaires, des groupes de défense des droits de l'homme et d'autres disciplines pour étudier et aborder au mieux l'équité algorithmique.


LODJ avec AFP





Mardi 13 Juin 2023

Dans la même rubrique :
< >

Chroniqueurs invités | Lifestyle | Breaking news | Portfolio | Room | L'ODJ Podcasts - 8éme jour | Les dernières émissions de L'ODJ TV | Communiqué de presse | Santé & Bien être | Sport | Culture & Loisir | Conso & Environnement | Digital & Tech | Eco Business | Auto-moto | Musiczone | Chroniques Vidéo | Bookcase | L'ODJ Média | Last Conférences & Reportages