L’intérêt porté à ces domaines culturels renforce la curiosité intellectuelle, et c’est cette curiosité intellectuelle qui développe l’esprit et la conscience de manière générale, et la conscience de l’identité marocaine en particulier. Ce qui contribue au pluralisme culturel et intellectuel, qui est un pilier fondamental de la coexistence pacifique et du respect mutuel entre les différentes composantes de la société.

Depuis 1999 c’est-à-dire depuis que Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu l’assiste, est monté sur le trône de ses ancêtres, le Maroc a brisé le plafond de verre relatif à la culture qui était implicitement imposé aux pays africains connus pour leurs capacités de financement limitées. 

L’accès à la culture est devenu une priorité parmi les autres priorités. Cela est matérialisé par l’augmentation significative du budget du département de la Culture, qui a conduit à la construction et à la rénovation de nombreux musées, théâtres, galeries et salles d’exposition. 

Cette augmentation de budget a également renforcé les structures de formation aux métiers culturels et artistiques, elle a permis de mettre en place une politique de festivals qui contribue à la promotion du Maroc comme destination touristique, d’investissement, sportive, littéraire... Enfin, cette politique volontariste de l’Etat a permis de réhabiliter les monuments historiques des villes anciennes du Maroc et favorisé la recherche archéologique.

A cet égard et de temps à autre, nous apprenons par la presse locale des découvertes archéologiques dans l'enceinte de Salé. Cela indique l’importance de cette ville dans l’histoire et la civilisation du Maroc.
Comme d’autres villes anciennes et impériales marocaines, Salé, ville d’histoire, des sciences, doté d’un patrimoine immatériel important, a reçu sa part de la stratégie royale de réhabilitation des villes anciennes. La ville de Salé connaît ainsi une transformation radicale, tant dans la vieille ville qu'à l'extérieur de ses murs, en termes d'infrastructures et de projets structurants.

Un peuple sans culture ouverte sur les cultures du monde, est un peuple voué à l’isolement et peut-être à l’extinction.

Un peuple sans mémoire, transmise et renforcée d’une génération à l’autre, est un peuple sans présent, sans histoire ni avenir. La culture et la mémoire participent au renforcement de l’identité. 

Permettez-moi de citer le préambule de la Constitution marocaine de 2011.
« État musulman souverain, attaché à son unité nationale et à son intégrité territoriale, le Royaume du Maroc entend préserver, dans sa plénitude et sa diversité, son identité nationale une et indivisible. Son unité, forgée par la convergence de ses composantes arabo-islamique, amazighe et saharo-hassanie, s'est nourrie et enrichie de ses affluents africain, andalou, hébraïque et méditerranéen »

Afin de rappeler la diversité des composantes de l’identité marocaine, nous avons choisi d’aborder le thème suivant : « Salé, la ville ancestrale et l’identité Amazighe ».

Salé la vaillante possède un riche patrimoine culturel, immatériel et artistique depuis sa fondation au IIIe siècle avant J.-C et peut être même avant cette date si l’on prend en compte les dernières découvertes archéologiques. Il faut préserver ce caractère unique et le projet de classement de Salé au patrimoine mondial de l'UNESCO avec le soutien des autorités locales et de la société civile, ne pourra que préserver les richesses historiques de la ville.
Parmi les caractéristiques ethniques de Salé, et sans aucun chauvinisme Slaoui, la ville a connu des expressions de l'identité et de la culture Amazighe à travers l'histoire à l'époque préislamique, puis à l'âge d'or islamique, puis aux XVIe et XVIIe siècles, puis à l'époque actuelle. 

Aujourd’hui, une bonne partie des habitants de Salé sont de culture Amazighe. Ils sont investisseurs, commerçants, médecins, professeurs, ingénieurs, ils sont élus locaux, ils participent à la vie socio-économique, culturel et politique de la ville.