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Chronique : Ma revanche en silence


Rédigé par le Mercredi 23 Juillet 2025



Aujourd’hui, j’ai eu ma revanche. Une douce, discrète, mais terriblement savoureuse revanche.

Il y a bientôt cinq ans, je m’essayais à l’écriture journalistique avec cette fougue naïve que seuls les débuts autorisent. J’envoyais mes premiers papiers à un quotidien "friendly", enthousiaste comme un enfant face à son premier cartable. Et j’écrivais, peut-être trop avec le cœur, avec les tripes, parfois même avec maladresse. J’avais tant à dire que les mots se bousculaient, les phrases s'étiraient, les émotions débordaient. Jusqu’au jour où un membre de la rédaction m’a, avec la délicatesse froide des sentences professionnelles, fait comprendre que ma prose "mobilisait trop souvent le correcteur".

On ne m’a pas jeté dehors. Non. On m’a juste glissé, d’un ton qui se voulait compatissant, que "ce n’était pas encore tout à fait ça". Le genre de phrase qui se veut polie, mais qui enferme un "non" maquillé derrière un soupir de pitié. Je suis parti. Sans bruit. Sans effusion. Mais avec une blessure discrète qui, comme toute blessure d’ego, met longtemps à cicatriser.

Je suis allé frapper à une autre porte. Un autre portail d'information, lui aussi "friendly" mais avec moins d’arrogance et plus de foi en la progression. J’y ai recommencé. Mot après mot. Article après article. Avec une obsession en tête : être meilleur. Être juste. Être lu.

Et puis, le reste a suivi. Pas à pas. Chronique après chronique. Jusqu’à devenir, presque sans m’en rendre compte, CEO de L’ODJ Média. Aujourd’hui, je coordonne, j’édite, je publie. J’écris encore, beaucoup. Et chaque mot que je pose est un hommage silencieux à ce "correcteur" qui, autrefois, clignotait trop souvent sous mes paragraphes.

Mais ce n’est pas cela, ma revanche.

Ma vraie revanche, celle qui me fait sourire aujourd’hui avec une joie retenue, c’est d’avoir été cité (longue citation et en me donnant raison !) par Tahar Ben Jelloun. Lui. L’un des plus grands écrivains francophones vivants. Celui dont les mots ont traversé les frontières, les générations, les combats. Celui que j’ai lu, relu, et parfois même tenté maladroitement d’imiter dans mes débuts.

Je n’ai pas sauté au plafond. Je n’ai pas tweeté frénétiquement. J’ai simplement relu la phrase. Une, deux, dix fois. En silence. Comme on relit une lettre d’amour qu’on n’osait plus espérer recevoir.

Cette citation, aussi brève soit-elle, vient balayer cinq années de doutes, de nuits blanches, de corrections, de réécritures, de petites humiliations qu’on garde pour soi. Elle ne fait pas de moi un génie, ni même un écrivain confirmé. Mais elle dit une chose essentielle : j’ai été entendu. Par quelqu’un que j’écoute depuis toujours.

Alors non, je n’irai pas rappeler à la première rédaction que "le correcteur dort désormais tranquille". Je ne leur en veux pas. Ils ont eu raison, peut-être. Ou peut-être pas. Ce n’est pas la question.

La vraie leçon, c’est que les chemins tordus mènent parfois aux plus belles récompenses. Et que dans ce métier d’écriture, la seule voix qui compte vraiment, c’est celle qui continue à s’élever  malgré les refus, malgré les doutes, malgré les jugements.

Aujourd’hui, je n’écris pas pour me venger. J’écris parce que je n’ai jamais su faire autrement. Mais entre nous, c’est quand même bon, parfois, d’avoir le dernier mot.

Signé : un ancien "corrigé", devenu chroniqueur à part entière.





Mercredi 23 Juillet 2025

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