Par Ali Bouallou

Elle a le temps comme ami et l’illusion comme vice, l’illusion d’un certain bonheur, d’un corps sain et d’un esprit accompli.
Elle échoue un beau jour, pour les (mal)chanceux, devant des bougies larmoyantes en signe d’usure et un gâteau en manque d’imagination malgré sa sophistication.
V’là le cinquantenaire dira-t-on, une appellation d’origine incontrôlée pour dire qu’on est casés dans la vie autrement, ni trop jeune ni trop vieux. Les regards admiratifs des plus ingénus se mêlent aux désobligeances malveillantes des plus réalistes. Les remords persistants s’estampent pour le compte d’un bonheur relatif et un semblant d’équilibre.
C’est l’âge de l’esprit alerte malgré le changement omnipotent de la silhouette et des réflexes.
Les signes extérieurs de richesse ou de misère ne changeront rien au fait que l’on restera pauvre pour les incontinents et riche pour les consistants. Après la quarantaine survient la cinquantaine, un âge où l’on récolte les fruits de son labeur matériel et spirituel où l’on assume pleinement les leçons de vie de l’âge mûr.
C’est la moitié d’une vie qui annonce le passage de la jeunesse à la vieillesse. L’éveil, le perfectionnisme, le respect des codes, l’éternel amour de la vie et de sa quiétude, telle est l’existence idéale que devrait avoir un cinquantenaire.
Tout amour décadent qui se transforme au fil du temps en cauchemar et affrontements futiles, ravageurs et déstabilisateurs, devraient être proscrit au risque de finir en légume imbibé d’alcool, de regrets et de nostalgies.
Il ne faut écouter à présent que son esprit puisqu’il ne lui sert à rien de calculer quand ses variables dans la vie ne sont que qualitatives.
Ali Bouallou